Les Aventures du fantastique Mr. Fox

Comme tous les matins lorsqu’il était à quai, Jeremy Fox petit déjeunait sur la belle terrasse ensoleillée du Gouverneur du port de Cockburn Town. Œufs brouillés, bacon, champignons, haricots, toasts… Fox ne se refusait rien. Après tout, c’était aux frais de la Couronne…

Il terminait avec une 2ème tasse de thé avec des biscuits secs, lorsqu’un jeune coursier fit irruption sur la terrasse :

-Mister Fox ! Je cherche Mister Fox !
-Par ici mon jeune ami ! lui lança Fox et faisant un signe de la main. Le gamin ne devait pas avoir plus de 10 ans…
-Tu veux un biscuit ?
-Mister Fox, une dame m’a chargée de vous remettre une lettre.
-Une dame tu dis ? Quelle dame ? T’a-t-elle dit son nom ?
-Non Mister. Elle m’a donné une piastre pour vous transmettre la lettre, et m’a dit que vous m’en donneriez deux lorsque je vous la remettrais, Sir, dit le jeune garçon en tendant la main.
Bien essayé… songeat Fox, en plaçant deux biscuits dans la main du coursier.
-Mais Sir…
-Tss tss ! Voyons d’abord s’il s’agit d’une bonne nouvelle, jeune comique !
-Oh elle est bonne, Mister… euh… je veux dire…

Fox fronça les sourcils et regarda le jeune garçon en coin. Sans rien ajouter, il déplia la lettre et lu:



Fox resta béat sur sa chaise…

-Mister Fox ? Vous allez bien Mister Fox ?
- Hu ? Oh… mais bien sûr mon garçon que je vais bien, pourquoi cette question... ?
Tiens ! Voilà tes deux piastres, et cours dire à cette demoiselle Alice que je serai à la Sirène à deux pattes à midi sonnante !

Le sourire jusqu’aux oreilles, Fox resta rêveur sur chaise. Un rendez-vous avec une admiratrice ! Il faut dire que depuis son arrivée dans la caraïbe il n’avait guère eu le temps de compter fleurette.
Finalement, Fox se leva de sa chaise et alla dans ses appartements privés se préparer pour son rendez-vous… la journée s’annonçait sous les meilleurs auspices !

A suivre...

Jeremy Fox s’était paré de ses plus beaux atours et arriva à midi précise à la taverne de la Sirène à deux pattes. L’endroit ne payait pas de mine et Fox s’étonna que la belle ait choisi un tel endroit pour le rencontrer.

Fox poussa la porte et entra dans la taverne.
Quelques marins turbulents s’esclaffaient à l’autre bout de la salle avec le tavernier. Ils se tournèrent vers l’Admiral lorsqu’il entra et éclatèrent de rire…

- Mais c’est le Fameux Amiral Fox, ma parole ! Fox l’intrépide ! Ha!.Ha!.Ha!.
- Le plus rapide de la Caraïbe ! s’esclaffa l’homme à sa droite. Parait qu’y en a pas un pour le battre à la course ! Surtout quand il a des pirates aux fesses ! Wahahahaha !
- Ouais ! C’est surtout un Amiral à la noix ! Le premier à s’cacher ! Même de ses matelots à c’qui parait ! Ha!.Ha!.Ha!

Il est vrai que la réputation de l’Admiral Fox était au plus bas dernièrement, et certains marins éméchés en profitaient bien pour des parties de franches rigolades dans les tavernes...
Ce qu’il fallait à Fox, s’était un coup d’éclat ! La capture d’un pirate renommé remettrait certainement les pendules à l’heure, mais en attendant… Même si ses matelots le respectaient toujours, il était néanmoins la risée d’un noyau dur de pochtrons, lesquels préféraient passer plus de temps dans les tavernes qu’à vérifier les cordages ou à nettoyer les résidus de poudre brulées dans les canons.

Fox soupira de dépit et alla s'installer à une table située de l'autre côté du bar. Il héla le tavernier :

- Apporte-moi un thé avec un nuage de…
- Ha!.Ha!.Ha! Un thé ! C’est un sacré dur, l’Amiral ! Un thé qu’il a dit !!

- Messieurs, en voilà assez! Je suis ici pour un rendez-vous galant et je vou…
- Un rendez-vous galant ?!? Whahahaha ! De mieux en mieux ! Dis donc l’Amiral, ici c’est une taverne ici, pas un salon de thé !

Fox commença à se demander si on ne lui avait pas fait une farce. Il était à présent passé midi, et la dénommée Alice ne s’était pas encore montrée…
Fox garda son flegme et repris :

- Tavernier, je t’ai demandé un thé. J’attends.
- Cause toujours ! On n’sert pas les couards ici ! Pas vrai les gars ?
- Bien dit Sam !
- Même que M'sieur Fox va bien gentiment partir, dit le Tavernier. Sa présence est mauvaise pour la réputation de mon établissement.
- Fou le dehors Sam ! Cria l’un des marins.

Cette histoire ressemblait de plus en plus à une mauvaise blague…

A suivre...

- En voilà assez! cria Fox!
- Je ne sais pas à quel navire de l’amirauté vous êtes affecté, mais je vais vous ferai mettre aux fers pour insolence !

- Mais c’est qu’il ose menacer mes meilleurs clients… le tavernier s’avança vers l’Amiral, la grimace menaçante… J’vais t’saigner comme un lapin, Amiral à la noix !

Ce n’était pas exactement la magnifique journée dont Fox avait rêvé. En lieu et place d’un rendez-vous galant, il se retrouvait contraint de se battre en duel…


La porte de la taverne s’ouvrit soudainement, et le jeune coursier se précipita vers l’Amiral Fox…




- Mister Fox, j’ai un message pour vous !
- Tu tombes bien mon jeune ami ! dit Fox en ôtant sa veste. Tiens-moi ceci et prends-en un très grand soin surtout, veux-tu ?
- Mais M’sieur Fox… j'ai un message de la part de..
- Ce n’est pas l’moment de discuter mon garçon… écarte toi !

La patience avait ses limites… après tout, n’était-ce pas qu'un simple tavernier en face de lui ? L’affaire serait vite réglée non ?
Fox décrocha 2 épées du mur derrière lui...

-Attrape tavernier ! Avant de faire fermer ton établissement, je vais te donner une petite leçon d’escrime !

Fox n'était pas à l'aise car il n'avait pas combattu depuis longtemps, mais espérait que le tavernier allait se raviser devant son demi-bluff...



A suivre...

