Potter se trouvait dans une pièce d’une taille raisonnable qui avait dû être richement décorée à une époque. A présent, beaucoup d’objets luxueux se trouvaient éparpillés sur le sol, alors que quelques cadavres, tant masculins que féminins, jonchaient le sol dans une mare de sang.
Le jeune pirate était assis dans un beau fauteuil il se tenait en équilibre sur deux pieds de celui-ci alors que les deux siens étaient posés sur un bureau. Plus précisément, sur une pile de documents écrits dans une langue étrange qu’il ne maitrisait absolument pas qui eux étaient posés sur le bureau.
Dans un coin de la pièce, se trouvait un grand lit à baldaquin dans lequel une personne semblait dormir.
Potter lança un regard circulaire sur la pièce, le sourire aux lèvres. Il s’attarda sur une forme bizarre émettant de drôles de sons, dans un second coin de cette fameuse chambre. Il tonna :
- Arrête de chialer ! T’as vraiment aucun honneur cancrelat… Gouverneur de Bonaire et t’as laissé ta ville se faire infester de vermine… Tout ça parce qu’on t’a proposé notre or. Je serais gêné à ta place !
Potter se leva et s’approcha de l’homme. Plus il s’approchait, plus il se rendait compte de l’état dans lequel le gouverneur était : L’homme était livide, couvert d’ecchymoses, il avait les mains attachées et une chaine le maintenait suspendu à un crochet, qui l’empêchait de s’effondrer totalement. Qui sait quels supplices l’homme avait dû endurer ?
En effet, après la fuite des Hollandais, les pirates avaient profité de la vanité du politicien afin d’envahir la place et d’y installer leur quartier général, durant les opérations contre les bataves. Cela avait signifié pas mal de détériorations, de viols, de massacres… Que pouvait-on attendre d’autre de la part d’équipages pirates qui débarquaient dans une ville ennemie après des semaines de navigation ?
Potter fut sorti de ses réflexions par la porte qui s’ouvrait. Son second que l’on surnommait « La murène » -et dont il ne connaissait même pas le vrai nom- fit irruption dans la chambre, porteur d’une missive.
- Potter faut que tu lises-ça.
- Bah donne-là moi, alors malin !
Il lui tendit la missive que Potter parcouru rapidement.
- QUOI ?!!!!
Le cri surpris tout le monde, sauf « La murène ». Le gouverneur attaché releva la tête alors que la personne endormie dans le lit se retournait en bougonnant.
Le pirate courut vers le gouverneur attaché, lui colla la missive sur le front et lâcha, c'était d'autant éffrayant que rarement on voyait Potter s'énerver :
- T’étais au courant vieux phoque ?!
Dans un râle, il répond :
- Au courant de quoi ?? Non, je le jure !
- Au courant de cette opération mer propre !! Ne me mens pas !
Il lui décocha un formidable coup de poing dans la mâchoire, qui fit valdinguer le bonhomme dans tous les sens, les chaines le maintenant et lui meurtrissant les poignets.
- Je ne sais pas capitaine, je ne sais pas de quoi vous parlez !
Potter saisit la pistole qu’il avait passée dans sa ceinture et la pointa sur l’homme.
Sur le lit, une jeune femme s’était assise et murmurait :
- S’il vous plait… Ne le tuez pas…
Alors que l’homme hurlait maintenant :
- Je ne sais rien ! ……… PAN
Le coup partit, plus de rage que parce qu’il ne croyait pas l’homme, lui creusant un beau petit trou dans la jambe.
Potter sortait de la pièce alors que le cri de l’homme retentissait dans tout le palais.
- La murène, tu m’emmènes la fille à bord. Elle servira peut-être de monnaie d’échange. Et elle m’amusera surement. Sinon, elle passera par la planche.
Il fit une pause puis continua :
- Fais rappeler les hommes. On va voir si ils ont les balloches de venir nous attaquer. Ça va faire mal, l’ami…
Alors qu’il sortait du palais, un chien venait trotter à ses pieds avec ce qui ressemblait à une main, enfermée dans sa gueule.
Le sang avait commencé à couler et ça n’allait pas s’arrêter de sitôt…