Lettre au commandant du port de Plymouth

Rp écrit partiellement en réponse à celui du cpt B.Jones (en anglais) - lien ci-dessous:
https://caraibes1712.probb.fr/t861-my-first-impressions-of-america


Lettre au Commandant du port de Plymouth :

Mon cher Georges,

Mon arrivée dans la Caraïbe s’est très bien passée.
Le gouverneur de Tobago est actuellement débordé le pauvre, les capitaines envoyés par la couronne faisant tous escale ici (ce qui est bien compréhensible, après un si long voyage les hommes ont hâte d’aller se dégourdir à la taverne, où en d’autres lieux…). Je ne me suis donc pas attardé au port et ai repris la mer sitôt ma lettre de marque reçue. A l’heure où tu liras cette missive, j’aurai sans doute déjà rempli quelques missions afin de financer notre nouvelle confrérie « Defenders of the Crown ».

A ce sujet, le recrutement va bon train. J’ai recruté plusieurs capitaines valeureux et ils commencent déjà à s’aguerrir.

Bien sûr tous les capitaines anglais nouvellement arrivés n’ont pas choisi de rallier notre confrérie, mais aussi longtemps  que nous œuvrons tous pour la même juste cause, je ne saurais leur en tenir rigueur.
Néanmoins, l’un d’entre eux éveille ma curiosité. En effet, le contact avec le cpt. B.Jones s’est avéré quelque peu difficile. Il a répondu à ma missive de manière pour le moins irrespectueuse, et je dois t’informer que l’homme me suspecte… de pactiser avec l’ennemi ! Risible, n’est-il pas ?
Comme toujours, je fais preuve de la plus grande diplomatie possible et je pense que le malentendu devrait s’estomper, mais je préférais toutefois prendre les devant et te demander d’en toucher brièvement un mot à l’amiral Tom Burnett lors de ton prochain passage à Londres. Il était ami de mon père, et je n’ai pas besoin de te rappeler combien ma famille s’est toujours investie dans l’armée britannique. Dis-lui bien de n’entreprendre aucune action disciplinaire envers le cpt. Jones. Il n’a émis aucunes accusations formelles, et je sais qu’au début, la Caraïbe impressionne toujours les marins, même les capitaines. Dès lors, peut-être Jones avait-il un peu forcé sur le rhum ?
Je sais que mon passé familial suffirait à discréditer toute accusation contre ma personne, et nul doute que mes actes à venir dans la Caraïbe viendront s’ajouter à la longue liste des services déjà rendus à la couronne par la famille Fox.

Amitié ta petite famille.

God save the Queen !

Jeremy Fox.

Fox n'était pas de la meilleure humeur aujourd'hui. Un dogre marchand espagnol lui avait presque échappé dernièrement. La course poursuite entamée l'avait fortement éreinté, ainsi que ses hommes. Il avait ensuite laissé son navire dériver tranquillement vers le port, trop fatigué pour rester à la barre.
D’humeur maussade, il passa visiter le Gouverneur, lequel lui remit une lettre qu’il attendait depuis plusieurs jours :

Hey Jerry !

How is it going other there?

Bon, je vais aller droit au but de ma missive, sans te demander comment tu vas, de toute façon tu m’répondrais ton blabla habituel, que tu vas bien pour autant que la Reine et l’Angleterre vont bien etc etc.
En fait je suis sûr que t’es content d’être sous l’soleil des caraïbes après toutes tes années passées sous la pluie anglaise ! Pas vrai vieux veinard ?

Un peu trop d’ailleurs au goût de l’amiral Burnett… je me suis entretenu récemment avec lui à ton sujet, et il n’est pas content du tout ! Il me fait t’dire qu’il compte sur toi pour mettre en place une vraie flotte. « Qu’est-ce qu’ils fouttent en senaults armés en course »  qu’il m’a dit !
L’était pas content l’Burnett, je peux t’le dire !
« Il s’imagine qu’il va gagner la guerre contre la France et l’Espagne avec des navires en brindilles ? Il a dû avoir une bonne brise et du soleil jusqu’ici, mais s’il croit qu’il va tenir la route longtemps avec sa flotte… attends qu’il rencontre une tempête, voire un hurricane des caraïbes, même ancré, son senault va s’envoler comme une feuille !  Son épée n’est pas en carton au moins ?  Et il nous restera qui pour représenter l’Angleterre là-bas après, hein?»
L’était vachement en colère, l’Burnett ! Tu veux entendre la suite ?
« Il a intérêt à s’mettre sérieusement au boulot, parce que sinon il ne va pas rester amiral longtemps ! Déjà que je lui ai ôté une épine hors du pied en écartant de son chemin le cpt. Bloodsausage Jones, mais s’il continue à se prélasser au soleil, je m’arrange pour qu’il soit affecté en mer d’Irlande ! Il ira contrôler les pêcheurs et voir si les prises sont bonnes ! »

Bref, tu sais ce qu’il te reste à faire… arrange-toi comme tu veux, mais il est plus que temps que tu consolides ta flotte d’une part, et d’autre part laisse-moi te dire clairement que la seule chose qui calmera Burnett et te redonnera sa pleine confiance, ce sont des actes de guerre !

Georges.

Fox avait attendu plusieurs jours la lettre de son ami Georges, Commandant du port de Plymouth, mais ce n’était pas exactement ce à quoi il s’attendait. Et ce n’était pas ce qui allait le mettre de meilleure humeur aujourd’hui.