Par un beau matin, Jeremy Fox avait décidé d’aller se baigner dans une crique non loin du port de Cockburn Town.

« Tralala… tralala… Vive l’eau, vive l’eau qui rend propre, qui rend propre et qui rend beau… » chantait Fox en barbotant dans l’eau.

Quelques minutes plus tard, il se dirigea vers la berge… Fox avait laissé ses vêtements au soleil sur un petit rocher.

« Mais… ?!? Où sont passés mes vêtements ?? Au voleur ! Au voleur » cria Fox, avant de se rendre compte qu’il n’y avait personne dans les environs pour entendre ses appels à l’aide.

« C’est malin !! Encore un comique qui se paye ma tête ! Rendez-moi mon caleçon au moins ! » cria encore un Fox désespéré.

La serviette autour de la taille et l’air résigné, Fox se mit néanmoins en route vers le port qui se trouvait à quelques kilomètres de là. Après quelques minutes, il s’assit sur le bord de la route et réfléchi à sa situation. Il ne pouvait pas rentrer en ville dans un tel accoutrement et être la risée de tous. Il lui faudrait donc attendre la nuit pour regagner la maison du gouverneur de Cockburn Town, chez qui il séjournait. Il pourrait certainement tromper la vigilance des gardes et s’y faufiler sans être vu. L’honneur serait sauf…
Soudain, il aperçu une petite patrouille arriver par le chemin non loin de la rive où il se trouvait.

« Voilà l’occasion rêvée ! » se dit Fox. « Je vais ordonner à l’un de ces soldats de me donner ses vêtements ! »

Sur ce, Fox se leva de son rocher et fit signe à la patrouille. Il s’agissait de 8 soldats en service, qui rentrait au port après avoir contrôlé les quelques auberges des environs.

A suivre...

« Ahh, Messieurs ! Vous voilà bienvenus ! Vous allez me sauver d’une bien mauvaise posture » dit Fox en avançant les bras grands ouverts vers les soldats aux yeux interloqués.

« Tais-toi, l’vagabond » dit le caporal à la tête des soldats.
« Tu n’sais donc pas que se promener dans un tel accoutrement peut t’coûter une amende de 5 piastres ? »

« Mais justement, c’est pour ça que je… »

« Tais-toi donc ! T’ais-je dis ! Vagabondage, trouble de l’ordre public, et dérangement des soldats de sa Majesté dans l’exercice de leur fonction, ton compte est bon, l’vagabond ! »

« Héhéhé… Ton compte est bon, l’vagabond » répéta un petit soldat moustachu à son collègue de droite. « Le caporal fait des rîmes, héhéhé ».

« Ouaip ! C’est un poète, notre caporal ! Hèhèhè » répondit l’autre soldat.

« Silence dans les rangs ! » Ordonna le caporal.

Jeremy Fox en profita pour reprendre la parole :
« Messieurs, permettez-moi de me présenter : je suis l’Amiral Jeremy Fox, et je… »

« Ha.Ha.Ha. ! L’Amiral Jeremy Fox? Mais tu divagues, l’vagabond! N’aggrave pas ton cas! Sais-tu au moins qui est Jeremy Fox ? Hein ? Uh ? Tu prétends être l’Amiral à la tête de la plus puissante flotte britannique des Caraïbes ! Toi ? Un vaurien d’vagabond ? Quel culot! Le soleil t’a tapé sur la tête, l’vagabond ! Quelques jours de cachots te feront du bien ! »

« Mais enfin ! Puisque je vous dis que je suis Jeremy Fox ! On m’a volé mes vêtements alors je me baignais dans la crique ici plus bas ! »
Faisant signe à un soldat :
« Hé toi là, l’soldat derrière les autres, tu as l’air du même gabarit qu’moi. Donne-moi tes vêtements, et vite !»

« Non mais quel culot! Pour qui il s’prend l’vagabond ? » répondit le soldat. « Tu veux m’voler mes vêtements en plus ? J’vais t’faire danser moi ! »

« Silence dans les rangs ! » dit le caporal. « Vagabond, qu’est-ce qui nous prouve que tu es l’amiral Fox ? »

« Heu… Comme vous dites, caporal ! Je suis à la tête de la plus puissante flotte britannique des Caraïbes ! » Répondit Fox avec un grand sourire assuré.
Le caporal n’avait pas l’air convaincu…
Fox ajouta : « Et de loin le meilleur escrimeur ! »

« On va voir si tu as quoique ce soit en commun avec l’Amiral Fox !» Dit le caporal. « Tu vois cette pomme, là, sur le sol ? Je te donne mon mousquet, et tu vas nous montrer ton adresse au tir. Si tu fais mouche, nous t’accorderons le bénéfice du doute, et tu passeras ton chemin ! Mais si tu rates… tu sais ce qu’il peut t’en coûter de te faire passer pour un soldat britannique, vagabond ? Uh ? »

« Mousquet ? Mais… je préfèrerais vous faire une petite démonstration d’escrime plutôt que… »

« Tais-toi et estime-toi heureux que je te donne l’occasion de prouver ta bonne foi, l’vagabond ! »
« Ouais ! Estime-toi heureux ! » Répétât le petit soldat moustachu.
« Silence dans les rangs ! » hurla le caporal.

Fox n’était pas rassuré… l’adresse au tir n’avais jamais été son point fort, mais il n’était pas en position de discuter. Les soldats qu’il avait en face de lui ne l’avait jamais rencontré personnellement, et ne pouvait le reconnaître.
Et puis, cette pomme n’était pas bien loin, et de belle taille en plus. Il ne pouvait pas la rater ! Ensuite, il pourrait ‘passer son chemin’, comme le lui promettait le caporal. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de mettre une balle dans cette pomme située à 4 ou 5 mètres de lui seulement.
Fox pris le mousquet, visa la pomme, et fit feu.

A suivre…

« Wouhhaaaaa !! » hurla le petit soldat à la moustache. « Il m’a mis la balle dans l’pied ! »

« Mais ?!?… ce n’est pas possible…» dit Fox. « Messieurs, je vous prie de ne pas tirer de conclusion hâtive… »

« Pour ce qui est de tirer, tu t’y connais l’vagabond ! » Attentat sur un soldat britannique ! Quel culot! Voilà qui confirme bien que tu n’es qu’un vaurien, un menteur, et sûrement pas l’Amiral Fox ! Gardes ! Saisissez-vous du vagabond ! Il sera pendu demain matin ! »

« Quoi ?!? Comment ?? Mais… »
Implorant le caporal :
« Le froid m’aura simplement engourdi le bras, ce qui explique que j’ai manqué la cible ! Ou peut-être votre pistolet est-il mal réglé, et je… »

« Suffit ! » cria le lieutenant ! « Une balle dans le pied d’un de mes meilleurs hommes, je devrais t’abattre comme un chien ici même pour te faire payer ton culot, vagabond ! »
« Ouais ! Comme un chien… héhéhé ! » Répétât le petit soldat à la moustache, en se tenant le pied.

