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 Les pérégrinations d'un andalou

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Esteban de andaloucia
Mousse



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MessageSujet: Les pérégrinations d'un andalou   Les pérégrinations d'un andalou Icon_minitimeDim 11 Jan 2015 - 20:59

Esteban débarqua à Margarita avant l'aube, il n'avait pas pu attendre au large à bord de la flûte que le soleil se lève. Cette dernière ligne droite rythmée par les coups de rames des matelots lui avait paru durer une éternité tant il était impatient de fouler le sol du nouveau monde. L'activitée sur les docks reprenait peu à peu, les mains d'oeuvres chargeaient le fret des vaisseaux marchands qui prendraient la mer sous peu. Les formalités de débarquement furent vite expédiées avec l'officier de quart de la capitainerie, l'andalou voyageait léger, ses seules possessions se résumaient à grand baluchon rempli de linge et de ses quelques effets personnels, sans oublier biensûr la lame de tolède pendant à son côté.

Après avoir demandé son chemin à l'officier en lui tendant sa dernière pièce, il entra dans la ville proprement dite. Une bonne odeur de pain lui emplit les narines, les fourneaux s'étaient déjà mis en branle semblait il, il acceléra le pas au grand dam de son estomac à jeûn depuis la veille au matin. Par où allait-il commencer?Le notaire probablement, le gouverneur viendrait ensuite, mais l'heure était par trop matinale pour que l'un ou l'autre ne le reçoive aussi prit-il le chemin de l'église qu'il avait avisé en chemin.

Il passa quelques heures à se recueillir et se trouva fort mari de n'avoir rien à glisser dans le tronc en ressortant, il n'avait pas une piastre vaillante pour la première fois de sa vie. Son illustre père pourvoyait d'habitude à ce genre de chose mais quand on quittait le giron familial, on ne pouvait espérer un quelconque soutient, surtout dans cette famille là. Encore heureux qu'il ait eu l'idée de mettre de côté sa solde de lieutenant dans la marine royale, sinon il n'aurait jamais pu faire la traversée.

Une surprise, ou plutôt deux, l'attendaient chez le notaire, un homme d'une bonne cinquante qui, à en juger par son embonpoint, gagnait fort bien sa vie. Giacomo Malatesta, milanais de son état, à croire que tous les banquier du monde venaient de lombardie, avait reçu à son adresse deux propositions, la première venait de son père, mille acres de terre et une rente confortable ainsi qu'un appuis pour entrer sur la scène politique du nouveau monde en son nom. L'autre émanait de son grand père, cinquante acres de terre et un navire ainsi que la possibilité de se faire remettre de nouvelles lettres de marques, attestant de sa lignée, au nom qu'il voudrait.

Ce fut fort de son nouveau nom, de andaloucia, qu'il se fit remettre sa patente par le gouverneur de Margarita, son père comprendrait peut être avec le temps qu'il ne troquerait jamais sa liberté contre des babioles sans importance.
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Esteban de andaloucia
Mousse



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MessageSujet: Re: Les pérégrinations d'un andalou   Les pérégrinations d'un andalou Icon_minitimeLun 12 Jan 2015 - 20:10

Avant de quitter le gouverneur de Marguerita, le nouveau corsaire s'informa des missions en souffrance, lui qui pensait devoir se mettre en quatre pour écoper d'une tâche quelconque fut pris de cours lorsque le gouverneur lui désigna l'étagère sur sa droite en ajoutant un laconique "je vous en prie de Andaloucia". Esteban choisit de ne pas relever cet excès de familiarité et regarda les papiers qui s'empilaient sur l'étagère.

Que faire ou plutôt que pouvait faire sa chaloupe canonière et son équipage de bleusaille?Il jeta son dévolu sur une banale course, le gouverneur voulait faire parvenir un message, en toute discrétion semblait-il, à Puerto de Espana. La mission n'était certes pas glorieuse mais elle avait le mérite d'être simple et de rapporter de précieuse piastres qui lui faisait, pour l'heure, gravement défaut. Sans compter que ce service resterait peut être dans la mémoire du gouverneur, on gardait toujours en tête un individu capable.

De retour aux docks, il put enfin inspecter le leg de son aieul, l'Isabella ne payait pas de mine mais c'était un début, quant à l'équipage, il se formerait sur le tas, comme tout le monde.

Pressé de partir, l'Isabella prit le large sitôt son inspection terminée, il en était au stade des présentation avec le Toucio son second lorsque la vigie annonça d'une voix forte et claire.


Voile anglaise en vue!Un petit senault capitaine!

La fortune lui souriait, il tenait l'occasion de renflouer ses coffres et sa patente lui permettait de le faire en toute légalité. Certes cette conduite n'était guère honorable mais pauvreté ne laissait guère liberté de choix comme on disait.

