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 Retour à la mer de Latimer Bertrick.

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Bertrick
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeMar 19 Mai 2015 - 15:30

Depuis quelques jours, Bertrick le sentait bien, l’entrepont était agité & grognait.
Même les prises récentes des deux corsaires hollandais, même la sortie de Saba au nez & à la barbe de deux vaisseaux de 56 canons, n’y changeait rien.

Les hommes s’ennuyaient-ils, leur manquait-il l’ivresse du combat et du sang ?
Bertrick avala une longue lampée de rhum. Il sentait confusément qu’il y avait autre chose.
On frappa.

- Puis-je entrer Capitaine ?

- Oui, bien sûr. Que voulez-vous Mr. Bulloch ?

- Capitaine, c’est le Quartier-Maître qui vient vous voir & à ce titre, je parle au nom de l’équipage.(*)

- Ho ! Je vois. Que se passe t-il donc ?

- Ben, c’est à propos de l’amnistie. Quand on a fait escale à Charlotte Amalie, ceux qui sont allés à terre en ont entendu parler sur le port.

- Ha, je comprend à présent.

- Les hommes sont bien plus riches que plusieurs vies ne le leur auraient permis. Pi, y savent que si on saute pas sur l’occasion, la vie va devenir impossible. Errer en mer … fuir sans cesse … en attendant la mort au combat où la « Cravate de chanvre ». Tous ont de quoi se retirer et de s’installer à l’abri du besoin comme des bourgeois. Y m’ont dit qu’y voudraient qu’on réunisse le «  Grand Conseil » d’équipage.

- Certains ont donc l’envie de mettre sac à terre ?

- Quelques uns ? Pis que ça capitaine ! Y veulent qu’on soumette au vote la dissolution de la compagnie. Qu’on vende le navire et qu’on partage le butin.

Bertrick ne répondit rien. C’était la loi !  Ils étaient dans leur droit, c’est écrit dans « La Charte » ... Sauf sur un point !

- Vendre le navire, hors de question ! Notre « charte » précise que le navire appartient de plein droit à celui qui a été élu capitaine … Et même, elle stipule que si le navire est perdu, la compagnie ne peut-être dissoute tant qu’un autre navire de même valeur ne puisse remplacer la perte. Mais soit ! Dites leur que nous allons relâcher dès que possible & réunir le Grand Conseil.


(*) Authentique ! Chez les flibustiers et les pirates, le Quartier-Maître représentait l’équipage auprès du capitaine.
Un « délégué syndical » en quelques sorte … avec quelques siècles d’avance !
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeVen 22 Mai 2015 - 10:07

20 mai 1715

Nemrod est entré à l’Anclaje Isabela pour y  jeter l’ancre. Quelques hommes sont à recruter pour combler les pertes du dernier abordage et il y a du butin à vendre.

Mac Duff a été chargé de prendre contact avec le négociant local.
Jusqu’à présent, nous n’avons jamais contestés les tarifs, mais là … Moitié prix à peine !

J’ai appris par un de mes "Honorables correspondants" que mon ami Chien rouge venait de perdre Bloody Lady devant Saba. Ce sont les deux ponts anglais et bataves auxquels nous avions échappé de si belle manière qui s’en sont emparés.
De retour à bord, j’en ai informé l’équipage.

Nous avons tenu le « Grand Conseil ». En fait, seule une trentaine étaient prêt à vouloir bénéficier de l’amnistie - entraînés par quelques beaux parleurs dont je vais devoir me débarrasser rapidement – bref, la perte de Bloody Lady a conforté toute la compagnie dans son choix de vivre libre sous la bannière noire.  Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 3621186771
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeMar 26 Mai 2015 - 18:18

24 Mai.
Le vent forcit et tourne Sud Est comme le Cap Lobos défile à une lieue sur tribord. C’est à présent un coup de vent & la mer est très forte.
Cacatois et perroquets ont été ferlés et un ris a été pris dans les huniers.

- Voile en vue !

Bertrick repousse le barbier, essuie hâtivement le savon qui lui couvre le visage et se rend sur la dunette. Il hèle la vigie.

- Holà là-haut ! Dans quelle direction ?

- Par le bossoir bâbord ! Sur l’horizon, coque visible capitaine !

Bertrick déploie sa longue vue et la braque dans la direction indiquée.