« Mais… j’ai une meilleure  idée lieutenant ! Donnez-moi une épée, et vous verrez, je vous prouverai par ma dextérité que je suis bien Jeremy Fox. Je suis capable de trancher un à un les boutons de votre veste en quelques mouvements précis dont seul un escrimeur hors paire est capable ».

« Te donner une épée ? Et tu veux abimer la veste d’un gradé en plus ? Quel culot!»

« Juste prouver par mon habileté que… »

« Tais-toi l’vagabond ! Et maladroit comme tu es, tu serais fichu de me couper la tête ! Allez ! Avance vagabond ! Nous t’emmenons à la garnison du port ! »

A suivre...

« Ouais héhéhé ! Ca va être ta fête ! » Dit le petit soldat moustachu et à présent estropié.
« Silence dans les rangs ! » Hurla le caporal. « Sectiooon, en avant ! »

Deux soldats soutenaient chacun d’un côté le petit soldat moustachu, en le tenant par-dessous les bras pour l’aider à avancer.
Après quelques minutes de marche, le petit groupe arriva à proximité d’une auberge.

« Notre ami malchanceux ne me donne pas l’impression de pouvoir aller encore bien loin dans son état, caporal. Pourquoi ne pas le laisser à l’auberge et vous reviendrez le chercher avec un carrosse ? » suggéra Jeremy Fox.

« Hum… en effet ! Nous allons d’abord effectuer une petite halte dans cette auberge et boire une tasse de thé. »

« Pour moi, avec un nuage de lait, s’il vous plait caporal » dit Jeremy Fox.

« Toi vagabond ? Tu crois que je vais t’offrir un thé, alors que tu viens de perturber une précieuse journée de toute une garnison ? Quel culot! Tu te tiendras tranquille dans un coin en nous attendant ! »
« Ouais, héhéhé ! Quel culot! Tu te tiendras tranquille en nous attendant, héhéhé » répondit le petit soldat moustachu et estropié.
« Silence soldat ! » hurla le caporal. « D’ailleurs je vous ai suffisamment entendu ! Vous tiendrez compagnie au vagabond dans le même coin et veillerez sur lui ! Ca vous apprendra la discipline dans les rangs ! »

Fox devait trouver un subterfuge pour se tirer de ce mauvais pas… il s’adressa au caporal :
« Bravo caporal ! Que d’autorité ! Vous monterez certainement en grade prochainement ! » flatta Jeremy Fox.

« Vous croyez ? » demanda le caporal, flatté.
« Bien sûr ! Vous avez l’âme d’un chef ! Rappelez-moi de vous recommander comme commandant lorsque nous arriverons tout à l’heure devant vos supérieurs ! »

« Vagabond, tu m’es bien sympathique ! Ca m’embête de devoir te faire pendre tout à l’heure, tu sais ! »

« Mais du tout caporal ! C’est votre devoir ! Vous êtes un excellent caporal ! » dit Jeremy Fox en donnant une tape amicale dans le dos du caporal.
« Dites-donc, caporal… » Chuchota Jeremy Fox au caporal « Ne pensez-vous pas que vous devriez envoyer un de vos hommes chercher ce carrosse ? Ainsi, vous n’aurez pas à le faire vous-même et rentrerez bien plus confortablement à la garnison ! »

« Héhé… excellente idée ! » dit le caporal.
Et sur ce, il somma un de ses hommes de continuer jusqu’au port et de leur envoyer un carrosse au plus vite.
Les soldats et Fox entrèrent dans la taverne…

A suivre...

« Vous deux, asseyez-vous là-bas, à cette table dans le coin, et qu’on ne vous entende pas ! » Ordonna le caporal au petit soldat moustachu et estropié et à Jeremy Fox, qui n'était toujours revêtu que de sa serviette.
Le caporal et les autres soldats s’attablèrent à l’autre bout de la salle.

« Du thé ! Et vite !» demanda le caporal à l’aubergiste…

Pendant ce temps, Fox et le petit soldat moustachu et estropié s’installèrent dans leur coin de la salle.
« Je suis vraiment désolé de cet incident de tout à l’heure » dit Fox au petit soldat moustachu. « Laissez-moi donc vous offrir un thé pour me faire pardonner ! »
« Et où vas-tu trouver les piastres pour m’offrir à boire, vagabond ? Tu es tout nu ! Crois-tu que l’aubergiste fasse crédit à un condamné à mort ? J’ai ma solde de la semaine dans ma bourse, mais ne crois pas que je vais te payer à boire, l’vaganbond ! »

Sur ce , le petit soldat sorti sa bourse de sa poche et fit sauter en l’air quelques piastres en ricanant. L’une d’elle roula sur la table jusqu’à Jeremy Fox, qui s’en empara.

« Rends-moi ça » dit le petit soldat moustachu et estropié.
« Que diriez-vous de jouer d’abord à un petit jeu, soldat ? Après tout, nous allons rester ici un petit moment. Autant nous divertir ! »
« Un jeu ? J’adore les jeux ! Explique-moi ton jeu, l’vagabond ! »
« Eh bien, pour commencer, dites-moi un chiffre compris entre un et dix ! »
« Heu… 7 ? »
« Presque ! Mais vous avez perdu, c’était 6 ! » dit Jeremy Fox en faisant sauter la piastre dans sa main.
« Ohh ! Pas de chance, mais je l’avais presque ! C’est fantastique ! »
« Ce n’est rien, je vous propose un quitte ou double. Redonnez-moi un chiffre. »

Le petit soldat moustachu se concentra bien fort en regardant Jeremy Fox les sourcils froncés.
« 8 ! » dit-il avec conviction.
« Aie ! C’était 5 ! Et vous me devez une autre piastre ! »
« Je n’aime pas ton jeu l’vagabond ! » dit le petit soldat moustachu en sortant une autre piastre de sa bourse.

