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 Le second qui devenait capitaine.

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Andrew Tucker
Mousse
Andrew Tucker


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MessageSujet: Le second qui devenait capitaine.   Le second qui devenait capitaine. Icon_minitimeDim 15 Juin 2014 - 18:40

Prélude:

En Angleterre, après qu'Andrew ait fait ses preuves comme second auprès du capitaine Draw, il n'avait eu aucun mal à se procurer un navire. L'armateur, connaissance du capitaine, eu tôt fait de comprendre les qualités stratégiques et charismatiques du marin. Il lui fallu néanmoins accepter dans son équipage la présence d'un subrécargue, un représentant de l'armateur qui devait veiller aux intérêt du mécène. Cet homme qui naviguait à son bord se nommait Douglas Hayton, c'était un personnage très maigre, à la figure fine et dont on voyait rapidement qu'il n'était ni fait pour le combat, ni fait pour la navigation. Pourtant, et malgré la défiance évidente qu'avait Andrew pour lui, les deux hommes réussirent à s'entendre. Douglas avait des qualités de négociant indéniables.

Le navire en sa possession, et Andrew étant devenu capitaine, il avait voulu, avant de prendre le large, assurer sa sécurité et celle de son équipage en demandant immédiatement aux autorités anglaises une lettre de marque. C'est à ce moment là que Douglas s'était illustré. Protégeant les intérêts de son employeur qui préférait pouvoir déclarer un navire corsaire au service de la couronne plutôt qu'un navire marchand indépendant et bénéficier ainsi de quelques avantages royaux; défendant également ses propres intérêts d'homme de bord inutile et honni, Douglas s'illustra en réussissant à négocier pour le capitaine sans expérience à ce poste, une lettre de marque anglaise à prix préférentiel. La seule obligation du contrat, avait été que le capitaine Tucker devait rejoindre Tobago et prendre contact avec le représentant sur place de la Britannia Royal Naval College.

Sitôt arrivé à Tobago, le capitaine avait donc cherché à rencontrer le représentant local de l'institut royal. Mais l'Angleterre était à trois mois de dangereuse navigation, lorsqu'une information tombait, c'était donc toujours avec trois mois de retard et il en fallait six avant d'obtenir les réponses de la couronne. Aussi, lorsqu'Andrew Tucker avait prit la mer, il semblait évident pour tout le monde que la Royal Naval College avait encore un comptoir à Tobago. Seulement, son dernier représentant était décédé quatre mois avant l'arrivé du capitaine sur l'île et dans la taverne où il l'attendait, Andrew ne le vit jamais.
Durant l'attente, le capitaine décida de forcer le destin, il écrivit au gouverneur local qui, étant lui au courant des dernières nouvelles, transmis immédiatement sa lettre aux référents de l'institut. Glorieux institut qui, nous l'avons vu, répondit aussitôt par une lettre qui établissait un nouveau point de rendez vous.

Ainsi donc, Andrew Tucker allait prendre la mer, entouré de son second bienveillant, Bert, de son négociant intéressé, Douglas et de son équipage aigri par le manque d'action et d'argent.


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Andrew Tucker
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MessageSujet: Re: Le second qui devenait capitaine.   Le second qui devenait capitaine. Icon_minitimeLun 16 Juin 2014 - 18:50

Le Chip Breaker s'éloignait lentement de Tobago, la misaine au vent. Le capitaine Tucker, fier de sa hauteur, bombant le torse sur le gaillard d'arrière, avait les yeux portés au large tandis que ses marins s'employaient à faire glisser sur la calme mer la rapide canonnière. Le vent soufflait correctement en leur faveur, l'équipage, oubliant dans l'affaire ses possessions misérables, toutes les conditions semblaient réunies à faire de ce voyage une traversée onirique, ce que ne manqua pas de rappeler Douglas Hayton, l'amateur.

"Ainsi voguait le capitaine Tucker sous le soleil des caraïbes, ainsi filera droit le Chip Breaker vers son avenir.
- Garder dont votre poésie,
lui répondit l'homme de commande, ce voyage ne sera pas sous le soleil."