- C’est un lougre … Cap plein Nord. Mr. Bulloch, abattez de deux points sur bâbord.

Le lougre, un hollandais, nous a aperçu. Il lofe aussitôt cap Sud Ouest pour fuir.
Nous le prenons en chasse malgré la distance.
Ces lougres sont rapides mais Nemrod, plus lourd, étale mieux la houle par ce gros temps.

La chasse se poursuit durant la matinée, Nemrod gagne main sur main.
Après quelques heures, le batave n’est plus qu’à deux lieues. On le voit maintenant nettement depuis la plage arrière quand les deux bâtiments sont au sommet de la houle.

Au milieu du second quart de l’après midi, nous sommes à sa hauteur et passons en abord par tribord à moins d’une encablure.
C’est heureux car le vent s’essouffle et ces petits bâtiments disposent d’une surface de voilure étonnante. Si ce capitaine ose envoyer tout dessus au risque de briser un espar, il pourrait bien parvenir à échapper.

Nous ouvrons le feu. Nos huit pièces bâbord lui expédient trois bordées roulantes. Tout nos boulets - 64 livres de fonte par volée - portent en plein.
Le Canard Doré semble trébucher sous les impacts qui martèlent sa muraille. Certains boulets y restent fichés, quelques uns, les neuf livres, ont même traversé son bordé.

Ce que craignait le capitaine se confirme. Avec le vent faiblissant le lougre est plus manœuvrant et plus rapide que notre brick. Au crépuscule il parvient à s’éloigner et nous le perdons de vue à la défaveur de l’obscurité.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeJeu 28 Mai 2015 - 13:39

27 Mai

En entrant la veille dans la baie pour aller accoster le wharf, Nemrod était passé à une couple d’encablures d’un dogre arborant le pavillon noir et qui évitait sur son ancre.
Il attendait peut-être l’un de ses canots encore à quai.

Au port, Bertrick apprit que le capitaine Michel Lestrub qui commandait ce bâtiment avait sans doute accepté l’amnistie.

Depuis les larges fenêtres de poupe, Bertrick observait ce dogre en buvant du café.
Si le capitaine Lestrub avait accepté l’amnistie, il était tentant d’aller le prendre …
Mais Bertrick se refusait à tirer sur un pirate – très « fleur bleue » comme disent les français, il voulait croire en un code d’honneur des Gentilshommes de fortune – tient, le canot que le dogre devait attendre se rangeait sous sa coupée.

Ce capitaine Lestrub est-il devenu fou ?
Là bas, à bord du dogre on amenait le pavillon noir pour hisser à sa place  … le pavillon hollandais !

Bertrick couru presque pour rejoindre la dunette.

-Mr. Mac Duff, tout le monde sur le pont ! … Au postes d’appareillage ! A filer les aussières par le bout ! … A déferler les huniers ! A brasser les vergues ! Holà, le monde, remuez vous !

Effervescence à bord de Nemrod. Tout l’équipage abandonna ses occupations avec des regards inquiets en direction du capitaine qui trépignait sur la plage arrière.
On se précipita, qui dans le gréement, qui aux bras de vergues où aux drisses.

Les huniers promptement déferlés se déployèrent sous les vergues. On les brassa, on hala sur les drisses, les écoutes et les boulines avec toute la célérité d’un équipage d’expérience.
Les voiles se remplirent en claquant.

Nemrod s’écarta du quai. On établit vivement l’immense brigantine. Le brick pris de l’erre, fit route en direction du dogre.

- Branles bas de combat !
Mr. Vickers nous allons passer sur son flanc bâbord.


Les servants mirent les pièces tribord en batterie.

- Mr. Mac Duff, que l’équipe d’abordage se tienne prête.

Nemrod, à moins de trente yards sur la hanche du dogre, brassa son petit hunier à contre. Le brick couru sur son erre, empanna juste par le travers du … batave.

- Feu !

La bordée à mitraille faucha le pont du dogre. Suivie d’une seconde, plus meurtrière encore.

- Mr. Clomfert, faîtes servir. Mr. Bulloch, amenez nous sur lui.

Les coques s’entrechoquèrent, corbeaux et grappins les assujettirent vivement.

- A l’abordage !