« Et bien changeons de jeu alors ! » dit Fox. « Vous aurez sans doute plus de chance avec celui-ci : Face je gagne, et pile c’est vous qui perdez! Et nous faisons un autre quitte ou double, d’accord ? »
« Entendu l’vagabond ! Héhéhé » dit le soldat. « Il me suffira de gagner une fois pour te rafler tout d’un coup, héhé ! C’est pas fantastique, ça ? »

« Certe! » dit Fox jen jetant la pièce…



« Face ! J’ai gagné ! Et vous me devez deux piastres de plus ! »
« Je ne te fais pas confiance, vagabond! Recommençons, mais cette fois, c’est moi qui jette la pièce » dit le petit soldat moustachu et estropié et regardant Fox avec suspicion.

Le soldat lança la pièce…



« Pile ! » s’écria Fox. « C’est donc vous qui perdez ! Et vous me devez à présent quatre piastres ! »

A suivre...

Quelques minutes plus tard, le petit soldat moustachu héla son caporal :

« Caporal ! Hé, caporal ! Venez vite ! »
« Je t’ai pourtant dit de ne pas m’déranger, soldat ! »
« C'est que... le vagabond se sauve, caporal ! »
« Quoi?!? »

Le caporal en se précipita vers la porte et sorti de la taverne. Mais il était déjà trop tard! Il ne pu que constater que le carrosse qui venait d'arriver ne s'était qu'à peine arrêté. Fox avait sauté dedans et sommé l'ordre au cocher de rentrer au port séance tenante...

Par la fenêtre du carrosse qui s'éloignait, Fox, habillé en soldat, fit signe au caporal et lui cria:

« A la prochaine caporal! Et merci pour le carrosse! j'aime voyager confortablement! Ha.Ha.Ha.! »

« Quel culot! » s'écria le caporal, éberlué, et rentrant dans la taverne.

« Mais… soldat ! Que signifie cette tenue ? Pourquoi êtes-vous en caleçon ?? Que s'est-il passé?? »

« Ce n’est pas de ma faute, caporal » lui dit le petit soldat moustachu et estropié. « Je n’ai jamais eu de chance au jeu ! »
« Au… au jeu ?!? »
« Bah oui caporal. Le vagabond a eu une chance fantastique à tous les coups ! Il m’a tout raflé ! Jusqu’au dernier de mes vêtements, pourtant trop petit pour lui ! Ensuite, on a entendu le carrosse arriver, et il s’est précipité dehors en terminant d'enfiler ma chemise! Dans mon état, je n’ai pas pu le poursuivre ! » dit le petit soldat en pointant son pied du doigt.

« Damned ! » s’écria le caporal. « Vous avez perdu jusqu'à votre pantalon?!? Vous êtes fou, soldat! »
« J'ai essayé de récupéré ma bourse, caporal. Il me l'avait gagnée... Mais j'ai à nouveau perdu sur toute la ligne...
Vous pensez qu’il s’agissait réellement de Jeremy Fox, caporal ? »

« Aucune idée ! » répondit le caporal. « Mais ce vagabond était vraiment fantastique ! »


The End

En fin de matinée du 6 mars 1714, un des serviteurs du gouverneur de Cockburn Town fit irruption dans la chambre de l’Amiral Fox.

« Amiral ! » Hurla-t-il. « Levez-vous Amiral ! Vous devez vous préparez ! »
« Hein ? Quoi ? Y a-t-il le feu ? » Fox se releva en sursaut de son lit.

« Pas exactement mais presque, Amiral ! La cérémonie est prévue ce midi ! Vous ne pouvez pas arriver en retard et devez vous préparer ! »

« En effet ! J’aime être ponctuel ! Merci de m’avoir réveillé mon ami ! Je vais me préparer de suite ! »

« Bien Amiral, je vous laisse donc. »

« Mais… un instant l’ami ! » cria Fox. « Une cérémonie vous dites ? Mais de quelle cérémonie parlez-vous donc ? »

« Je n’en sais rien moi ! J’ai seulement été chargé de vous réveiller, mais on ne me dit jamais rien à moi ! Ce que je sais, c’est que les préparatifs vont bon train depuis hier ! Et parait-il vous serez l’acteur principal de cette cérémonie! »

Fox fut pris d’un sentiment de malaise profond. Il était rentré au port très tard dans la nuit après plusieurs jours passé en mer et n’était pas au courant des derniers événements à terre durant son absence… Quelle pouvait bien être cette fameuse cérémonie pour laquelle sa présence semblait être indispensable ?

A suivre...

Un second serviteur frappa à la porte restée entre-ouverte.

« Entrez mon ami ! » dit un Fox peu rassuré. Que lui voulait-on encore ?

« Un pli pour vous capitaine Fox. »

« Qu’est-ce que ça peut bien être ? » se demanda Fox.

Il déplia la lettre :



Fox était de plus en plus inquiet. Soudain, il remémora les doux mots de Dame Alice White, lorsqu’il l’avait quittée après leur récente rencontre. Par politesse, Fox s’était forcé de lui tenir compagnie et lui avait raconté les quelques exploits qu’elle souhaitait entendre… (HRP : voir le 1er récit : Rendez-vous galant à la taverne)

« Dame Alice White ! Elle n’a tout de même pas osé ? » se demanda Fox.  « C’est une amie du gouverneur ! Elle lui a sûrement raconté un charabia pour organiser… MON MARRIAGE !! NOOON ! Ca n’est pas possible !! »

Fox blémit en songeant à Dame Alice White…



« Vous vous sentez bien monsieur Fox ? » demanda le serviteur.

« Bien ?!? Non, je ne me sens pas bien ! » hurla Fox en colère. Je suis sûr que cette sorcière a profité de mon absence pour organiser notre mariage ! Mais ça ne se passera pas comme ça ! Où se trouve le gouverneur, que j’aille de suite le raisonner et faire annuler cette mascarade ? »

« Le Gouverneur vous attend dans la salle des banquets, Sir. » Répondit le serviteur.

« J’y cours directement ! » dis Jeremy Fox. « J’espère qu’il n’est pas trop tard ! »

« Mais Sir Fox ! Vous n’êtes même pas habillé ! Vous ne comptez tout de même pas vous rendre dans la salle des banquets en pyjama ? »

Mais Fox était déjà parti en courant vers la salle des banquets. Quelques instants plus tard, il arriva devant la porte. Celle-ci s’ouvrit à son arrivée. Les trompettes retentirent, et un crieur annonça bien haut :

« Son excellence l’Amiral Fox ! »

Fox se précipita dans la salle…

A suivre...

