I want you for Caribbean Sharks navy

Ces derniers jours, dans les bas fonds des différents ports des Caraïbes, ont été distribuées quelques affichages de propagande. Par défi, certaines ont même été placardées en place publique, au nez et à la barbe des autorités....
Vous vous penchez pour en ramasser une, et vous lisez:

                   

Citation :

Salut à toi cap'tain! Salut à toi frère marin!

Dis moi un peu, t'en a pas marre de te faire limer l'ognon par ces bougres de la noblesse? Quand tu retourne tes poches, t'en a pas assez que la poussière te pique les yeux? Tu veux passer ta vie au garde à vous, le doigt sur la couture du froc de ton foutu uniforme, dans lequel tu chies chaque fois que tu dois rendre des comptes à ces foutus enperruqués? Quand c'est dimanche, plutôt que réciter le pater noster en jouant les bigots avec les moutons, tu préfères pas faire partie des loups qui se la coulent douce? Quand tu rentre au port, au lieu d'aller faire ton rapport à ce satané gouverneur, ta petite voix penche pas plutôt pour aller t'envoyer une ou deux filles de joie, avec une Hyo ho ho ho bouteille rhum? Quand tu lèves l'ancre pour Santo Pétaouchnoc, des fois t'es pas plutôt tenté de te faire la malle au hasard, porté par le vent vers l'aventure, sans penser à demain qu'est loin? Bien sur que si, au moins une fois, et plutôt dix fois qu'une même!

Que tu sois à la base français, anglais, hollandais, espagnol.....ne nous intéresse pas. De naissance noble, bourge, marron, pécore, repris de justesse, rebus de caniveau, ou tutti quanti....on s'en tape le coquillard avec un tibia de langouste, pas'que c'est bien connu on choisit pas sa famille.
C'qu'on veut voir nous, c'est surtout si t'as une bonne paire de gonades dans le falzar, l’âme d'un frère d'armes « à la vie à la mort », et si ça te chatouille de devenir autre chose qu'un marin d'eau douce à la solde des puissants.

Si t'es opportuniste, rebelle, violent, flibustier, boucanier, libertin, libertin, indépendant, bravache, vengeur, soiffard, vulgaire, mécréant...alors pute borgne, sois le bienvenu amigo! Hisse donc pavillon noir, et rejoins les Caribbean Sharks! Bordel à cul, engages toi qu'y te disent! Rejoins les durs, les vrais, les tatoués, la crème des pirates, les Sharks!
Bref, tu peux toujours nous écrire avec ta plus belle plume, mais sache qu'ici on fait pas dans la dentelle, mémé.... on la pousse volontiers dans les orties. A voir si on se torchera avec ta missive...ou pas.

Royalistes, bidasses, corsaires, curetons, nobliaux, petits bourgeois et gras marchands de tout poil, vous battez pas il y en aura pour tout'l monde. Quand il s'agit de faire don de nos boulets, nous sommes des plus généreux. Pour les plus gourmands d'entre vous, nos services pour déménager toute chose qui pourrait encombrer vos cales vous est offert par la maison Sharks, qui vous régalera volontiers de ses bordées les plus savoureuses!  

Vincenzo Doria, le "Great White"

Dans les bas-fonds de Tortuga, au détour d'une ruelle, s'il venait à l'esprit de quelque malheureux de s'y promener, il pourrait croiser la route d'une brute épaisse et d'une trainée de fumée. Si notre personnage, dont la témérité n'est plus à vérifier – et dont le nom importe peu pusiqu'il n'est certainement pas le protagoniste de ce texte -, avait l'obligeance de baisser les yeux, interpellé par l'origine de l'odorant fumet, il se trouverait face à une pipe. De chêne, s'entend. Sur laquelle mordillerait un gamin, parfaitement glabre et blond. L'adolescent arborerait un cache-oeil échouant dans sa tâche de dissimuler totalement la cicatrice qui décorerait son faciès. Mais le blond n'aurait que faire de l'inconnu. Non. Il converserait simplement avec la brute écervelée qui lui tiendrait lieu de garde et qui, dans ses mains bouffies, porterait une affiche.

- Tu sais compter jusqu'à quatre, Atropos ?
- Un... deux... trois... quatre.
- Édifiant.
- ...
- Sais-tu combien font quatre si l'on y soustrait un ?
- Bah... trois.
- Précisement.
- P'ouquoi, cap'tain ?
- Si toi, sanguinaire brutasse, te trouve capable d'effectuer cette simple opération, que n'en est-il de même de ces imbéciles de pirates ?
- Euh... quoi, Angelface ?
- Il me répugne d'énoncer l'évidence. Je m'y adonnerai pourtant pour toi, sombre abruti. La sottise t'incombe et tu n'y peux rien.
- Euh... merci, boss.
- Pourquoi diable arborer un pavillon noir et se revendiquer pirate alors qu'on peut agir de l'exacte même façon avec l'aval d'un roy ? Non, ne réponds pas. C'est de la rhétorique. Oublie. Ils s'exposent à l'opprobre de quatre nations plutôt que trois ou mieux, deux. Je les sais imbéciles, mais à ce point... Enfin, il me vient une idée. Il me faut du papier, Atropos. Et de quoi écrire. À l'aune des événements, je te prédis une franche rigolade.
- Chouette.