Bertrick en tête, les hommes se ruèrent en hurlant. Très vite, les Nemrod’s furent maître du navire sans déplorer aucune perte.
Un canot s’éloignait qui établit une petite voile à livarde et sortit de la baie.

- Ce doit être le capitaine Lestrub. Laissons le filer … Que le Diable l’emporte !

On découvrit rapidement un coffre dans la grand chambre.

- Ha ha ha ! Cinquante milles piastres ! La moitié de la prime d’amnistie de Son Excellence Paulus Von Brugen. Et avec un peu de chance, l’officier de haut rang gît sur le pont. Ha ha ha, c’est trop drôle ! Merci Môssieu l’Ambassadeur !
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeMar 2 Juin 2015 - 13:29

29 Mai

- Voile en vue !

Un dogre hollandais armé de huit bouches à feu.
Il est à notre vent. Nous laissons porter pour nous en emparer. Notre conserve, Sicaire de Sainte Marie des Gueux, fait de même.

A quelques milles de notre chasse, nos vigies annoncent une autre voile sur l’horizon par le bossoir bâbord.
La longue-vue me révèle des voiles latines, un chebec. Il est "Au près bon plein" et semble courir sus au corsaire batave. Un français où un espagnol donc. Lorsqu’il découvre nos deux bricks, il empanne.

Malgré cette importune présence – mais nous avons sur lui l’avantage du vent – nous ne renonçons pas à notre entreprise.

A un quart d’encablure du corsaire hollandais, nous faisons feu. Deux bordées qui lui tuent beaucoup de monde. Il lofe en grand et prend la fuite au vent arrière. Avec la présence du chebec ennemi et la nôtre, il va sans doute courir se mettre à l’abri des batteries de Fort Augusta à Kingston.

Un second chebec, plus grand, s’est joint au premier. Une saute de vent me permet d’apercevoir les pavillons … des français.

La corvette La Charmeuse, du capitaine Aelig Legoff, se joint à nous.
La nuit tombe, le vent forcit passant à coup de vent.
Nos trois  vaisseaux sont à la cape sous tourmentin et grand étai à deux ris.

Conviés à bord de Nemrod, Jeremiah Breeg et Aelig Legoff y montent à bord, trempés après la traversée en canot entre nos vaisseaux.
"C’est justice que ce soient eux. Ils sont jeunes " pensais-je riant sous cape, en les accueillant à la coupée.
Nous convenons d’attaquer les deux français au lever du jour si le temps y consent.

Les éclairs illuminent la nuit en continue d’une lumière crue. Ils permettent à nos vigies d’apercevoir dans le N.E. un trois mâts qui bravent le gros temps et la mer très dure.
Ami où ennemi ? Il ne cherche pas à passer inaperçu.
Il se met à la cape à moins d’une lieue.

En fin de nuit, le vent faiblit. A la relève de quart à quatre heure, le trois mâts inconnu nous approche, ses feux de poupe allumés et l’équipage faisant grand tapage pour attirer notre attention.
A bord de Nemrod, les canons sont mis en batterie pour parer à une duperie.
Il est maintenant à portée de voix.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeMer 3 Juin 2015 - 12:09

- Holà ! Ici la corvette Fajita ! Capitaine Luis Espatula !

La Fajita relâchait à Île à Vache quand nous même y étions.
Le capitaine Luis Espatula nous a suivi et souhaite se joindre à nous. J’y consent avec plaisir, le lui dis,  et l’informe de la présence des français à quelques lieues dans le Sud Ouest.

31 Mai
Nemrod se porte au devant du grand chebec qui à est à présent  seul en vue.
Nous découvrons, en nous approchant, le chebec qui  la veille l’accompagnait, lequel s’était retiré juste sous l’horizon. Un grand chebec est à ses côtés et nous en apercevons un autre encore, au loin dans le Sud Est.
Nous lofons pour rejoindre nos amis.

C’est quatre chebecs, dont trois grands, qui nous font face.
Les français alignent donc 90 bouches à feu et nous 72 bien que, pour moitié, d’un calibre un peu plus fort et nous pourrions leur tenir tête.
Mais … Chacun d’eux a bien plus d’hommes à bord qu’aucun d’entre nous ce qui laisse mal augurer de probables abordages.

- Et puis morbleu, laissons aux marines royales les affrontements d’escadres !" pensais-je.