Fox se précipita dans la salle…



Stupeur et stupéfaction ! La salle était déjà bien bondée ! Le gouverneur se tenait au centre, en habit de cérémonie. Il avait invité plusieurs de ses amis. Fox aperçu les capitaines de sa confrérie. Tous avaient été invités à la fête ! Quelques amis proches de Jeremy Fox étaient également présents. Et également… Dame Alice White ! Dans ses plus beaux atours…
Fox resta cloué sur place…

« Et alors Fox ! » s’écria le gouverneur. « Quel accoutrement est-ce là donc ? Sacré farceur !! »

Toute la salle se tourna vers Fox et éclata de rire.
Fox n’en eu cure et s’avança vers le Gouverneur.

« Faites cesser cette mascarade immédiatement ! » lui dit Jeremy Fox.

« Allons, vous n’allez pas vous débiner tout de même, mon loulou ! » lui dit Dame Alice White.

« Allons cher Fox ! » lança le Gouverneur. « Pas de dégonflés dans l’armée ! »

« Dans l’armée… ?? » questionna Fox.

« Que la cérémonie commence ! » cria le gouverneur en se plaçant derrière un pupitre pour prendre officiellement la parole.

Tout le monde se tut et se tourna vers le Gouverneur.

« En vertu des pouvoir qui me sont conférés, moi, gouverneur du port de Cockburn Town, félicite l’Amiral Jeremy Fox ici présent, pour ses nombreux services rendus à la couronne britannique, et lui octroie aujourd’hui le titre de Militaire ! Amiral Fox, veuillez recevoir toutes mes félicitations, et celles de l’assemblée ici présente ! »

« Militaire ? » répéta Fox, figé sur place, et sous les applaudissements de la foule.

Le gouverneur reprit :

« Et maintenant, Cpt. Fox, si vous voulez bien vous donner la peine d’aller passer un uniforme digne de votre rang… je ne vais tout de même pas épingler votre médaille officielle de militaire sur votre pyjama ? Hu ? »

La foule éclata de rire à nouveau, et Fox rit de bon cœur avec elle. Il s’éclipsa ensuite pour enfiler son uniforme puis revint parmi ses amis pour participer au diner ayant lieu en l’honneur de sa promotion au grade de militaire. Ensuite, un grand bal eu lieu, et Jeremy Fox fit étalage de ses talents de danseurs, y compris avec Dame Alice White.

Pas de mariage pour cette fois… un sacré soulagement pour Jeremy Fox ! Et quelle fantastique surprise!



The End

La fête pour célébrer la promotion de Jeremy Fox au grade de « militaire » avait duré jusque très tard. Le lendemain malheureusement, il avait bien fallu reprendre la mer.

« Des ennemis nous ont été signalé à La Carbonara! Allez leur mettre la pâtée ! » lui avait dit le gouverneur de Cockburn Town.

Fox, avec un mal de crâne aussi épouvantable qu’abominable, n’avait pas bien compris les propos du gouverneur:
« Qu'est-ce qu'il me voulait avec ses pâtes carbonara…? »
De plus son estomac était sans dessus dessous et la seule mention de nourriture lui donnait la nausée.

Sitôt appareillé, le « Sunshine », sa nouvelle Frégate de 9, avait mis le cap sur Kingston. Fox était enfermé dans sa cabine. Le roulis était en train de l’achever…

Après 2 jours de navigation, l’équipage commença à être inquiet. Fox n’était pas encore sorti de sa cabine. Les lendemains de fêtes étaient visiblement durs et pénibles quand on n’était pas habitué aux excès… son commandant en second était aux commandes du navire.

Au matin du 3ème jour, la vigie signala une flotte de navires dans le sillage du Sunshine.
Le commandant en second de Jeremy Fox sorti la vigie et scruta l’horizon…




«Armada pirate dans notre sillage ! Allez me réveiller Fox ! » Hurla le commandant en second.

2 marins partirent tambouriner à la porte de l’Amiral, et entendirent à travers la porte une voix leur répondre :

« Beuargh… beuargh… ! laissez-moi… beuargh… mourir en paix… »

L’équipage allait devoir gérer cette situation tout seul.

« A babord toute ! » cria le commandant en second.
« Mais non ! A tribord ! » hurla le maître pilote.
« Le vent provient de ¾ arrière ! » hurla le commandant en second. « Il faut virer à babord ! »
« Imbécile ! » répondit le maître pilote. « On va se retrouver ‘vent debout’ ! Il faut virer de tribord ! »
« De babord ! »
« De tribord ! »
« De babord ! »
« De tribord ! »

Le maître d’équipage se tapa la main sur le front !
« Avec ses 2 idiots on n’est pas sorti de l’auberge ! »

Les navires pirates n’avaient que faire de l’allure sinueuse du Sunshine ‘un coup à babord, un coup à tribord’ et profitèrent de la mésentente sur le navire de Fox pour se rapprocher à vive allure et se placer pour expédier leurs bordées meurtrières…

Les premiers coups de canons retentirent...




...faisant voler en éclat le grand mat...





A suivre...

4 navires pirates encerclèrent alors le navire à la dérive… la messe était dite !
Les marins s’aplatirent sur le pont pour éviter la pluie de mitraille qui s’abattit sur le ‘Sunshine’ les instants suivants.
Mais déjà, un grand chebec se rapprocha par bâbord, tandis qu’un chebec manœuvrait par tribord.




Les grappins furent lancés des 2 côtés à la fois, et l’assaut fut donné par les pirates.





« Pas de quartier ! » hurlèrent les pirates des navires « La Picadora » et « Juve ».

A ces mots les marins du 'Sunshine', quit à être massacrés, vendirent chèrement leur peau, se ruant d’abord à bâbord pour repousser l’abordage du cpt. Saskia de las ondas, puis à tribord pour empêcher les hommes du cpt. Pintu de prendre possession du navire. Mais se battre des 2 côtés n’était pas possible plus longtemps… le 3ème abordage fut le bon, et la cpt. Saskia de las ondas se rendit maître du 'Sunshine'.

Se tournant vers ses hommes : « Qu’allons-nous faire des survivants ? »
La foule entonna en cœur : « La planche ! La planche ! La planche ! »
« Alors amenez-moi tous les survivants à bord de La Picadora ! » cria Saskia.

Pas de quartier… les rares survivants nourrirent les requins…



« Hum... Y manquerait pas quelqu’un ? » demanda le second du cpt. Saskia.

« Trouve-moi ce poltron de Fox ! Il doit se terrer dans sa cabine ! » lança Saskia à son second. « Et amène-moi ses officiers si tu les trouves, qu’on leur coupe la tête… les hommes ont envie de rigoler ! »

« Vous trois, avec moi ! » ordonna le second à trois affreux lascars balafrés.
Les hommes se dirigèrent vers la cabine du cpt. Fox, et défoncèrent facilement la porte.