En effet, Douglas Hayton ne pouvait le savoir mais ses prédictions toutes entières allaient bientôt s'échouer au large des îles. Si l'expérience de marin d'Andrew lui donnait à voir dans le ciel les signes avant coureur de la pluie et de sa compagne forte houle, sa seule certitude concernait le Chip Breaker. La coque de noix ne constituait pas pour son maître un partenaire indispensable et son ambition de paraître, son désir d'être peint par des hommes qui naîtraient après sa mort, ne s'accordait pas avec la pauvre allure du navire. A vrai dire, il comptait s'en débarrasser le plus rapidement possible, vaisseau de voyage, la canonnière n'avait rien d'un corsaire.

-----

Récit de Bert Sheldon, second à bord du Chip Breaker.

"On a pas fait grand' route avant que l'pluie nous frappe la gueule. Y a qu'ça annonçait dans l'courant du nuage qu'ça descendrait suffisamment pour faire d'nous un bateau coulant. A mi ch'min d'là qu'on allait, v'la le dieu qui décide qu'on sent trop fort, le bon vieux balance les sceaux et nous v'la encerclé par l'eau. C'qu'en même temps, il souffle sur nos voiles, la mer s'met à se cambrer, j'vais t'dire, on était trempé qu'on savait plus d'si c'était par le haut ou par l'bas. Alors y a l'cap'tain, décide qu'on cargue tous c'qu'est pas nécessaire. L'on a monté tout en haut d'mât.
J'vois d'en haut, c'est d'l'eau partout. T'sais qu'les caraïbes, ben c'pire qu'en Irlande et pourtant j'en sais quequ'chose, j'en viens moi d'l'Irlande et c'pas un endroit sec. Bref, y a un moment qu'en haut du mât, j'vas pour r'garder l'horizon, ben ça tombait tell'ment, tu m'crois ou pas, j'vois un poisson qui nage à trois mêt' de moi dans l'ciel et que l'bestiau il est pas en train d'tomber.
Bon, v'la qu'on cargue mais y a d'la route qu'on doit faire, alors l'capt'ain, y laisse la misaine au vent et y cap droit d'vant, comme si qu'il était sec. J'redescend d'mon gréement tandis qu'la houle fraîchit. V'la qu'jarrive pas loin d'en bas, j'vois Tommy, Purcell et l'Nordiste qui vérifie l'accastillage et qui descendent tous c'qui bouge. Mais v'la que j'me rend compte que moi aussi j'suis du genre qui bouge. On s'était fait aborder par un rouleau et l'navire v'nait d'pencher pour que l'poupe y fasse son salut au soleil.
J'ai dégringolé sur l'pont et j'ai r'garder vers l'en bas. L'cap'tain Tucker, il était raide comme un piquet sur son gaillard. Le type, l'avait pas bougé d'un pouce. Alors que tous l'beau monde contemplait la propreté d'nôt' pont, lui, l'était debout, droit comme un i rapport au navire, comme s'il ignorait l'gravité.
Quand la houle s'est apaisé, après qu'l'a fini d'donné les ordres, le bonhomme a consenti à rejoindre sa cabine, mais je l'jure devant l'plus haut qui m'regarde, c't'homme là, sous le tangage, l'a jamais perdu l'équilibre, l'a juste continué à r'garder droit d'vant, histoire de dire, l'bateau c't'à moi, j'coule pas tant qu'il coule pas."
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Andrew Tucker
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MessageSujet: Re: Le second qui devenait capitaine.   Le second qui devenait capitaine. Icon_minitimeMar 17 Juin 2014 - 23:26

Souvenir d'une danse

Une dizaine d'année avant les événements qui vous sont ici contés, Andrew Tucker naviguait sous le soleil des indes et les ordres du capitaine Draw. Le sloop, ce jour, glissait le long des côtes à la recherche d'un corsaire français qu'on savait richement chargé suite au pillage quelques heures plus tôt d'un navire de la Compagnie des Indes. Dans les quartiers de l'équipage, Andrew, maintenait sur un pied son équilibre malgré la danse du bois sur les vagues. Cet entrainement, devenu régulier, devait, avec quelques autres, servir son image de marin auprès de ses camarades. Car s'il savait qu'on ne jugeait jamais de la valeur d'un homme sur ses actes mais bien sur ses paroles, il n'en restait pas moins qu'un homme à la renverse n'avait guère de conversation.

