(Anim Noël 2) Un trésor de l'Ordre de Malte.

La cabane était tout à fait délabrée. Abandonnée depuis des lustres. Les chasseurs y découvrirent un squelette recroquevillé sur un bas-flanc.

L’un des chasseurs, le docteur Chandler, détermina rapidement que l’inconnu avait été attaqué par un parti d’indiens, deux pointes de flèches brisées coincées entre les côtes.

- J’ai suffisamment acheté de cadavre à dépecer pour affirmer que ce squelette est celui d’un homme très âgé messieurs.

En fouillant la masure, les deux compagnons du docteur mirent la main sur une grosse liasse de feuillets soigneusement rangée dans une poche de cuir comme en confectionnent les indiens. Elle était cachée sous la paillasse où gisait le squelette.

Ce qui intrigua les trois hommes, c’est que le premier feuillet portait une date ; 1608.

- Même ci ce squelette est celui d’un vieil homme, il ne peut avoir rédigé ce manuscrit.

- Peut-être l’avait-il trouvé !

- Rangé avec autant de soin ? Je pencherais plus pour le journal d’un aïeul.


Chandler rangea le journal dans sa besace avec l’intention de l’étudier de retour chez lui.

- Tenez nous informés cher docteur, ce document attise notre curiosité.



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Je me nomme Watanabé ce qui signifie dans la langue des Peaux rouges qui m'ont recueilli « Celui qui sait dessiner les mots des hommes ».

Bien longtemps auparavant, j’avais été Armand Lapierre troisième lieutenant sur un vaisseau de l’Ordre de Malte que commandait le chevalier Louis Combes.

Nous devions remettre une partie du trésor de Von Hummel, Commandeur de l’Ordre de Malte, au général des Jésuites du Nouveau Monde.
Au cours du voyage, nous avons été contraint de fuir pendant toute une semaine, devant un terrible ouragan.
Las ! Il se déplaçait bien trop vite pour notre vaisseau. Il s’abattit sur nous avec une violence inouïe. Nous avons perdu une bonne partie de l’équipage et le vaisseau a été entièrement démâté.

Après des jours d’un labeur harassant, ballottés par une mer encore déchaînée et sans pouvoir nous diriger, nous avons réussi à établir une voile de fortune.
Le vaisseau restait cependant, à peine manœuvrable.

Nous avons dérivé une couple de semaine sans aucune terre en vue et sans avoir la moindre idée de notre position, tout nos instruments de navigation détruits où perdus et le ciel si noir et lourdement chargé de nuages qu’aucune observation n’était possible. Une seule certitude, nous étions dans le Golfe du Mexique.

Finalement, notre vaisseau a été drossés par le vent et les courants sur une côte inconnue sans que nous puissions manœuvrer assez pour éviter qu’il ne s’échoue et se brise.

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Le chevalier Louis Combes décida de cacher le trésor non loin du lieu du naufrage.
Il ordonna ensuite la construction d’une grande chaloupe avec les matériaux récupérés sur l’épave du vaisseau.
Notre premier lieutenant avait péri et le second ne survivrait pas longtemps, la poitrine défoncée et les jambes écrasées par un canon ayant rompu ses bragues au cours de la tempête.

Seul lieutenant à présent, le chevalier me confia le commandement de la chaloupe. Lui même resterait pour organiser et diriger le campement des survivants. Il me donna pour mission de rejoindre une terre habitée  et de diligenter des secours.
Dès que la chaloupe fut terminée et avitaillée, j’ai fais voiles avec douze compagnons.

A partir de là, ma mémoire me fait défaut. Si je parviens aisément à me remembrer une grande part de mes souvenirs lointains, le passé plus récent faisant suite au naufrage me manque.

Les indiens avec qui je suis ont dit m’avoir trouvé sur une berge d’un fleuve, seul, inconscient, presque mort, avec une profonde blessure à la tête dont j’ignore encore l’origine à ce jour. De mes autres compagnons, nulle trace.

Ma convalescence a duré jusqu’au printemps suivant soit près de six mois.
Je suis resté parmi eux. J’ai, quelques années plus tard, épousé une squaw de la tribu qui m’a donné deux enfants.

