La bataille de Tortuga

Le 18 mars 2014 :

Voix off de la chaine « arte » :

Il y a de cela 300 ans presque jours pour jours, les environs de Tortuga « la pirate » étaient en proie à des attaques effectuées par les forces militaires Anglaises, alors fraichement armées.

Une flotille pirate composée de navires rapides barrés par des équipages d’expérience, décide de venir les affronter afin de rendre les eaux de ce coin des caraïbes plus calme pour qui voulait y mener une vie de pirate dénuée de tout risque.

Ce reportage, composé d’extrait de journaux de bords, de gravures d’époques,… tentera de reprendre tous les évènements majeurs s’étant déroulés durant ces quelques jours afin de pouvoir faire revivre au mieux, à vous téléspectateurs, toutes ces péripéties comme si vous aviez été sur les lieux.

Nous sommes donc…

Le 07 mars de l’an de grâce 1714 :

Le gros de la flotte pirate se trouve au large de Tortuga, alors que la flotte Anglaise se trouve à l’ouest de la ville.

Cartes nautiques, S.DE LAS ONDAS, 1714, Tortuga.

Malgré la présence de nombreux ennemis à seulement quelques nautiques marins, Les capitaines Pintu et Rosenberg attaquent de manière coordonnée le chebec de la capitaine Susan Cudris.

En l’espace de quelques instants, le navire Anglais se voyait frappé de 4 volées de mitraille, alors que dans la foulée, le Grand Chebec pirate, passait à l’abordage.  Le résultat de la melée se dessina vite. Les pirates venaient d’obtenir une premiere victoire.

Extrait du journal de bord du Black Cat, Grand Chebec du capitaine Rosenberg :

W.ROSENBERG a écrit:

Le 07/03/14 à 20h59 : Nous avons abordé HMS JADE II (Chebec )

« Je me souviens de ce moment là… L’ équipage s’ ennuyait, le moral  n’ était pas au rendez-vous.
Je ne parle pas de mutinerie, on en était pas là… mais bon, tout le monde se faisait bien chier… »

Au moment de lire ces lignes, nous les historiens, nous nous mettions à l’imaginer, assis à son bureau, le sourire aux lèvres, en train de rédiger ces quelques lignes.

Citation :

« Les artilleurs ont pris leur poste avec une rapidité que j’ai rarement connu ! Les canons ont fait feu à la mitraille par quatre fois, touchant le pont faisant voler en éclat bois et membres… c’ était pas joli à voir… »

Gravure représentant les cannonades du Black Cat sur le HMS JADE II, auteur anonyme, 1714, Tortuga.

Le 09 mars de l’an de grâce 1714 :

Durant les deux jours qui suivirent, les flottes vont se livrer une véritable guerre de position. Utilisant la place forte de Port Margot comme lieu de repli, les Anglais parviennent néanmoins à s’ouvrir une brêche, leur permettant de s’engouffrer dans le petit détroit formé par Tortuga, Port Margot et l'île de Cuba, afin de tenter de rallier la toute proche ville de Kingston, la flotte pirate à leur nord-est.

Cartes nautiques, S.DE LAS ONDAS, 1714, Tortuga.

Rapport de Bataille, H.DE NOZEROY, 1714, sud de l’île de Cuba.

La progression des navires militaires est bien entendu plus lente que celle des navires rapides qui forment l’escadre pirate. Une frégate de 9, une frégate de 12 et une frégate de 12 améliorée se font quelques peu distancer par le reste de la flotte Anglaise.

Les pirates saisissent l’occasion. Les trois navires Anglais vont se faire attaquer par des pirates bien plus coordonnés et expérimentés qu’eux. Une nouvelle fois, le résultat est sans appel. La frégate de 9 de l’amiral de la flotte, Jérémy Fox, sombrera, seulement quelques heures plus tôt, que la frégate de 12 améliorée de son Vice-Admiral Sir A.H.Philipps, alors que la frégate de 12 du Rear-Admiral Nathan Huntignton, elle, était mise en fuite par le Chebec du capitaine pirate Jeremiah Breeg.

Hormis sur le plan tactique où cette attaque était une veritable réussite, cette victoire avait d’autres significations et celles-ci allaient résonner longtemps et avec force dans les caraïbes :
- Les pirates venaient de prouver qu’ils étaient capables d’effectuer des choses presque inimaginables pour le commun des mortels, comme s’ils étaient portés par une vague d’insouciance ou de folie qui les rendait totalement incompréhensibles et qui rendait la planification de leurs actions, pour l’ennemi, très compliquée.
- Les navires militaires, bien que beaucoup mieux armés, n’étaient pas invincibles, loin de là.
- Ils venaient de venger leur confrère Piotr Curtis, mort au combat quelques semaines auparavant, de la main du Vice-Admiral, lui-même.

Extraits des journaux de bords des capitaines Potter, De las Ondas, Breeg, Le Breton et Pintu :

Spoiler:

Extraits des journaux de bord des capitaines De Nozeroy et Rosenberg :

Spoiler:

Le 10 mars de l’an de grâce 1714 :


Cartes nautiques, S.DE LAS ONDAS, 1714, est de Kingston.

La course poursuite allait continuer encore plusieurs heures, mais le retard que les pirates avaient pris lors des combats précédents ne leur permirent plus d’effectuer d’actions synchronisées. Tout au plus purent-ils se permettre quelques légères escarmouches, comme par exemple, lorsque l’Endoloris du capitaine Potter s’approcha au plus près de l’arrière garde britannique afin de pouvoir canonner à deux reprises une corvette de 6, causant quelques morts sur le pont du navire de course.

C’est ce jour que s’acheva la bataille de Tortuga, qui opposa pour la première fois, une flotte militaire à une flotte pirate.

Alors que les Anglais rentrèrent à Kingston, les pirates reprirent la mer et partirent vers l’est, toujours plus vers l’est…