Ainsi, tandis qu'il se trouvait là, sur sa jambe; maugréant et grimaçant, descendirent en cale quelques uns de ses amis. Il était faux de dire qu'à l'époque, Andrew avait des amis. Il était faux d'ailleurs de le dire de manière générale, la méfiance que cet homme avait des autres hommes et l'ambition qu'il nourrissait depuis sa naissance ne lui permettait pas d'en avoir. En guise d'amis, il n'avait jamais eu rien d'autre que des admirateurs, mais ne connaissant que ça, c'est ceux là qui étaient ses proches. Quelques uns de ses admirateurs, donc, s'exprimaient bruyamment sur les conditions de cette poursuite qui ne les enthousiasmait que trop peu.

En effet, c'était la première fois que le capitaine Draw s'attaquait à si fort parti pour si peu de butin. Car ce qui avait motivé le premier homme de bord n'était pas rien d'autre qu'une manœuvre politique et comme toutes les manœuvres de la sorte, trop obscur pour les profanes. Le trésor que transportait le français, s'il était retrouvé, serait sans doute marqué des couleurs de l'Angleterre, tous se rendaient bien compte du danger alors de le dépenser. Mais de toute manière, il allait être rendu. Le capitaine avait ainsi conclu affaire avec le comptoir de Calcutta; s'il recouvrait la perte du marchand de la Compagnie des Indes, il recevrait assurance sur contrat de bénéficier d'une détaxation de ses futurs ventes pour une durée de deux années.

C'est ainsi, qu'ignorant complètement les tenants et les aboutissants de leur action, les marins avaient, dans leur bêtise, changer la nervosité et l'angoisse qui les animaient en colère et en hystérie. Les quelques hommes ci présents, comptaient ainsi leurs amis et évaluaient le rapport de force nécessaire à une mutinerie. Evidemment, Andrew avait profité de l'ombre pour se dissimuler et vérifier s'il avait sa place dans les discussions. Lorsqu'il fut assuré, après que les hommes eurent fini de compter que la mutinerie réussirait, il s'assit dos aux hommes sur un des hamacs les moins en vu. Se faisant, il s'exprima comme s'il avait toujours été là mais qu'il leur apparaissait. C'était un jeu qu'il aimait et qui forçait l'admiration de ses compagnons crédules, les uns le citant comme un ange, les autres comme un démon ... du moment que ça avait l'air mystique ...

"Songez un instant à ce que nous laisserions derrière nous si nous devenions des criminels. Il y a bien des chemins pour s'approprier un navire mais en tuer son capitaine conduit irrémédiablement au déshonneur, à la condamnation, à la piraterie et à la maladie qui emporte les criminels. Préférez à cela de me faire confiance. Si vous me suivez, d'ici deux semaines chaque part de nos butins sera réévaluez à la hausse. Si j'ai menti, rien ne vous empêchera de vous mutiner alors."

Andrew à ses mots se leva et quitta la cale. Trouvant le capitaine dans sa cabine, larmoyant, il lui dit ceci:

"Oh mon brave capitaine, je ne sais comment vous le dire. Un fléau m'a atteint tandis que je montais sur ce navire, un fléau qui m'accorda la confiance des hommes et qui me fait aujourd'hui détenteur d'un lourd secret. Je sais vos projets, c'est pour notre bien à tous que nous allons affronter le français, j'ai saisi que nos gages ne se porteraient que mieux à la prise de ce navire sans butin mais il n'en est pas de même pour vos hommes. Les marins se mutinent mon bon capitaine, et soyez sûr de mon embarras dans cette situation, tandis qu'ils ont fait de moi leur ami, et que j'ai fais de vous le mien, ils vous condamnent. Face à cette situation de démesure, je ne sais plus quoi faire. Soyez sûr néanmoins que s'ils venaient à prendre les armes, je mourrais avec vous."