« Pffff ! Ca pue la-dedans ! Quelle est donc cette infection !?! » Demanda le second de Saskia en se bouchant le nez.

« On dirait bien que l’Amiral a eu tellement peur qu’il en a vomi ses tripes, héhéhé ! » dit l’un des affreux lascars balafrés. « Allez la-dedans ! Tous sur le pont ! »

Fox et ses officiers qui s’étaient retranchés lâchement dans sa cabine furent traînés sur le pont.
« Voilà les froussards, miss Saskia », lui dit son second.

Fox, toujours comateux, tenait à peine sur ses jambes. Il entrouvrit les yeux et constata le carnage qui avait eu lieu :
« Ben… que s’est-il passé ici ? » demanda-t-il éberlué.

« Pfff !Tais-toi l’amiral ! Tu empestes comme le diable ! » lui dit Saskia de las ondas. «  Est-ce donc là ton arme secrète ? »
Ses hommes éclatèrent de rire, puis scandèrent en cœur :
« La planche ! La planche ! La planche ! »

« Non » répondit Saskia de las ondas. « Il pue tellement qu’il ferait fuir même les requins ! Balancez-le moi dans un canot avec ses peureux d’officiers et qu’ils aillent au diable ! »
Les officiers furent les premiers à être poussés par-dessus bord. Il agrippèrent le canot et parvinrent à s’y hisser.

Fox, vacillant, regarda Saskia et voulu s'adresser à elle…

« Madame, je… »

« Pffff ! Ferme-la amiral ! Jamais vu pareil amiral de toute ma vie ! Tu empestes et tu es couvert de vomi ! »
« Jetez-le moi par-dessus bord ! » dit-elle à ses hommes.

Fox ne se rendit compte de ce qu’il lui arrivait que lorsqu’il toucha l’eau...

« Voilà qui te fera le plus grand bien ! » lui lança Saskia depuis le pont du navire, sous les rires de ses hommes.

Les officiers aidèrent Jeremy Fox à se hisser à bord du canot. Il s’agissait à présent de regagner la côte…

« Doit-on mettre le cap sur Cockburn Town capitaine ? » demanda le commandant en second.

« Non, si le gouverneur de Cockburn me voit arriver dans cet état, ce sera ma fête à nouveau ! » dit Fox. « cap sur Kingston ! »

« Très bien » dit le commandant en second. « La barre à babord, toute ! »
« Mais non ! » répliqua le maître pilote. « La barre à tribord ! »
« A babord ! »
« A tribord !»
« A babord ! »
« A tribord !»

Le maître d’équipage se tapa la main sur le front !
« Avec ses 2 idiots on n’est pas encore arrivé ! »

The End

Après plusieurs jours de poursuite et de combat contre une flotte française, le ~ HMS Argo ~ du cpt.Fox n’avait toujours pas eu voix au chapitre. Le Vaisseau de 64 canons avait quitté le port d’Aruba avec un peu de retard sur le reste de la flotte coalisée composée d’une bonne dizaine de navires anglais et de presqu’autant de navire Hollandais.

Tout ce petit monde se bousculait pour se retrouver aux avant-postes. La flotte française était moins nombreuse et il risquait bien de ne pas y en avoir pour tout le monde…
Les événements avaient vu plusieurs abordages successifs dans les 2 camps, mais la coalition, en net surnombre, allait rapidement se retrouver dans le sillage du dernier navire français, le Vaisseau de 68 canons du cpt. Davis, lequel effectuait un retrait progressif vers Santo Domingo.
A bord du ~ HMS Argo ~, le cpt. Fox ne se faisait plus trop d’illusions… il arrivait toujours trop tard sur les lieux des combats… Dépité, Fox déprimait dans sa cabine…



Sur le pont, les marins baillaient aux corneilles… persuadés qu’ils n’auraient pas à combattre...

« ET ALORS VOUS AUTRES ? » Leur cria le maître d’équipage. « Chacun à son poste ! Polissez les canons ! Lustrez vos sabres ! Tenez-vous prêts ! »

« Ha.Ha.Ha ! A quoi bon ? » lui rétorqua un matelot. « De toute façon nous ne rejoindrons jamais le vaisseau de 68 canons du cpt. Davis ! L’amiral Fox aurait mieux fait de prendre le commandement d’une corvette de 6 plutôt qu’un veau comme celui-ci ! »

« Ouais ! Ha.Ha.Ha ! » Répondit un autre marin ! « Mais ça ne nous étonne pas de lui ! Toujours à se planquer au milieu de sa flotte, à laisser ses navires d’escorte faire la sale besogne à sa place ! Ce couard de Fox a bien ficelé son affaire ! Pas de prise de risques, et un parfait confort ! »

« Ouais, reprirent d’autres marins en cœur ! On s’emmerde ici ! »

Le maître d’équipage devint rouge de colère et hurla :
«Ah vous vous emmerdez ! Ah vous voulez un combat ! Et bien je vais vous en donner moi du combat !»

Les marins lui lancèrent un sourire moqueur…

«Soufflez dans les voiles ! C’est un ordre !»

« Ha.Ha.Ha ! » S’esclaffèrent les marins en cœur…
« Quel farceur notre maître d’équipage ! Soufflez dans les voiles qu’il a dit ! »

« Héhéhé ! Toujours le mot pour rire, le maître d’équipage!» Rétorqua un autre marin.

Mais le maître d’équipage n’avait pas l’air de rigoler :
« Tout le monde face aux voile, et soufflez j’ai dit ! » ! Tonna-t-il. « Le 1er qui n’obéit pas passera en cours martiale ! »

L’équipage compris que visiblement le maître d’équipage ne rigolait pas et se tourna vers les voiles, un peu hésitant tout de même...

« Soufflez, tonnerre ! Allez ! Bande de fainéants ! Vous voulez du combat ? Vous allez aller le chercher à la force de vos poumons, tonnerre de dieu ! SOUFFLEZ ! »

Les 450 marins de l’~ HMS Argo ~ se mirent à souffler dans la voilure...

« PLUS FORT ! » Hurla le maître d’équipage visiblement très en colère contre l’équipage ayant osé médire du cpt.Fox. « SOUFFLEZ PLUS FORT ! Y EN A QUI TRICHENT ! »

L’équipage souffla de plus en plus fort à plein poumon, peu désireux de se retrouver en cour martiale pour désobéissance et mutinerie.

