Ils reviennent !!!!!

Arthurio tourna doucement la vieille clé rouillée dans la serrure d’une porte, tapie au fond d’une ruelle couverte de détritus ….
Une fois la porte poussée, un relent de moisissure et d’odeurs nauséabondes lui sauta au visage , il se dirigea vers des bougies et les alluma doucement , la magie opéra  et petit a petit la lumière éclairai une vaste salle rempli de tables renversées, de chaises cassées , au fond, un comptoir dont toutes les bouteilles était recouverte d’une épaisse couche de poussière , au plafond des toiles d’araignées s’étalaient d’un pilier a l’autre donnant a ce lieu une certaine angoisse ….
 
Arthurio avait entendu milles histoires sur ce lieu mythique et chargé d’histoire que son Grand père le Capitaine Arthur lui avait maintes fois raconté……….     il était dans l’antre des FDLC ….  les célèbres Frères De La Cote …
 
Bosco vas cherché les hommes , on vas nettoyé tout ça , ce lieu doit retrouvé son lustre d’antan ..
 
Soudain en s’approchant du mur du fond il aperçu des mots qui semblait gravées au couteau dans le bois , il nettoya la poussière qui recouvrai le tout et lu ce texte qui lui serra les tripes
 
Le temps passera sur ces murs et couvrira d'un voile cette pièce  qui autrefois regorgeait de vie, il en est ainsi des choses abandonnées à l'histoire.

Quelqu'un passera un jour, dans longtemps, et se félicitera d'avoir posé ses pas là où les Frères de la côte ont posé les leurs il se rappellera les vieilles histoires ... C'est ici qu'ils demeuraient ... Ces vieilles pierres parleront à ceux qui rêvent encore du temps jadis ou les hommes consacraient aux rêves le prix d'une vie, puisse la vie leur donner la vaillance de bâtir leur propre temple et de s'y réaliser autant qu'il nous fut possible de le faire.

Cette demeure n'a jamais vacillé ... Elle est juste vidée des âmes qui l'ont illuminée, ses fondements furent bâtis sur le ciment du respect et de la fraternité ... Reste le témoin d'un havre dont la vie s'est échappée ... Mais rien n'est éternel.

Le combat contre les Anglais pour le trésor des Incas avait a peine fini depuis quelques heures,  pourtant les hommes malgré leur fatigue avait fini par tout nettoyé , Arthurio n'aimait pas les savoir inoccupés et retaper ce local était une bonne occasion ..
Maintenant que c’était terminé, la pièce avait retrouvé son lustre d'antan, les hommes allaient pouvoir boire manger et faire venir les filles  ..




Dans la cuisine le cuistot leva son tranchoir et l’abattit de toutes ses forces sur le poisson couché en travers du plan de travail . le sang gicla éclaboussant sont tablier ruisselant sur le bois avant de s’écouler dans les rigoles creusés dans le sol . un nouveau geste et un large morceau de thon alla rejoindre les autres , le cuisinier essuya ses mains ensanglantées sur son tablier puis retourna au chaudron ....






Arthurio fit circuler la bière et le rhum, puis se leva pour prendre la parole , il se tourna vers le toubib :
Je pense doc que vous serez plus a même que moi de dire ce qui doit l’être .

Ok , je vous donnerais d'abord des nouvelles de nos blessés . je ne parle pas de tous ceux , marins et mousses dont les plaies étaient légères et qui peuvent a nouveau faire leur ouvrage. je parle des autres . Deux d’entre eux , blesses au torse et aux jambes par la mitraille pourront reprendre sous peu une place dans l’équipage a condition de leur trouver des taches plus légères que celles qu'ils effectuaient.
deux hommes sont par contre plus serieusement blesses, un eclat de bois est entre dans le crane de l'un d'eux et je ne peux rien faire ici que de le soulager d'un peu d'opium. Pareil pour celui qui a eu la machoire fracassée et pour lequel je crains une infection. Enfin les deux derniers : celui qui a eu le bras emporté par un boulet , nous avons cauterisé la plaie , j'espere qu'il survivra, il est robuste, quand au dernier ....

A t'il repris connaissance ?  
 
Non et je suis impuissant a le soigner sans un minimum de medication et d'outils . sa plaie est tres etendue et il n'y a que sa resistance et sa force pour expliquer qu'il soit encore de ce monde .

Doc voyez si vous pouvez trouver en ville ce qu'il vous manque

L a cuisine se trouvait derrière le comptoir , c’était une vaste salle occupée par l’âtre et le four a pain ou doraient quelques miches et d’épaisses galettes. Aux solives étaient suspendus des jambons et des saucissons . Dans des paniers s'entassaient des oignons ,a l'autre bout de la pièce s'empilaient des sacs de farine , des tonneaux de vins de biere et surtout de rhum...
le cuistot ouvrit un panier et en sortit une langouste rouge qu'il agita sous le nez du mousse
Tu a remarqué comme elles sont grosses depuis quelques temps ? Rien a voir avec celles de l'an dernier.

