V'là plusieurs mois que le gars gisait dans un lit miteux. La plupart de son équipage était parti pour d'autres aventures. Même en se contentant de peu, il faut bien quelques piastres pour vivre !
Une poignée de marins pourtant lui était resté fidèle. Un grand homme noire, originaire de l'Afrique de l'Ouest. Un guerrier redoutable qui ne se mettait jamais en colère. Un berbère, petit, nerveux, toujours le visage fermé. Deux hispaniques, l'un portant des cheveux longs et de nature joviale, l'autre dégarni et plutôt sérieux. Avec lui depuis le départ, dans les succès et les déboires, leur loyauté les obligeait à attendre qu'il crève.
L'histoire voulue qu'il se réveille après presque 6 mois de ce qu'on appellera un jour le coma.
Capitaine entendit-il.
Sa tête lui paraissait si lourde qu'il arrivait à peine à la lever. Il regardait autour de lui, reconnu ses compagnons. C'est quoi ce bordel demanda-t'il ?
Une racaille t'a fracassé le crâne ! Par derrière, l'ordure. Mais je te rassure, on l'a chopé et il l'a senti passer. Ta blessure n'était pas jolie à voir, l'équipage s'attendait à ne plus te revoir mais tu n'as pas voulu crever. Tu te rappelles de quelque chose ? lui répondit l'africain.
Pas vraiment... Nous naviguions avec Luis, non ? ou bien Jeremiah ? Je sais plus... Il me reste un navire ? dit Aruj.
Oui, de quoi faire, une corvette de 6 répondit Tónio en lui servant un gobelt d'eau.
Aruj lui fit signe de poser le gobelet et de l'aider à s'asseoir sur le bord du lit humide de transpiration.
Mamadou quitta la pièce en glissant " Je vais chercher la guérisseuse".