Un nouvel ordre mondial

Au coin du marché de Saint Thomas, là où s'échangeait les richesses des colonies contre écus sonnant et trébuchant, on entendait résonner la voix d'un homme juché sur le haut d'une charrette. Un énième prédicateur pouvait-on se dire, mais sa jambe de bois, son œil de verre et le visage buriné par la mer laissaient entendre que celui-là avait vu du pays. Bien qu'y prêtant peu d'attention, certains l'écoutaient d'une manière amusée tout en laissant échapper quelques réflexions sur son odeur fétide et son allure peu enviable.

Je vous le dit, frères et sœurs, le jour du jugement dernier est proche. Nul salut ne saura vous être prodigué en ce monde, priez pour vos âmes.

Notre seigneur est las du ramassis de charognes qui hante cette terre sordide. Il a décidé de nous punir, je le sais, je l'ai vu!

Une tête de poisson atteint la tête du prédicateur sans que celui-ci y prête la moindre attention.

Nous sommes maudits je vous le dit! Je servais sur l'Aeternam du capitaine Poudre et c'est alors que nous les avons vu, surgissant dans la brume, les quatre cavaliers de l'Apocalypse, envoyés de Dieu pour châtier ce monde.

Quatre navires à la carène aussi noire qu'une nuit sans lune, rapides comme l'éclair et crachant le feu du ciel sur nos pauvres carcasses. Même notre capitaine, si brave en temps normal, s'est empressée de s'enfuir en nous abandonnant à notre sort.

Le groupe se faisait de plus en plus dense autour de l'illuminé. Il faut dire que même si l'on ne le prenait pas au sérieux, toute évocation d'une menace maritime quelconque sur les intérêts commerciaux de la région était digne d'être écoutée par tout les marchands et escrocs de la place.

Le massacre fut terrible et alors que le pont était rouge du sang et des tripes de mes camardes, nous nous retrouvions deux survivants à genoux, implorant pour notre salut face à cette horde de démons.

C'est alors que nous vîmes arriver quatre silhouettes, vêtues de noir et le visage masqué. D'un seul coup de sabre, mon compagnon eu la tête tranchée et ils ont mis sa tête dans un sac qu'ils ont jeté à mes pieds avant de me laisser choir dans une chaloupe et de m'abandonner sur les flots.

Cette fois l'histoire était un peu trop tirée par les cheveux, les rires et les fruits pourris pleuvaient sur le prédicateur.

Mécréants! Si vous ne me croyez pas, regardez...

Sur ces paroles, il saisit un sac et le lança au milieu de son auditoire. La femme du charcutier, friande de sensations forte, le saisi et en sorti le contenu avant de laisser échapper un cri d'effroi puis de se signer promptement, une tête tranchée dont les yeux avaient été arrachés roulait à ses pieds.

Il a quelque-chose dans la bouche... dit le commis du boulanger tout en s'approchant de la relique morbide. Délicatement il écarta les lèvres du malheureux et en tira une feuille de papier qu'il déplia soigneusement, on pouvait y lire ce funeste message, inscrit en lettres de sang :

Pauvres créatures de la caraïbes, nous avons entendus vos cris de dépit.

Mais n'ayez crainte, nous allons vous libérer du joug des rois de pacotilles qui se prétendent les maîtres du monde. Tout les navires battant pavillons nationalistes sont nos proies et nos propriétés. Tout les navires battant pavillons noirs sont nos obligés et redevables de notre bonté à les épargner.

Quiconque désire vivre nous doit obéissance et rétribution.

Toute cité est désormais notre.

Les pirates, marchands, ivrognes, catins et tout être qui vit en ce monde connaissent leur maître. L'Ordre du Chaos est à présent l'empereur de ce monde et de tout autre. Les quatre maîtres sont proclamés rois à compter de ce jour.

Commencez tous à réunir vos deniers pour épargner vos vies, peut-être que L'Ordre se montrera magnanime envers les plus méritants.

Un seul mot d'ordre : OBÉISSEZ!

Près de deux mois ont passé depuis ce jour qui a marqué les esprits des habitants de Saint Thomas.

Une barque de pêche entre dans le port et bientôt la rumeur se répand dans toute la colonie.

Le grand chebec Médusa commandé par le chef de cet Ordre du Chaos qui avait la prétention de mettre le monde sous sa coupe, avait été coulé.

Ce n'était donc pas Dieu qui dépêchait sur terre les 4 cavaliers de l"Apocalypse. Ces quatre là n'étaient que des pirates ordinaires.

Riches bourgeois, marchands, ecclésiastiques même, étaient ravis de la nouvelle.
La populace des faubourgs, plus croyante et crédule s'il se peut - mais secrètement soulagée - se gaussa.

HRP/En vrai j'avais arrêté de jouer et laissé tout ça à l'abandon mais il paraît que j'ai été abordé par Erwan après plusieurs semaines à sans bouger et Goderfroy me dit qu'il y a de l'action un peu alors on va voir./HRP

Les Caraïbes avaient presque oublié "l'incident" du marché de St Thomas et tous avaient eu l'idée saugrenue que les menaces de l'Ordre resteraient sans suite mais l'ombre noire s'étendait inexorablement sur les mers.

Après que le sieur Bertrick fût châtié pour ses propos, l'Ordre prépara minutieusement son coup. Bien sûr devenir les seuls maîtres de la flibuste ne s'accomplirait pas comme ça et les quatre avaient un plan bien préparé.