A suivre…

Longtemps plus tard, le commandant en second parti tambouriner sur la porte de la cabine de l’amiral Fox.

« Ca y est capitaine ! » s’écria-t-il. « Nous sommes enfin dans le sillage du cpt. Davis ! Mais il faut nous dépêcher si nous voulons enfin être de la partie, car il semble déjà être en piteux état ! »

En effet, le vaisseau de 68 canons français avait déjà subit les tirs dévastateurs de nombreux navires de la coalition anglo-hollandaise. Ses voiles étaient en lambeaux et son équipage probablement réduit de moitié.

« Hahaaa ! » Se réjouit Fox. « Voilà une bonne nouvelle ! Foncez droit dessus et lançons les grappins  au plus vite avant que ce diable de cpt. Wolfen ne me vole la vedette ! Il en est bien capable ! »

Fox sortit de sa cabine tout guilleret et monta les escaliers menant au pont quatre à quatre.
« Tayaut ! Tayaut ! » S’écriait Fox en courant, sa rapière déjà sortie de son fourreau.
Arrivé sur le pont, Fox resta d’abord médusé, avant de se ressaisir :

« Mais ?? Que s’est-il passé ici ? » demanda-t-il au maître d’équipage.
Les marins étaient tous affalés sur le pont, à court de souffle, et l’air affreusement malade.

« Heu… » Répondit le maître d’équipage. « C’est à cause du cuistot ! Le poisson de midi ne devait pas être très frais, et maintenant, voyez vous-même le résultat capitaine ! »
« Bigre ! C’était bien le jour pour expérimenter une nouvelle recette ! Juste quand nous allions enfin nous rendre utile au combat ! » Répondit Jeremy Fox au maître d’équipage.

Mais déjà le ~ HMS Argo ~ se portait à la hauteur du ‘Pacific Adventure’ du cpt. Davis… quelques instants plus tard, le commandant en second annonça que les grappins venait d’âtre lancé par quelques marins qui eux n’avaient ‘pas connu trop de problème de digestion’.

« Les scélérats ! » Grommela le maître d’équipage ! « Je savais qu’il y en avait qui ne soufflaient pas ! »

« Je vous demande pardon ? » demanda Fox.

« Hum. Non… je… heu…hum !...  Que diriez-vous de partir à l’assaut amiral ? Il ne faut pas donner le temps à l’ennemi de s’organiser ! »

« Très juste ! » s’écria Fox en se tournant vers le vaisseau de 68 canons ‘Pacific Adventure’. « ALLEZ VOUS AUTRES ! OUBLIEZ VOTRE MAL DE VENTRE ! TOUS AVEC MOI ! » hurla Fox en se ruant à l’abordage. « Tayaauuuut ! »

L’équipage, toujours à bout de souffle après avoir été contraint de souffler dans les voiles, tenta vainement de se relever et de suivre son capitaine, lequel, sans se retourner, était déjà à mi-chemin sur les grappins menant au Vaisseau de 68 canons français.

A suivre…

Du haut de leur pont, les marins français regardaient interloqués le pont de l’~ HMS Argo ~

« Mais… ? Ils sont fous ses Anglais !?! » Dit l’un d’eux.
« Ouaip ! Ce doit être le scorbut ! » Répondit un autre. « Ils ont l’air affreusement malade ! »
« Et leur capitaine qui nous charge tout seul… ?? » s’interrogeât un autre matelot français.



Fox atteignit le pont du navire français.
« Rendez-vous ! » hurla-t-il. « Vous êtes fait comme des rats ! »

Les matelots français le regardèrent en rigolant.
« Allez vous autres ! Attrapez-moi ce comique et balancez-le à la flotte ! »

Les matelots français se ruèrent sur l’amiral Fox, l’attrapèrent par pieds et bras, et se dirigèrent de l’autre côté du pont pour le balancer à la mer.
« Mais ?!? Lâchez-moi ! » Hurla l’amiral Fox. « Rendez-vous et vous serez épargnés ! »

Les Français rigolèrent de plus belle.
« ALLEZ LES GARS ! A LA UNE, A LA DEUX, A LA TROIS ! »
« NOOOooonnnn ! » cria Fox en tombant du pont, complètement éberlué et dépassé par les événements.
Un grand  « plouf » se fit entendre depuis le pont du vaisseau de 68 canons sous les ricanements des marins français.

Pendant que Jeremy Fox se débattait dans l’eau en reprenant ses esprits, quelques courageux marins anglais parvinrent à atteindre le pont du vaisseau français et furent sévèrement repoussés...

« Tout ça c’est de ta faute ! », dit un marin à l’attention du maître d’équipage. « Si tu ne nous avais pas complètement épuisés en nous forçant à souffler des heures durant, on n’en serait pas là ! »
« Ouais ! » cria un autre marin. « L’amiral est à l’eau, et nous avons perdu plusieurs de nos compagnons ! »
« C’est la faute du maître d’équipage tout ça ! » crièrent d’autres marins.

La tension montait, l’équipage grondait et s’avançait vers le maître d’équipage, lequel senti qu’il ne contrôlait plus la situation…
« Heu… raisonnez-vous messieurs ! N’entreprenez aucune action anticipée avoir d’avoir bien mesuré… »

« Mais qu’est-ce qu’il raconte à présent l’enflure ? »
« Ouais ! Mesuré quoi ? C’est toi qui vas mesurer la profondeur de l’océan, attends un peu… » dit un autre marin.
« Tu vas voir ce que tu vas prendre, fumier ! Attrapons-le ! » Cria encore un autre, entraînant tout l’équipage derrière lui.

L’équipage se rua vers le maître d’équipage, qui se mit à courir dans tous les sens pour lui échapper.
Du pont de Pacific Adventure, les marins français, abasourdis, observaient la scène avec des yeux étonnés.
« Ils sont complètement zinzin ces anglais ! »
« Tu l’as dit ! Faut pas chercher à comprendre… v’là qu’ils s’attaquent entre eux à présent ! »

A suivre…

Le maître d’équipage courait dans tous les sens, la foule de marins déchainée derrière lui, et se retrouva adossé au pont de l'~ HMS Argo ~, lequel était resté agrippé au navire français.

« Tu es fait comme un rat ! » Lui lança l’équipage !  « On va te faire passer l’envie de souffler, tu vas voir ! »

Pris de panique, le maître d’équipage se retourna et s’élança sur les grappins en direction du navire français.
« A l’aide » Cria-t-il ! Ils vont me tuer s’ils m’attrapent ! »

Les marins français rigolèrent en le voyant se réfugier sur leur navire.