Le capitaine Luis Espatula nous convie à déjeuner à son bord. Repas pantagruélique !
Les Diables Rouges acceptent avec joie leur hôte au sein de la confrérie Jolly Roger.

1er Juin
Jolly Roger se replie. Nemrod s’attarde en arrière garde. Un grand chebec français, Le Faucon Noir, se montre plus audacieux que ses congénères. Il s’avance sur nous et ouvre le feu, causant grand dommage parmi l’équipage.

Les Diables Rouges sont trop éloignés – ils ont déjà doublé le Cap Tiburon - et le reste de l’escadre française trop proche. Nous rompons le combat et faisons voiles vers l’Est de Isla Navasa où la corvette La Charmeuse peut nous soutenir de ses feux.

Alerté par la canonnade, les deux autres Diables Rouges, ancrés dans la Baie de la Croix au delà du Cap Dame Marie, viennent à la rescousse.
Jolly Roger n’abandonne pas les siens !

Les Diables Rouges font voiles en bon ordre et doublent le Cap Tiburon à la nuit tombante.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeJeu 11 Juin 2015 - 12:44

8 Juin au petit jour.

Au nord de Tortuga, quatre Diables Rouges et quelques Marchombres sont face à face.
A bord de Nemrod, la tension est palpable et l’équipage aux postes de combat.

Tous, sur la dunette comme sur le gaillard d’avant, ont reconnu Rouge Sang – elle était en cours d’armement à Tortuga quand Nemrod s'y trouvait -  et tous savent que celui qui la commande, le capitaine Andréa Potter va passer aux espagnols, que les chebecs présents à ses côtés, sont ceux des capitaines qui le suivent dans cette partition des Marchombres.

Ils arborent encore le pavillon noir …
mais ne souhaitent-ils pas donner des gages à leur futur maître … ?
Au dépend de Jolly Roger !

Nemrod approche néanmoins Rouge Sang jusqu'à distance de porte-voix.

Je fait part au capitaine Andréa Potter de nos interrogations à son sujet et à celui de ses comparses.

Il me fait réponse qu’un acte par méchante malice n’est pas dans ses manières. Que deux corvettes bataves se trouvent au N.E. quelles sont donc des ennemies de l’Espagne et que leurs captures seraient là, bien assez bon gage auprès de l’ambassadeur du Rey.

Il propose même qu’on s’associe pour les prendre.
J’acquiesce malgré la défiance de certains Diables Rouges qui craignent quelque duplicité.  

Au premier quart de l’après midi, un des chebecs fond sur la corvette batave la plus à l’Ouest tandis que Nemrod s’approche de la seconde.
Un second chebec ainsi que Luis Espatula laissent porter pour prêter main forte … au chebec !
Ils le canonnent et l’un des chebecs s’en empare.

Manque de compréhension ? Personne ne suit Nemrod … et la corvette V-XIII - devant la disproportion des forces en sa défaveur et avec sa conserve déjà abordée et amarinée – ne riposte pas mais se met hors de portée de canons puis prend la fuite au vent arrière.

Erreur tactique de ma part, il eut-été plus approprié d’offenser son gréement pour la ralentir où l’immobiliser, le temps que d’autres arrivent … mais je pensais qu’au moins un, suivrait dans mon sillage.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeLun 15 Juin 2015 - 12:26

Après que la corvette batave nous ait échappée, le vent a forci et la mer s’est creusée.

Quand bien même !
Je juge prudent de mettre de l’eau entre nous  & les navires du capitaine Potter et ses comparses.
- Nos alliés, soit ! Mais pour combien de temps ? Pensais-je?

Nemrod souffre. Le vent furieux & la mer déchaînée, lui valent quelques avaries. Moins cependant que le brick de Jeremiah Breeg qui a talonné sur des hauts-fonds.

Isle de La Tortue

Je fais distribuer par le quartier maître – en part de butin - trente cinq piastres à chacun des hommes. Aussitôt débarqués, ils s’égaillèrent dans les tavernes, tripots et bouges des bas-fonds.
Nemrod est entre les mains des ouvriers du chantier naval. Nous ne disposions pas à bord des outils pour tout réparer. En outre, j'en profite pour faire gratter nos fonds.

