Cela fait un mois maintenant que je n'ais pas pris le temps de noter les aventures qui rythme nos journées.
Nous avions bien fini par arriver à Tampico après avoir perdu de nombreux hommes.
C'est dans un étrange bureau fait de bric et de broc dégageant une forte, mais agréable odeur d'épices, que le gouverneur m'a laissé entrer. Pendant quelques instants resté immobile, celui-ci se mit à rire en prenant connaissance de la lettre que je venais de lui confier. Se repliant dans un silence tout aussi rapidement qu'il l'avait quitté, il me remit à nouveau une lettre et la prime promise
sans me laisser dire un mot et m'expulsa de son bureau.
Sur cette lettre il m'était indiqué de me rendre à Cedar Keys pour y rencontrer le gouverneur moyennant un forte somme. "Mortbleu ! et grand couillon" que je fus de m'y rendre après avoir fait l'acquisition de mon Lougre. Je pensais m'y faufiler pour accéder aux portes du gouverneur et ainsi empocher la prime.
RIEN ! Morte Couille ... les portes étaient bien gardées et sans rentrer en bonne et dû forme dans ce port Pirate
il ne m'aura pas été possible de remettre ce foutu papier qui a fini par me servir un matin de grandes crues dans les latrines d'un bordel dans lequel moi et mes hommes avions fait halte avant de repartir vers Tampa puis selon les quelques demandes qui nous étaient faites .... Beloxi et pensacola.
La mer me manquait finalement et c'est avec plaisir que je reprends à lire les missives de nombreux capitaines que notre navire croisent. Loin maintenant du nord des Caraibes, nous avons repris contact avec les descendants de mes anciens compagnons des "Preneurs de ports". Les jeunes loups sont tout aussi vaillant que leurs vieux pères.
Nulle doute que ma carcasse devra compter sur eux si mon navire doit rester sur, plutôt que sous, l'eau.
Depuis maintenant 2 mois que nous sommes ici, nous avons réussi à négocier un nouveau navire qui nous permet de stocker de quoi manger, rire et boire et à l'occasion lancer quelques boulets à des marchands comme au bon vieux temps.
Finalement le bruit des canons me paraissait être plus fracassant à l'époque ... faut dire que depuis un moment il faut me gueuler bien fort dans l'oreille pour que je comprenne quoique ce soit. Le p'tit morveux qui est passé par dessus le bord en direction de Tampico s'amusait à raconter que c'était la Br......tte qui me rendait sourd ....p'tit machin tien ... l'aurait mieux fait de s'encorder plutôt que de se payer ma tête.
Bon c'est pas tout ça mais la mer est encore en colère ce jour et même à 12h on y voit pas grand chose dehors avec la tempête qui se déchaîne les éclairs illuminent le ciel, et la pluie remplie le pont. La route est encore longue pour rejoindre le prochain port... les marins commencent à prendre le coup de main, la traversée, espérons le, devrait être moins compliquée que les précédentes.