« Il est passé sur le navire français ! » hurla l’équipage de l’ ~ HMS Argo ~. « Attrapons-le ! »
« En avant ! »

L’équipage anglais se précipita en hurlant vers les grappins. Subitement, les marins français blêmirent... leur partie de rigolade semblait toucher à sa fin !
« Mais… ils nous chargent à nouveau ! »
« Et cette fois ils ont l’air déchainé. Sauve qui peut ! »

La panique envahit les marins français.
Les Anglais, à la poursuite de leur maître d’équipage,  sautèrent sur le pont du ‘Pacific Adventure’, piétinant une partie de l'équipage français au passage. Ceux-ci, pris au dépourvu, ne s'attendaient pas à un tel regain d'énergie de la part de l'équipage anglais, qui n'en avait pourtant qu'après son maître d'équipage...

« Nous nous rendons ! » Hurla un marin français complètement désemparé, alors que d’autres sautaient par-dessus bord pour échapper à la furia britannique. Avant même qu’ils ne s’en rendent bien compte eux-mêmes, les 400 marins anglais étaient maître du ‘Pacifique Adventure’ !

Pendant se temps, l’amiral Fox avait enfin rejoint son navire à la nage et se hissait à bord…
« Ben… ça alors ? Où sont-ils tous passés ?? » Demanda-t-il.

Le maître charpentier, tranquillement installé sur le bastingage, lui répondit, un sourire en coin :
« Vos hommes se sont bravement emparés du vaisseau français capitaine ! Vous avez raté un sacré moment ! »
« Ahhh les braves ! J’en étais sûr ! Ils se sont rendus compte de ma situation et ont volé à mon secours ! »
« C’est tout à fait ça capitaine !» Rigola le maître charpentier.

Fox avança vers le navire français tout en tordant son chapeau imbibé d’eau. Tout en restant sur l'~ HMS Argo ~, il s’adressa à son équipage :
« Messieurs je suis fier de vous ! »
« Tiens ? L’amiral Fox ! » S’étonna un marin.
« Ouais, on l’avait complètement oublié celui-là ! » Répondit un autre.
« C’est pas d’chance qu’il s’en soit sorti, on va encore avoir droit à un discours bien rasoir… »

Fox avait encore de l’eau plein les oreilles et cru percevoir les acclamations de l’équipage en son honneur… Souriant et ému, il s’adressa à nouveau à ses hommes :
« Je suis fier de vous ! Cette capture de prestige me vaudra… heu… nous vaudra à n’en pas douter les félicitations de la Reine d’Angleterre…

« Gna gna gna… il va encore nous endormir avec ses salades l’amiral » dit un marin en baillant.

« … et pour finir, messieurs, je dois malheureusement demander 80 volontaires pour rester à bord du ‘Pacific Adventure’ avec la lourde tâche de le ramener à quai au port d’Aruba ! »
A ses mots, tout l’équipage levant la main et cria en cœur :
« Moi ! Moi ! Moi ! »

Fox se senti un peu vexé devant l’enthousiasme de ses marins à vouloir rester à bord du ‘Pacific Adventure’, mais avant qu’ils ne lui aient laissé le temps de répondre, les marins avaient déjà coupé les grappins !
« On se retrouve à Aruba capitaine, Ha.Ha.Ha ! » Lui crièrent-ils.

Fox se dit que ses marins étaient sans doute désireux de parachever le travail qu’ils avaient entamé, et après tout, ils le méritaient bien. Il n’insista donc pas et resta sur le pont de l'~ HMS Argo ~, à regarder le ‘Pacific Adventure’ s’éloigner progressivement.

« Va y avoir du poisson en trop au diner capitaine », lui dit le maître charpentier .

A suivre…

Tandis que l'~ HMS Argo ~ s'éloignait, les marins à bord du ‘Pacific Adventure’ parvinrent tant bien que mal à retrouver le maître d’équipage qui s’était caché dans la cale dans un tonneau de vin!

« Vous s’rez dous… hics… dendus bar le goup si vous z’osez m’faire du mal ! Hics ! » dit-il péniblement, ivre mort.
« Avant d’te pendre, on va voir comment tu souffles ! » lui répondit un marin.
« Ouais ! » Cria un autre. « Souffle dans les voiles qu’on voit un peu ta capacité pulmonaire ! »
« Guelles boiles… ? » demanda le maître d’équipage. « Voyez pas qu’le rafffiot il est démâdé ? Y a plus d’voiles ! Prrt ! Parties ! Finies ! Héhéhé… hics ! » dit le maître d’équipage en vacillant, ne tenant pratiquement plus sur ses jambes…

« Tiens ? Mais c’est vrai ça ! » Constata un marin.
« Ouais, il a raison ce con !  Y a plus voiles ! »
«  Et comment on va faire pour rentrer à quai maintenant ?? » s’inquiéta un marin.
« NOUS SOMMES PERDUS ! » Paniqua un autre marin.
« Héhéhé… hics ! »… ricana le maître d’équipage. « On dirait qu’z’allez encore avoir b’soin d’moi ! »

Les marins le regardèrent interloqués.
« Allez… dévroquez-vous » Balbutia le maître d’équipage. « Hop ! Jemises, dandalons, et dout et dout ! Zou ! Pas d’discuzion… z’est un ordre ! »
« Non mais ! Tu t’es vu quand t’as bu ? » lui lança un marin.
« Ouais ! » dit un autre. « Le vin français ne te réussi pas ! Tu débloques complètement ! Pourquoi nous défroquer ? »

Le maître d’équipage reprit la parole :
« Zans voile, on est dous berdus ! Z’allez m'faire une belle voile avec vos beaux vêtements ! » dit-il.
« 400 zemises et 400 pandalons, y a moyen d’obtenir une zolie voile qui nous poussera jusqu’à la côte ! Allez hop ! En avant ! »
« Oui, il n’y a pas de temps à perdre ! Pour une fois il a raison ! Sans voile nous sommes perdus !» Décidèrent les marins en eux.

Quelques temps plus tard, une voile de fortune fut confectionnée et attachée à l’avant du navire. L’équipage du ‘Pacific Adventure’ était à présent constitué de 400 marins anglais en caleçons. On peut dire qu’ils avaient fier allure…
Le maître d’équipage regarda le résultat, fier de lui, et cria à l’équipage :
« Et maintenant, zi vous voulez rentrer avant la Noël, ZOUFFLEZ ! »

A suivre…