C'est vrai mais pourquoi tu dis ça ?

T'es tu demandé ce qui les rendait ainsi ?

le mousse fronça les sourcils cherchant ou voulait en venir le cuistot puis finit par secouer négativement la tête.
Alors laisse moi t'eclairer. Elles mangent des algues , des eponges, adorent les oursins , les crevettes et autre petites betes ....... Mais vois tu , je crois que ce qui les rend si belles en ce moment , c'est la chair des cadavres ...

Le jeune mousse esquissa un mouvement de recul, des images atroces revenaient a sa mémoire, les combats contre les anglais escortant le convoi de ce derniers jours.

Tu veux dire ....
Quelles sont nécrophages , gamin. Elles s'en repaissent tout comme sur terre les asticots en font leur ordinaire

Arthurio pénétra dans la cuisine

Aurons assez pour nourrir les futurs arrivants ?

Le gros homme jeta un coup d'oeil vers le panier de langoustes puis vers le thon qu'il debitait

Vous ne m'avez pas dit combien de personnes je dois nourrir et , en tant que cuisinier , j'avoue que c'est le seul renseignement qui m'interresse

Vous etes un homme avisé

En tout cas il me faudras davantage de poissons ..

Bien je vais m'occuper de votre approvisionnement ..

Le capitaine regagna le comptoir s'y accouda, sorti un parchemin, saisi sa plume et se mit a rédiger la lettre qu'il comptait envoyer au Gouverneur pour lui demander l'autorisation de réactiver cette fraternité , cette secte ...

Hum ! Je ne peux reprendre le nom de la confrérie de nos anciens , je me dois de respecter leur mémoire , celle de ceux qui l'ont créés , mais je pense que nous garderont le sigle tant redouté dans la Caraïbe  .... les FDLC .....nous nous appellerons maintenant Les Freres De La Caraibe

Bientôt certains héritiers de nos prédécesseurs et d'anciens compagnons d'armes fouleront de nouveau ce sol mythique ......

Au même instant, dans un autre port ...

La nuit est tombée, et avec elle le brouillard est arrivé.
Un homme se sert dans l'encoignure d'une maison faisant face au quai d'amarrage.
Habillé tout de noir, on ne remarque que ses yeux qui semblent fixer un navire en particulier !

Patiemment, il attends la venue d'un signal ...

Les heures s'étirent sans que rien ne se passe ... Puis enfin apparait une faible lumière dans ce qui semble être la chambre du capitaine !
L'homme sort de sa léthargie, s'avance sans se cacher jusqu'à la passerelle ... Arrivé en bas, il s'arrête et attends patiemment !
Plusieurs silhouettes apparaissent, l'une descend jusqu'au visiteur ... S'en suis une brève discussion ...
L'homme sort de sous sa cape une lettre qu'il remet à la silhouette puis repars comme il était venu ... comme un fantôme !

Arthurio après la perte de son navire et surtout de son superbe équipage, était revenu blessé dans sa chair mais surtout au fin fond de son âme ..

Accoudé au comptoir, seul , éclairé par la seule lueur d'une bougie il sirotait son rhum nostalgique et plein d'interrogations ... devait il passer lui aussi pirate ? devait il amener avec lui ses camarades d'infortune dans cette aventure ? le roi de France délaissait ses propres capitaines dans la Caraïbe , la vie semblait plus facile pour les vils pirates , d’après les derniers renseignements ils avaient des ports et des repaires dans toute la Caraïbe , ils pouvaient s'attaquer a tous le monde profitant de la guerre et des alliances européennes ..






Non, Arthurio ne pouvait pas , il était porteur de valeurs, d'histoire, sa confrérie était un phare dans la nuit pour tous les navigateurs, jamais ils ne pourraient passer du coté obscur , la vie facile ils l'a refuseront , ils continueraient a lutter inégalement face a cette racaille , cette gangrène qui ne s'est jamais aussi bien porté dans ces contrés , on les chasserait se dit Arthurio , on les traquerait bientôt ces pirates bien gras .... un jour nous seront suffisamment fort pour leur faire rendre gorge ....

La nuit tombait déjà dehors, la pénombre envahissait la ruelle et l'enseigne de la taverne grinçait sinistrement dans la brise du soir .....