L'Isabella fondit sur le Cragg qui tenta en vain de la distancer, les hommes s'activèrent aux sabords tandis que le timonier se démenait comme un beau diable pour mettre l'Isabella en position de tir. Les canons rugirent et semèrent la mort sur le pont du Cragg qui ne tarderait sans doute pas à riposter.


Les grappins!Hurla l'andalou

Tirez ferme les gars!

Une volée de mitraille en provenance du Cragg se perdit heureusement dans le grément tandis que les deux équipages se préparaient à l'abordage. L'assaut fut violent, les défenseur leur opposèrent une farouche résistance quoique vaine, ils se battaient à deux contre un. Esteban se taillait à grand coup de sabre un chemin à travers la mêlée pour atteindre le capitaine ennemi lorsqu'il fut touché par un tir venant de la vigie ennemi. Ses hommes, au lieu de poursuivre et d'en finir se replièrent sous les vivas de l'équipage du Cragg. Leur allégresse fut toutefois de courte durée, la blessure de l'andalou ne l'empêcha pas de repartir à l'assaut et d'enlever le navire que son capitaine, en désespoir de cause sans doute, saborda.

Le butin fut maigre, l'Isabella reprit le chemin de Marguerita pour revendre sa marchandise et trouver un docteur plus capable que le médecin de bord...
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Esteban de andaloucia
Mousse



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MessageSujet: Re: Les pérégrinations d'un andalou   Les pérégrinations d'un andalou Icon_minitimeMer 6 Mai 2015 - 16:05

Voilà plusieurs mois que le jeune Andalou était arrivé dans les caraïbes, ses succès avaient été mitigés mais, de fil en aiguille, il réussit à troquer la vieille chaloupe canonière contre une frégate de neuf flambante neuve. Une fois les sabords de son nouveau bâtiment garnis et un équipage de bleusailles incapables recruté, Esteban décida de sortir du port, la route commerciale au large de Marguerita offrirait plusieurs occasions à ses marins pour s'aguerrir un peu avant de rejoindre la Hermandad dont il était membre de fraîche date.

La frégate fit route vers l'est et délesta au passage un senault anglais de sa cargaison superflue. L'andalou n'aimait guerre cette besogne au point de laisser son second mener l'assaut, s'attaquer aux navires marchands c'était certes porter un coup à l'économie de l'ennemi mais pour lui c'était surtout une besogne de pirate et non de marin de sa Majesté. L'équipage s'endormit donc joyeux et éméché après un soir de bacchanale célébrant leur victoire.

Le lendemain matin, tandis que le capitaine, à genou sur le plancher de sa cabine, priait dieu avec ferveur, un sifflement qui n'avait rien à voir avec l'officier de quart se fit entendre, rapidement suivit par une détonation. Manuel Estevez entra dans la cabine du capitaine le chapeau en vrac.


On nous attaque capitàn! Une flotille pirate, trois bâtiments.

L'andalou resta à genou et finit sa prière, imperturbable, la mort était sur eux en ce jour, c'était le meilleur moment pour s'occuper du salut de son âme. Une fois son âme recommandée à qui de droit, il se saisit de son sabre et de son pistolet.

-La peste soit de ces gueux! A quelle distance sont ces canailles?

-Leur premier coup était chanceux, mais ils seront sur nous dans moins d'une heure.

-Et la vigie?

-C'est qu'avec hier soir.....en plus nous ne pensions pas qu...

-Vous ne pensiez pas que vous étiez au service du Rey et que chaque planche de ce bâtiment représente l'espagne et qu'il fallait en assurer la surveillance?


Esteban leva la main pour couper court aux objections de son second, ce n'était pas le moment d'avoir cette conversation, des deux c'était lui et non Manuel qui avait failli, il aurait dû surveiller plus attentivement ces festivités plutôt que de s'en éloigner.

Il sortit sur le pont, Estevez sur les talons et jaugea la situation, un grand chebec et un brick les poursuivaient, sa frégate ne pourrait les distancer même en y mettant tous les mouchoirs de poche de l'équipage. Un troisième navire talonnait ses poursuivants, un autre brick, le combat était joué d'avance.


-Quels sont les ordres Capitàn?

-Vous connaissez les règles des régiments du Rey Estevez, ni fuite, ni rédition. Montrons donc à ces canailles sans honneur ce qu'il en coûte de s'en prendre à l'espagne! Rougissons à tel point leurs ponts que l'envie leur en passe d'attaquer des bâtiment espagnol. Que les canoniers ne tirent que sur mon ordre et que les autres se préparent à repousser l'abordage.


Le Chebec ouvrit le bal, El gato Negro tint le choc mais ne riposta pas avant que l'écart entre les deux navires ne soit comblé, la cupidité des pirates leur coûterait cher, ils voulaient ce navire intact autant que possible crachant leur mitraille sur le pont. Tant qu'il parviendrait à les tenir suffisamment à distance pour échapper à leurs grappins, l'andalou pourrait compter sur sa puissance de feu, dans le cas contraire, le sabre servirait...
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