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Quelques souvenirs me reviennent parfois, surtout la nuit.
Entre autres, nous avions fait une escale à  Florida Key.
C’est au N.O. de ce port, qu’une semaine plus tard environ, l’ouragan s’est déchaîné.
Nous avons fui devant la tempête sur un cap un peu au Sud de l’Ouest.

Un autre souvenir … Plus confus celui-là : Une grotte … Un dragon … Un oiseau aux ailes immenses …. Que cela peut-il signifier ?

Les années passent, je vieillis. Notre tribu se déplace sans cesse soit au gré de sa fantaisie, soit pour faire la guerre à d’autres tribus hostiles, où pour trouver de meilleurs lieux de chasse.
Un jour, nous sommes arrivés devant l’embouchure d’un fleuve. C’est le long de ces berges m’apprend t-on, que la tribu m’a trouvé il y a maintenant de nombreuses années.

La vue de ces lieux ravive quelques souvenirs.

Sur mon voyage avec la chaloupe …

Le vent d’Est avait vraiment forcit. Pour remonter au vent, nous avons dû amener les voiles de la chaloupe et sortir les avirons, mais avec une chaloupe non pontée ce n’était pas tenable et nous avons rejoint la côte où l’embouchure d’une rivière nous permettrait de nous mettre à l’abri. A l’Est de l’embouchure s’ouvrait un lac. Nous y sommes entrés.

Las ! Une tartane pirate y relâchait. Les forbans nous ont attaqué. Fort d’une trentaine d’hommes nous n’avons pu, à douze, leur résister longtemps. C’est au cours de l’abordage que j’ai été frappé par l’un d’eux avec un casse-tête et que je suis passé par dessus bord.


Sur le trésor de l’Ordre de Malte …

Le lieu du naufrage du vaisseau se situe à moins d’un mille de la pointe Ouest d’une crique. C’est au fond de celle-ci que le chevalier Louis Combes à enterré le trésor du Commandeur Von Hummel.

Une caverne où nous avons placé la grande figure de proue du vaisseau . Saint Michel terrassant le dragon.

Voilà l’explication de ce rêve récurant !

La grotte … Le dragon … L’archange Saint Michel doit être le grand oiseau de mes songes.

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Le chevalier a fait confectionner par un aide du charpentier un bâton de Jacob. Archaïque et peu précis, il nous a permis de déterminer approximativement notre latitude :
29° Nord.

Nous n’avions pas à bord du vaisseau de carte de cette région. En eussions nous eu ….
Toutes avaient été perdues après le naufrage. Le coffre où elles étaient rangées parti à la dérive après être tombé du radeau pendant le transbordement à la plage.

A bord de la chaloupe, nous avons quitté la crique, abandonnant nos compagnons d’infortune et le chevalier Louis Combes. Ils espèrent en nous, je souhaites ne point les décevoir.

Un petit archipel inhabité gît plein Sud de la crique, très proche.
Nous avons longé la côte cap N.E.

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Mon épouse et mon aîné ont été tués lors d’une attaque de notre campement par un parti d’indiens hostiles.
Sous le coup de l'émotion engendré par ce chagrin, quelques souvenirs me sont revenus.

Nous sommes arrivés au large d’un port qu’un marin de la chaloupe reconnu pour être Anahuac. Nous sûmes ainsi que notre vaisseau avait fait naufrage à moins de deux jours de mer au N.E. de Corpus Christi.

Nous n’avons pu faire escale à Anahuac. Une barque de pêche qui en sortait nous appris qu’une épidémie de fièvre quarte ravageait la colonie.

Nous avons continué notre route cap à l’Est toujours où, grâce aux informations des pêcheurs, nous savions trouver à présent Nouvelle Orléans à trois où quatre jours de navigation si le vent ne nous était pas contraire.

Deux jours plus tard, dans l’embouchure de la rivière Caroline, nous tombâmes sur la tartane pirate.

Il m’est aussi revenu un souvenir concernant le trésor. La figure de proue masque entièrement une faille étroite laquelle, après vingt cinq yards débouche dans une seconde caverne n’ayant aucun autre accès. Le trésor est là.

Watanabé âgé et sentant venir sa fin, confia ses écrits à son fils cadet. Il  lui fit promettre de le transmettre à son tour à sa descendance où à un représentant de l’Ordre de Malte.
Watanabé lui en dessina le symbole sur la dernière page de son journal.