Un homme, plutôt jeune par les traits fins de son visage, est attablé.
Il se nomme Thorns, Erlick fût le prénom qu'on lui donna en hommage à son grand père !
D'ailleurs, de ce dernier, ce n'était pas la seule chose dont il avait hérité ...
Sa haute stature, la couleur de ses cheveux tirant sur le blanc, et ses yeux, rouge, indiquait clairement qu'il avait des origines nordiques.
Pour beaucoup il était le portrait craché de son aïeul !
Un viking du Nord dans les mers du Sud ... drôle de contraste !
  
Devant lui, plusieurs cartes sont déroulées, elles indiquent les îles et archipels des Caraïbes ...
On frappe à la porte ...
<< Entrez ! >>
<< Oui, qu'il y a-t-il ? >>
L'homme s'avance et lui tend une lettre cachetée à la cire ...
<< Maître, une missive vient d'arriver pour vous ! >>
<< Dépose-là sur le bureau et fait préparer le navire, nous appareillerons à la marée >>
<< A vos ordres ... quel cap doit-on prendre ? >>
<< Tu le seras en temps utile Gunard ! ... Va ! >>
<< Bien maître ...>>
L'homme hoche la tête et sors sans rien ajouter.

Erlick, enfin seul, décachette la lettre et la parcours ...
Après plusieurs minutes, un faible sourire apparait sur ce visage austère !
<< Enfin ! ... maintenant je sais ... >>

La nuit couvrit rapidement le ciel . des étoiles clignotèrent comme des yeux amicaux dans les trouées de nuages qui s'effilochaient, les premières  étoiles a envoyer des signaux après 3 jours de gros temps ....
Sur le pont l'air demeurait tiède dans la fraîcheur du soir tandis qu'a l’intérieur , montant des cales , des odeurs de moisi, de vieille crasse , d'aliments fermentés, de sueur humaine , de déjections et de rats crevés se mêlaient , qui imprégnaient  depuis des lustres comme un enduit indélébile la coque et les boiseries du poste d’équipage ...

Arthurio avait récupéré ce rafiot d'occase après la perte successif de ses 2 navires face aux pirates, maintenant le voilà réduit a faire du cabotage d'un port a l'autre, sans canons a bord et avec un équipage d'ahuris et d'incompétents ...

Le vaisseau a l'ancre roulait modérément d'un bord sur l'autre , berçant le sommeil et les rêves des hommes  

Arthurio ruminait sur la missive reçu il y a peu ... Opération Mer Propre ……  

-Bosco que pense tu de cet ordre ?

-Par nature je suis un sceptique, Capitaine. A priori, je me méfie des gens qui prétendent posséder des dons particuliers. Ceux qui lisent dans le futur. Ceux qui lient le sort d’un homme a la position d’une étoile dans le ciel . Ceux qui guérissent par des formules magiques et des impositions de mains. Ceux qui transforment le vil plomb en or. Ils sont là pour mystifier les imbéciles et faire gober la lune aux nigauds.

-Oui Bosco je te comprends mais toutefois, il arrive que certaines manifestations dépassent la logique et la raison..

-Prends une plume et réponds  que les FDLC sont pauvres, sous équipés, loin de tout , que certains manquent de motivations, de canons , racontent ce que tu veux sauf la vérité, ne raconte  surtout pas que nous ne croyons pas a ce nettoyage , que les pirates sortiront encore plus grandis de cet affrontement  si ils l’acceptent bien sur,  et si ils le refusent ils auront largement le temps de tourner dans tous les sens pour rendre caduque toute chasse , quelques barques affublés d’énormes navires ne pourront rien contre la puissance de feu , la mobilité et l’organisation toute militaire de cette horde pirate … laissons les jouer dans leurs bac a sables et continuons pendant ce temps a former nos équipages et a nous équiper , tu verras le vrai combat contre la piraterie seras plus tard , bien plus tard ……

-Ecrit au gouverneur que la confrérie lui envoie quelques uns de ses meilleurs éléments, faisons lui croire que nous sommes a ses cotés,  contacte Deude et charge le de nous représentez auprès des autorités dans cette soi disant chasse au sorcière , c'est le plus motivé d'entre nous et surement un de nos plus valeureux et prometteurs parmi nos jeunes capitaines ..  

-Capitaine ne pensez vous pas que l’orgueil et la vanité ne vas pas pousser ces pirates justement a venir prouver leurs puissances face a nos souverains ?

-Tu as peut être raison  Bosco , quand l’envie de forniquer a tout prix le tient , l’homme se comporte comme un animal prêt a prendre tous les risques , y compris celui d’être bouffé tout vif par les fourmis. J’ai vu un âne en rut briser le mur en pierre de son enclos pour répondre a l’appel d’une ânesse en chaleur. Le crâne a demi défoncé, le poitrail en sang il a couvert la femelle, en poussant des braiments de triomphe. Le lendemain , il a rendu le dernier soupir , mais il avait défié la mort que dis tu de cela mon ami  ?

