Quelques jours plus tard l’homme rencontré au « Gai Gourdin » se présenta sur le pont du navire. Il était accompagné d’un acolyte à l’allure pour le moins exotique fait de turbans et soieries de couleurs vives qui faisait ressortir sa peau au teint basanée. A sa taille l’on devinait une sorte de long coutelas parfaitement entretenu et dont la lame était ciselée de motifs mauresques d’une grande finesse et beauté. Encadrer de ces deux personnages, un lourd coffre de bois cerclé de ferrures faisait l’objet de tous les regards des hommes de pont qui suspendirent un bref instant les préparatifs auxquels ils étaient assignées.
Voilà un coffre bien grand pour la somme convenue.
C’est qu’il contient aussi quelque de mes affaires.
Et lui ? Un hochement de tête désigné alors le maure posté auprès du coffre.
Hammad ibn-Fadlan, un fidèle guerrier qui assurera la sécurité de nos biens.
Il ne fait pas partie de nos accords… de plus…
Il le fera, si vous souhaiter que nous fassions affaire.
Un silence qui paru bien long s’installa. Sur le pont, les hommes avaient repris leur labeur.
Vous partagerez votre cabine et votre nourriture avec lui. Je ne veux pas le voire dans mes pattes.
C’est ainsi entendu.
Les deux passagers empoignèrent le coffre et prirent congé dans leurs quartiers dont ils ne sortirent plus avant le large. Sur le navire, parmi l’équipage, les ragots allaient bon train quant au contenu du coffre et des trésors dont il devait receler pour être ainsi orné de tant de ferrures.