Avant d'avoir la main mise sur le trafic commercial et de mettre à leurs bottes les nationalistes, ils étaient dans l'obligation de mater les autres pirates qui auraient l'audace de croire pouvoir continuer à faire leur beurre sans rendre des comptes à l'Ordre.

C'est ainsi que ces derniers jours, l'Ordre s'est attaqué à la confrérie pirate la plus riche et la plus puissante en nombre et matériel que l'on connaisse ici, Los Hermanos de La Costa. Pour le symbole, l'Ordre a renvoyé El Rouskoff; le chef de ces flibustiers de carnaval; en chaloupe, empochant au passage un butin très conséquent.

A l'heure actuelle ces malandrins ont encore en tête de conserver leur domination et de pourchasser l'Ordre pour récupérer leur or, mais les quatre s'esclaffaient en observant la maladroite baleine (un V50) qui tentait de leur donner la chasse accompagnée de sa nuée de cloportes. Vraiment, un V50 pour des pirates... Les traditions se perdent et les vrais flibustiers aussi.

Heureusement que nous sommes là. Nous offrons généreusement à Los Hermanos de la Costa de cesser de les harceler comme nous ne manquerons pas de la faire s'ils nous jurent obéissance et versent 2 000 000 de piastres dans nos coffres aux conditions que nous indiquerons.

Pour les autres pirates (on voit un 3 crânes là), un versement de 1 000 000 de piastres par confrérie et une obéissance totale vous permettra de ne pas subir notre courroux, sinon nous nous ferons une joie de vous corriger.

lisons et sourions, Capitaine!

oui! vérité en deçà et affabulation notoire...je vous laisse réparer votre F12Am, Drosera également .

Dommage que les Hermanos aient subi pour la plupart des déconvenues et ( "déconnections") et absences répétées.

Vous avez eu de la chance , beaucoup! Profitez pour réparer!

Les rhum'anichels n'accepteront jamais le dictat de l'ordre brun!

Nous partons sous d'autres eaux à la recherche de grandes confréries nationalistes! mais en reste-t-il? on en a fait le tour.

Comme vous, ils fuient refusant le combat ou, rejoignent le fond

Henry jennings dit Libertaire des Rhum'anichels.

ps: Frag qui a osé s'attaquer au v116 , full, a rejoint le fond après deux tirs après s'etre amusé avec la F24...il n'avait pas compris l'année dernière lorsqu'il s'était attaqué à un V116 en "insuffisant" lui > une formation lui serait nécessaire : mais un social-traitre en moins !

Salutation selon l'usage. ( J'ai deux doigts en l'air...point de méprise!^^)

Ainsi donc les méfaits de l'Ordre du Chaos et d'autres pirates, plus ou moins de renommée notoire, avaient finis d'agacer les plus puissants de ce monde.

Les monarques européens avaient fait fi de leurs querelles ancestrales afin d'agir de concert pour lancer toute leur puissance militaire et financière aux basques d'une "Poignée de Pouilleux", comme on se plaisait à les appeler dans les cercles fermés de la haute société...

Cinq capitaines et quelques autres malandrins du même acabit ayant suivi leur exemple et l'odeur de l'argent facile, faisaient dorénavant trembler les monarchies toutes puissantes si loin de ces eaux. Qu'on se le dise, ici, ces rois de pacotille n'ont aucun pouvoir et les empereurs des caraïbes n'ont qu'à se servir et disposent de quiconque oserait défier leurs intérêts, tout rois qu'ils soient ils devront se plier au bon vouloir de l'Ordre sous peine de subir son courroux.

Attablés à la taverne, Anatole et ses comparses riaient de bon cœur à l'annonce de leur mise à prix.

Nous allons voir arriver nombre de moutons que nous pourrons tondre à notre guise. Que le grand cric me croque et me fasse avaler ma barbe si ces marins d'eau douce ne parviennent ne serait-ce qu'à égratigner la carène de nos navires...

Sur ces mots, un individu se glissait derrière lui, poignard à la main et se préparant à commettre son forfait. Sans crier gare, on entendit un coup de feu et le malandrin gisait à terre, le mousquet ayant fait feu était déjà revenu dans son étui tandis qu'Anatole se saisissait rapidement du contenu de sa maigre bourse.

Voilà comment tout ça se réglera, Tavernier, A boire! Et prépare quelques chambrées! hurla-t-il en jetant les quelques piécettes de ce maigre butin. Nous allons boire tant que nous le pouvons dans les jours à venir, nul besoin d'avoir les idées claires pour venir à bout des capitaines de pacotille qu'on nous expédie...

Bien que beaucoup eurent raillés son hégémonie annoncée et ne crurent pas en la puissance de l'Ordre, aujourd'hui la peur était palpable par-delà les océans.

Maintenant seuls les boulets de plombs pourraient briser cette domination incontestable et chaque camp pensait pouvoir sortir vainqueur de cette lutte de pouvoir.

L'Europe allait-elle devoir abandonner cette région du monde? Tout portait à le croire et les hommes arborant le Jolly Roger semblaient témoigner d'une confiance dont les militaires et différents corsaires semblaient bien dépourvus, tout comme leur rois et maîtres. Mais c'est là le prix de la liberté...

Comme l'Ordre l'avait annoncé voilà moins d'un an, il rentrait en guerre contre les plus grandes puissances et comptait bien s'approprier le trône de ce monde pour y répandre les ténèbres et en récolter toutes les richesses pour son propre et unique usage.