-Oui Capitaine mais si les hommes sont des animaux doués de raison , ils n’ont pas forcement la lubricité de cet âne ?

-On verras ................. donne moi  une autre missive, on dois écrire aussi a Erlick



Une petite lune blanche dérivait dans un ciel fourmillant d’étoiles  …….

2 ans que les FDLC écumaient les caraïbes ;  des combats épiques, des vrais moments de gloire d’autres beaucoup moins glorieux, des trahisons, des traquenards, des alliances, de véritables pièges établis mais qui souvent se retournaient contre nos propres navires ….. des moments de joie et de victoire mais beaucoup de sang et de larmes … la perte de beaucoup de nos compagnons , l’arrivée de nouveaux capitaines certes encore inexpérimentés mais le cœur rempli de fougue et de courage …


Maintenant  les Anglais étaient maître des mers avec leur superbe flotte de navires de lignes , peu mobiles mais d’une efficacité redoutable  , après avoir connu les Caraïbes sous le joug des Pirates voila que maintenant , de nouveau , il fallait subir la tyrannie Anglaise …


Mais dans tout les arsenaux Français les ouvriers étaient a l’ouvrage , dans chaque chantiers navals on s’activaient , les recrutements s’accéléraient dans les tavernes et dans tous les bouges  , les voiles étaient cousus a même la rue , d’Europe arrivaient des navires chargés de canons de belle facture  ….

De nouveau l’odeur de la poudre flottait dans l’air

Bosco envoie cette missive au Capitaine Bertrick

Cher Capitaine ,

Je tiens par la présente a vous assurez de mon soutien , tactique et financier dans l'affaire dite de "la baie des cochonnes"

je vous assure de mon soutien

Cet écrit n'engage que ma personne et en aucun ma confrérie , ce que vous comprenez fort bien car elle ne peut s'engager officiellement dans un conflit Anglo-Hollandais ..

Bien a vous


Cela me semble bien bizarre cette histoire, Bertrick a l’air d’être tombé dans un traquenard fomenté par l’intelligentsia Anglo-Holl …

Il faut absolument découvrir le dessous des cartes, quelque chose se trame derrière tout ceci et ça ne me plait pas, ça pue cette histoire.


"Mais Capitaine, ce Bertrick est un vil gredin, un ancien pirate, ce qu’il a fait à votre ancienne comparse Lady Dragon n’est pas très honorable."

Justement je connais bien Lady, elle n’est pas du genre a ce laisser surprendre au fond d‘un marigot par le premier marchand qui passe, cette peste est un très bon capitaine et absolument jolie de surcroît mais surtout très loin d’être bête, non ce n’est pas catholique tout ça. Et puis si on peut emmerder les Hollandais et leurs alliés Anglais on ne vas pas se gêner

Envoie ce pigeon de suite , puis j'ai une autre lettre a écrire celle là peut être plus protocolaire

Capitaine que se passe t’il avec ces flottes de guerre sorti de nulle part ?

Je ne sais quoi te répondre Bosco , je crois que les ambassadeurs jouent au petits soldats avec leurs flottes sur le tapis de leurs salons , on ne comprends pas tout , j’ai attrapé quelques bribes de discussion qui m’ont été rapporté dernièrement :


Flotte de guerre Anglaise :
ils doivent maintenant rendre des comptes sur leurs cibles .
Ils ne peuvent ouvrir le feu que sur un type d'ennemi propre à la nation Anglaise , des dommages collatéraux seraient soumis à dédommagements .

ces décrets n'interdisent pas de couler certains navires , ils expliquent juste qu'il y aura dédommagements dans certains cas , ne vous croyez donc pas invulnérables pour autant car vous pourriez être déçus


pour les Espinguoins pas mieux :
Par le fait ces primes seront une affaire interne à la flotte de guerre qui seule pourra les percevoir.
La Hermandad de Conquistador en devenant le faire valoir de la justice Espagnole se voit attribuer avantages en primes mais aussi contraintes par la sélection de ses tirs.
Elle pourra toujours ouvrir le feu et aborder qui bon lui semble mais certaines cibles pourront être soumises à dédommagements suivant acte.

Capitaine que faisons nous au milieu de touts ça ?

Rien pour l’instant, remontez les voiles rentrez les canons, cap sur le premier port pour ravitailler, ensuite nous partirons a l’aventure dans le golfe du Mexique, loin de ce fracas et de ces démonstration de gros bras inutile, a nous les grands espaces, l’air frais et vivifiant du large, l’aventure, la vraie ….