Ce fils le confia lui-même à son fils comme héritage des ancêtres. (c’est son squelette que le docteur Chandler découvrit dans la cabane).


L’un des compagnons de chasse du docteur, nota en marge de la dernière page du journal qu’il avait lu, la position du trésor - déterminée avec précision -  d’après les indices fournis dans le récit :
28°45 N. – 96°30 W.

Il n’eut pas l’opportunité de préparer une expédition pour s'en emparer. il mourut quelques jours plus tard dans un duel.


Le Dr Chandler, esprit libertin et anticlérical – influencé par les philosophes français - ne voulu pas porter ce journal à la connaissance des autorités.  Il eut été fort marri que le trésor tombât dans les mains avides de gens d’Eglise.
Il jouissait par ailleurs d’une fortune le mettant à l’abri du besoin et n’était pas attiré par la recherche du trésor de l’Ordre de Malte.

En tout état de cause, il ne relu pas le manuscrit de Watanabé après qu’il l’eut prêté à son ami et ne vit donc pas l’annotation de ce dernier sur la position exacte du trésor.

Ayant parmi ses relations, l’archiviste en chef de la bibliothèque, il lui remis le journal sous le titre :
« Souvenirs confus et parcellaires de la vie d’un jeune marin devenu sauvage parmi les sauvages du Nouveau Monde ».

Un tel titre, espérait-il - avec juste raison - n’éveillera que peu l’intérêt d’un secrétaire de la résidence du gouverneur.
Le journal de Armand Lapierre alias Watanabé fut oublié sous la poussière d’un rayonnage peu accessible.

Deude venait juste de recruter les derniers marins dans une taverne de la Guadeloupe pour son nouveau navire vu que le dernier reposait trente mètres sous l’eau a l’entrée du port de Montserrat. Il fallait dire qu’il avait été de malchance en malchance, un homme de main de Vincenzo Doria l’avait abordé a la Guadeloupe, un certain William Rottenham… puis un Anglais, Edward, au large de Montserrat.
Mais Deude était revenu à la Guadeloupe où il avait sa maitresse au palais du gouverneur, celle ci était secrétaire du gouverneur, pour appareiller un nouveau navire.
Le capitaine au cours d’une de ses visites nocturnes chez sa maitresse, vient a parler des derniers rumeurs au palais:

-Le gouverneur a reçu une missive, parlant d’un trésor
-Ah oui, de quel trésor tu parle?
- Je crois qu’il parlait de l’ordre malte…
- Je pourrais me refaire si ma gentille maitresse me renseignait sur ce trésor
- Vu tes résultats sur la mer n'y pense même pas! Tu es plus utile avec moi dans mon lit.
- Oui et ben ça permettrait d’éponger mes dettes et de payer un beau collier… une bague… un bracelet

Ne voyant aucune réponse Deude sortit son dernier atout :

-De t’épouser?
-Une demande au mariage?
-Oui!
-Tu me le promets si tu reviens avec le trésor tu m’épouses?
-Bien sûr!

Le Lendemain sa maitresse lui remit une copie du journal où les indices étaient marqués. Deude passa la journée entière la tête dans le journal et les cartes de navigation, son second vint le voir le soir surpris que le capitaine n’ait pas rejoint encore sa maitresse :

-Capitaine, vous êtes bien préoccupé dites-moi.
-Oui, il va falloir faire la tournée des tavernes pour récupérer les gars, on appareille demain matin, nous allons dans le golfe du Mexique!
-Aussi loin ?
-Oui je ne peux t’en parler mais le jeu en vaut la chandelle nous partons chercher un trésor mais aucun mot avant que nous soyons en mer a l’équipage!
-Bien capitaine.

Le lendemain nous avons appareillé à l’aube avec un cap est, le plus direct possible.
Durant la traversée qui dura six jours, nous avons dû faire face à une tempête, nous perdîmes 3 marins et la coque du bateau fut endommagée, j’ai poussé mes hommes au bout d'eux même sachant que le temps m’était compté. Si j’ai su pour le trésor je ne pensais pas être le seul à la recherche de celui-ci.
En arrivant au golfe du Mexique j’ai réussi à résoudre l’énigme du journal, je découvris l’archipel exact de l’emplacement de la crique en 28°45 N. – 96°30 W.
A ce moment sur la vigie :

-Voile en vue capitaine Au nord Est!