Quelques heures plus tard, le capitaine prit la difficile décision de démettre son second et de nommer à sa place le jeune Andrew Tucker. Il le convoqua et le promu par ses quelques mots:

"Puisque l'heure vient où nous serons peut être mort, j'aimerais que vous prouviez en moi votre confiance en mettant à mon service la confiance qu'on vous accorde."

C'est ainsi qu'Andrew devenait Andrew. Ce jour là, après qu'il leur ai parlé, tous les marins prirent les armes avec acharnement contre le français de sorte que deux semaines après la victoire, tous purent constater qu'en effet, comme Andrew leur avait dit, les gages avaient évolué à la hausse. Sauf Andrew et le capitaine, personne ne compris pourquoi et l'on attribua au second ce miracle des finances. En plus, celui qui deviendrait dix ans plus tard capitaine voyait ses exercices payer. Il avait de plus en plus d'équilibre sur une jambe.
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Andrew Tucker
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MessageSujet: Re: Le second qui devenait capitaine.   Le second qui devenait capitaine. Icon_minitimeDim 29 Juin 2014 - 11:44

Journal de bord du Capitaine Tucker, 29 June 1714, aux alentours de Saint Thomas.

Suite aux commandes de l'amirauté, à l'obtention de ma lettre de marque et à notre arrivée dans les caraïbes, il nous a fallu rejoindre la Britannia Royal Naval College. C'est à Saba, tandis que mes marins faisaient relâche bien mérité que je rencontrais Sir Teacher qui allait devenir mon instructeur. Notre rencontre fut chaleureuse, je pense qu'on avait dû lui faire venir d'Europe mon curriculum car il savait mon parcours avant que j'en parle. Au port, il a constaté la faiblesse du Chip Breaker et m'a demandé de m'en débarrasser.

Certain de son expérience et partageant son avis, je ne fis pas grand cas des protestations de Sir Hayton, néanmoins, j'ai assuré le subrécargue du remboursement de la canonnière et l'ai invité à me suivre sur le navire que me prêta gracieusement l'instructeur. Nous avons donc pris bord sur "The Starving", une Corvette de 6 dont j'ai pu constater rapidement l'efficacité en navigation comme en combat.

La prise en main fut rapide mais je découvre, prenant bien soin de le faire à l'insu de mon équipage qui me prends pour Dieu, que le commandement du capitaine pendant l'assaut diffère de celui du second. En Inde, il me suffisait d'attendre patiemment que notre navire soit à portée pour ordonner le feu ou distribuer les mousquets. Désormais, c'est à moi de commander toutes les actions qui devront mener mon second à exécuter l'une ou l'autre de ces commandes. Car tandis que je pensais choisir, je découvre avec ma nouvelle fonction que le seul maître à bord est le capitaine. Suivant les approches, les autres se contenteront de faire l'évidence. Une position qui me sied parfaitement.

Nous avons lancé l'assaut au large de Saint Thomas sur une frégate lourdement armé. Bien qu'endommagé auparavant, elle a fort bien résisté au combat. L'abordage fut laborieux et ma gourmandise eut tôt fait de mettre un terme à la prise. Je dois faire attention. La mort de mes hommes est chose à ne pas rire. Les vivants pourraient bien me déconsidérer s'ils venaient à ne plus ni me craindre, ni voir en moi leur salut. De plus, un navire est un tout, une entité, la mort des marins affaiblit le corps, la mort du corps fait la mort de l'âme, ma mort.

La route sera longue, mais j'ai confiance. Je crois que mon instructeur est content de moi malgré tout. Mes hommes ne posent pas trop de questions, c'est déjà trop, je dois construire la légende pour qu'ils n'aient plus que certitudes.

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