Dégréé, ses mâts de hunes dépassés, le brick est à présent couché sur bâbord, maintenu dans cette posture par des aussières frappées sur ses bas-mâts au plus près de l’étambrai.
Les calfats grattent, poncent et étoupent dans un nuage odorant des fumées du brai fondu & du goudron chaud.

Depuis le rempart au sommet de la tour de défense que je visite – à dire vrai, c’est plus une inspection - j’observe à la longue-vue la flottille du Capitaine Potter … jusqu’à ce qu’elle double les falaises de la Pointe du Môle Saint Nicolas et disparaisse à ma vue.

De retour au chantier, pour voir l’avancement des travaux, le patron, où "Maître de hache", m’apprend qu’il m’en coûtera moins de quatre cents piastres. Un "prix d’ami" m’assure t-il.

Le surlendemain, Nemrod est de nouveau à flot, mâts de hunes guindés & vergues croisées. Les hommes, d’une saleté repoussante, bourses vides – dans tout les sens du terme - certains même, ayant vendu leurs effets, rejoignent le bord.

- Équipage au complet » m’annonce McDuff le second.

- Fort bien. Dans ce cas, tout le monde à la manœuvre, nous appareillons.

Par très légère brise de N.E., Nemrod glisse vers la sortie de la baie sous huniers et s’établit sur son cap.
Dégagé de la côte, tribord amures, toute sa garde robe envoyée, le loch n’indique cependant que deux nœuds et demi.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeJeu 18 Juin 2015 - 13:32

Un raclement formidable !
Nemrod presque stoppé dans sa marche. Des cris, des bruits de chutes, des jurons. Un ordre hurlé au porte-voix depuis la dunette :
-Largue partout !

Dans la grand-chambre, le choc m’a jeté à bas de ma chaise. L’encrier s’est renversé, m’a éclaboussé. Je me relève un peu étourdi et me rend sur la dunette en claudiquant.

Clomfert, Bosco et chef de quart : Nous avons touché sur un haut-fond capitaine !
De Clerq, Maître charpentier : Huit pieds dans la sentine et ça monte capitaine !
-Inspecte les fonds avec tes seconds. Trouve moi cette voie d’eau et aveuglez-là !
Mac Duff le second : Les pompes sont armées capitaines ! Aucun dégât dans le gréement. Les hommes de quart ont largué boulines et écoutes avant que la poussée ne fasse passer les mâts par dessus bord.
- Bien ! Nous avons l’heur que la brise soit si faible … et un équipage expérimenté sous nos ordres.

Nemrod n’est pas échoué, il flotte toujours mais il a franchi une langue du banc de sable et devant la proue, le banc principal barre la route. La poupe talonne au gré de la houle, il va sans doute falloir culer donc démonter le safran du gouvernail.

- Bulloch, fait affaler la chaloupe et le canot. Sonde les alentours avec le canot pour trouver plus de fond.
- Cavanaugt ! Fait passer une aussière par le sabord arrière pour l’ancre à jet.
- Clomfert ! Fait démonter le safran. Prend la chaloupe et autant d’hommes qu’il te faut.


A bord du canot, Bulloch sonde autour du brick en cercles concentriques.

- Holà ! par ici ! Deux brasses et demi ! ( soit 4,5 m . Nemrod cale 12 pieds soit 3,70 m)
- Parfait ! Essaie de trouver un chenal !

Jeremiah Breeg a amené Sicaire à une demi encablure. Il offre l’aide de sa chaloupe et son ancre à jet.

Deux heures plus tard, le safran est démonté. Les deux chaloupes et le canot, avec le renfort des ancres qu’on virent avec plus de quarante hommes qui ahanent au cabestan, font culer Nemrod jusqu’aux eaux libres.

J’embarque sur le canot et lui fait faire le tour du brick, pour une inspection extérieure minutieuse de la coque.
Les pompes sont à l’œuvre et recrache l’eau de la cale. Régulièrement Cavanaugt se penche par dessus le pavois pour m’annoncer le niveau du puisard. Les pompes gagnent peu à peu sur la voie d’eau.

- Six pieds au puisard capitaine !

On a deux pieds et six pouces d’eau sous la quille. C’est peu.

- Qu’on ne relâche pas la cadences aux pompes.