Prenant sa longue vu pour vérifier l’information de la vigie, Deude vu les voiles a la position indiqué, une corvette de 6.
Deude se retourna vers son commandant en second :

-On jette à la mer tout ce qui y a dans la cale sauf 2 jours de vivre il nous faut de la vitesse!
-Capitaine ceci comprend les canons et les armes ?
-Bien sûr ! Ane bâté c’est une corvette de 6 que l’on a aux fesses ! 2 canons de 3 livres et quelque mousquets ça va la faire rire !

Au bout de 3 heures les voiles avait disparu à l’horizon.

-Capitaine, nous voyons plus la corvette de 6, nous maintenons notre vitesse et faisons cap sur les coordonnés que vous nous avez données.

Au petit matin le bateau se présenta dans la crique en question. Là nous débarquons sur la terre ferme en chaloupe, de là Deude donna ses instructions :

-Nous recherchons une grotte ou autre où pourrait être cache le trésor ! Nous n'avons que peu de temps devant nous nous sommes talonnés et sans canon ! Je compte sur vous.

Au bout d'une heure de recherche un cri se fie entendre, tout le monde se précipitât dans la caverne.
Une figure de proue représentant Saint Michel terrassant un dragon était posée contre la paroi du fond.
Le maitre charpentier pris la parole :
On dit que le vaisseau de Louis Combes avait une figure de proue représentant Saint Michel.
Que l’on me débarrasse de celle ci, elle doit cacher quelque chose !
Les hommes se sont affairés a débarrasser la figure de proue et trouvèrent derrière une faille très étroite.

-Toi et toi allez voir à l’intérieur.

Les marins rouméguerrent mais étant si proche du but, il rentrèrent dans la faille.

-Alors ?

On l'a trouvé Capitaine ! Des coffres plein de piastres et d’or !

Tous les marins commencèrent à se féliciter quand le capitaine est intervenu :

-On est pas là pour faire la fête je vous rappelle nous sommes talonnés par une corvette de 6 et j’ai pas envie de finir par le fond sans avoir dépensé un piastre !

Les hommes s’affairaient a embarquer le trésor et le navire quitta la crique vers midi pour rejoindre au petit matin Corpus Christi en débarquant non loin du port dans une petite crique. Le terrible quitta la crique le lendemain au petit matin cap plein Est. Au bout de quatre heures de navigation, la vigie annonça :

-Voile en vue capitaine, qui nous talonne!

Deude pris sa longue vue, et regarda en direction des voiles. Là, il vit le drapeau pirate qui était connu dans tous les caraïbes, c’était l’étendard de Vincenzo Doria !

A ce moment une angoisse monta en lui, qu'allait il faire il était trop loin d’un port, pas assez équipé pour rivaliser avec la Corvette de 6.

Il se retourna, pour voir que sud est du brouillard était apparu, peut être allait-t-il être sauvé !

-Bande de ramassis de cloportes souquez moi les voiles ! Nous faisons cap sud-ouest sur le brouillard !

La poursuite était lancée, heures après heures l’avance que nous avions réduisait. Quand nous rentrions dans la brume nous attendions les premiers coup de canon que crachait la corvette. Il tombait à vingt mètres de notre bateau. Là je fis éteindre toute les lampes de notre bateau pour être totalement invisible. Nous étions dans le brouillard depuis un quart d’heure, quand une seconde salve se fit entendre et celle-ci fit mouche, nous perdions 3 marins mais surtout un incendie se déclarait. Là nous étions fichus…

C’est à ce moment que je pris la décision de sauver le butin, je fis mettre la chaloupe à la mer et pris dix de mes marins triés sur le volet. Mon commandant en second resta sur le navire, pour nous permettre de nous échapper. Personne ne me contredit sur ma décision, ils savaient que leur famille serait à l’abri du besoin s’ils ne rentraient pas au port.

C’est au son des canons, que nous nous éloignâmes de la zone en pensant a nos camarades qui s'étaient sacrifiés pour nous.

(Merci a celui avec qui j'ai vécu cette chasse au trésor et merci a celui qui ma aidé a la conté)