Rude saison dans la savane où la disette sévissait. Une petite troupe de hyènes avait repéré les traces d’un gros phacochère solitaire et bougon que toute la faune de la contrée surnommait « Jamais Contant ». Trop peu nombreux pour s’ attaquer à une telle proie, la vieille hyène dominante, demanda de l’aide à deux guépards, leur proposant parts égales.
Ceux-ci se méfièrent d’une telle proposition d’autant qu’ils s’étaient attaqués aux hyènes quelques jours plus tôt. La plus petite des trois y avait laissé la vie et la vieille hyène dominante y avait échappé de bien peu.
Toutefois, bien qu’ayant une confortable réserve de viande dans leur tanière, les deux guépards, en chasseurs impénitents, acceptèrent.
Fort de cette alliance, guépards et hyènes s’égaillèrent dans les collines environnantes pour y repérer « Jamais contant ».
Chose fut faîte, le plus jeune des guépards repéra le gros animal.
La vieille hyène dominante, proposa alors de tendre un piège
à « jamais Contant ».
Du fourrage fut déposé en un lieu dégagé qu’il ne pouvait manquer de voir. Guépards et hyènes se tapirent alentour et attendirent.
La vieille hyène dominante avait, pendant la recherche de « Jamais Contant » croisé en chemin un petit groupe de chacals dirigé par un vieux mâle. Elle proposa à ce dernier un plan plein de duplicité. Plutôt que de s’attaquer au gros phacochère, pourquoi ne pas s’en prendre aux deux guépards. Pas trop de risques avec l’effet de surprise et une revanche sur l’attaque des guépards qui avait failli lui coûter la vie. Le vieux chacal, acquiesça d’autant que lui aussi avait à venger la perte, par l'un des guépards, d’un membre de sa tribu.
Le piège donna. Le phacochère s’approcha de la meule de fourrage déposée à son attention. Les guépards se lancèrent à l’attaque de « Jamais Contant » puis s’écartèrent pour laisser les hyènes œuvrer à leur tour.
Hyènes et chacals se ruèrent …. Sur les guépards !
L’un des deux félins, le plus jeune, que chacals et hyènes vouaient aux gémonies, succomba à la traîtrise. Le vieux guépard parvint à fuir après quelques méchantes morsures.
« Jamais contant » cerné, affolé, et qui s’attendait à l’hallali, fut ébahi de constater que les fauves se battaient entre eux. Il profita de l’aubaine pour disparaître entre les collines environnantes.
Les guépards, mâtins et rusés, avaient par méfiance retiré leur réserve de viande de leur tanière et l’avait dissimulé en un autre lieu.
Chacals et hyènes n’eurent que du vent à mordre pour apaiser leur faim.