De Clerq : On a découvert la voie d’eau capitaine !. Deux bordés entre les varangues et le bouchain tribord sont disjointes. L’eau entre en quantité.
- Mac Duff ! Le voilier et ses aides pour confectionner un paillet ! Donne lui tout les hommes dont il a besoin et sachant se servir d’une paumelle.
Le paillet est constitué de deux prélarts cousu l’un par dessus l’autre. Il est ensuite fourré de paille, de toile à voile, d’étoupe, de bourre de canon et de brins de cordage détourés.
Le voilier et ses aides s’activent à leur ouvrage.

Enfin, le paillet est prêt.
Une couple d’heures pour dégager la cale et la voie d’eau peut enfin être aveuglée au mieux. Le safran est à nouveau en place.

Nemrod a repris sa route sous peu de toile, avec des vigies en bout de grand-vergue et un sondeur sur le beaupré. Les pompes sont activées pendant une heure à chaque relève de quart. Le voilier et ses aides préparent un second paillet pour renforcer le premier quand il sera trop imbibé.
Il faudra de nouveau en passer par un chantier naval.

15 Juin
Nemrod est entre les mains des ouvriers du chantier. Les avaries sont plus importantes que prévu. Le Maître de hache m’en demande plus de deux milles piastres.

J’apprend de lui que nous ne pourrons plus à l’avenir nous faufiler et relâcher au plus près des ports anglais et bataves.
Sous la pression de menaces, sans équivoque, des ambassadeurs et du grand connétable contre leur personne, leur famille & leurs biens, se voiler la face sur notre présence près des ports, les gouverneurs ne s’y oseront plus.

Bien fâcheuse nouvelle !
Jusque là, les empéruqués fermaient les yeux, moyennant quelques espèces sonnantes et trébuchantes. Ils nous considéraient d’avantage comme des corsaires agissant sans Commission plutôt que comme des forbans, même si parfois, rarement toutefois, nous prenions quelques libertés quand à leurs navires de commerce, voire leurs corsaires.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeJeu 25 Juin 2015 - 16:20

La lune s’est levée. Pleine, elle éclaire assez le pont. Les barres sont mises en place par le charpentier et ses aides. Trente hommes se positionnent autour du cabestan.

- A virer !

Un violoneux s’accroupit sur le chapeau du cabestan et donne la cadence. Il cesse de gratter son crin-crin et chante d’une voix de fausset, le final repris en cœur par tout les hommes du gaillard d’avant.  

Bovin Courtelangue. ... Courtelangue !
Etron né d’un pet d’ français, pet d’français !
Faudrait pas t’marcher d’sus. t’marcher d’sus !
Ohé ohé t’marcher d’sus. Ohé ohé t’marcher d’sus !

Bovin Courtelangue. Courtelangue !
Bien trop courte minaudent la dame, minaude la dame !
Foi de ribaude, C’est pis plus bas, pis plus bas !
Ohé ohé ! Pis plus bas. Ohé ohé ! Pis plus bas !


Les linguets cliquettent de plus en plus vite. L’haussière se tend en dégouttant, Nemrod revient sur son ancre en glissant sur l’eau sombre de la baie.

- A pic ! annonce le bosco.

Les ordres se succèdent, les huniers sont déferlés et les vergues montent le long des mâts.

- A brasser les huniers !

Les espars pivotent autour des mâts, les voiles se gonflent en bruissant.
L’ancre s’arrache des fonds.

- Haute et claire !

- A capeler sur son bossoir !


Nemrod prend de la vitesse. Drisses, bras, écoutes et boulines sont tournés sur les cabillots des râteliers aux pieds de mâts.

- Timonier, cap Nord Ouest !

Bulloch tourne vivement la barre en surveillant le compas de l’habitacle.

- Nord Ouest capitaine.

Nemrod s’engage dans le dédale de bancs et d’îlots.
A nouveau en eaux libres, nous allons reconnaître les atterrages de Nassau. Une frégate anglaise y relâche, vergues croisées, Prêtes à appareiller. Nous virons cap S.S-O. dans l’intention de nous cacher à Cargill Creek.

A une lieue nord de Cargill Creek, le vent refuse puis s’établit tout à fait contraire.. Je fais affaler les deux chaloupes et le canot pour remorquer Nemrod.

A peine les embarcations sont-elles à l’eau qu’une frégate anglaise surgit de derrière un îlot où elle s’était embusquée. Elle reçoit le vent par le travers bâbord. Elles vient sur nous, lofe et ouvre le feu.

Une seconde frégate la rejoint alors que, alertée par la canonnade, celle qui était dans le port appareille et serre le vent en tirant des bords pour se joindre à la curée.

Cette dernière parvient à portée, vire à un quart d’encablure sur notre poupe et ouvre le feu.
L’autre, est maintenant à portée de canons sur tribord. Elle nous envoie trois bordées.

Les volées des trois frégates, si elles nous tuent du monde, sont d’assez peu d’efficacité.
La Salamandre s’approche pour venir bord à bord. Elle aborde violemment à hauteur de notre mât de misaine écrasant une de nos chaloupes et ses occupants qui rembarquaient. Ses grappins crochent.

Je vois tomber Vickers, tué net d’une balle de mousquet.
Les anglais se ruent à bord en hurlant. Nous luttons avec l’énergie du désespoir pour les repousser.

Les derniers défenseurs de Nemrod sautent à l’eau.  Je les imite en plongeant depuis la lisse de couronnement.
Ma yole est amarrée sous la voûte d’arcasse, j’y embarque, aide quelques hommes à monter à bord. Je tranche la touline d’un coup de sabre.
Quelques balles de mousquets sifflent à nos oreilles, d’autres s’enfoncent dans l’eau autour de la yole pendant que nous nous éloignons.

Quand nous sommes hors de portée, les anglais nous abandonnent à notre sort. Les frégates ne peuvent nous suivre – la brise leur est contraire – aucune n’a affalée ses canots et il faut plus d’une demi heure à un équipage entraîné pour ce faire.
Et puis, Nemrod est entre nous et les frégates, elles ne peuvent donc tirer au canon pour essayer de nous couler, d’autant moins que leurs canonniers se sont montrés piètres pointeurs.

Nous retrouvons notre autre chaloupe à Mangrove Key. Nous ne sommes que seize rescapés.
   J’apprend d’eux que Van Dijk notre chirurgien a été pris vivant. Il n’a pu sortir de l’entrepont où il s’occupait des blessés.
L’idiot ! Ceux qu’il aura sauvé serons de toute façon pendus et lui avec.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeJeu 9 Juil 2015 - 16:18

Le jeu du chat et de la souris avec l’escadre anglaise se poursuivait dans les archipels des Lucayes après que j’y ais perdu Nemrod.

A Florida Key où je faisais relâche, j’appris que les pirates, enfin unis - et  j’avais œuvré pour ce faire - s’étaient emparés au sud ouest de Eleuthera, du Deux Ponts de cinquante six canons de l’ambassadeur anglais Sir Chris Gascoigne.

Le vaisseau, me dit-on, serait démâté. Il y aurait risque que les anglais tentent de le reprendre.
Le deux ponts des pirates – comme j’ai plaisir à écrire cela – a besoin d’un renfort important en hommes et il a de grosses réparations à effectuer dans la mâture avant que de pouvoir se soustraire à la convoitise des rosbeefs.
Nous mettons à la voile pour aller prêter main forte.

Nous touchons sur des hauts-fonds à l’ouest de Andross. Les réparations nous font perdre une demie journée.

Mangrove Key.
Nous trouvons dans cette crique le capitaine Spriggs. Lui, a participé à la prise du Deux Ponts.
Il lui faut, comme plusieurs autres capitaines, aller compléter son équipage après qu’il ait transféré nombre de ses hommes sur le vaisseau.
L’ambassadeur anglais, me dit-il, a été pris vivant. Il goûte aux fers et aux fonds de cales de son ancien vaisseau, commandé à présent par le capitaine Faya qui l’a rebaptisé La Rose Noire.

Nous mouillons à une demi encablure de La Rose Noire. Plusieurs navires sont présents pour le protéger. L’équipage de La Rose Noire, à présent au complet, travaille nuit et jour pour réparer.

Un deux Ponts de 74 anglais et une frégate sont signalés par nos vigies dans le nord. La frégate s’approche en reconnaissance.
Son capitaine craint – à juste raison – que dans Cargill Creek proche du vaisseau arborant désormais le pavillon noir, d’autres navires pirates soient en embuscade. Si ils ont réussi à prendre un 56 canons, doit-il penser, ils peuvent prendre sa frégate voire même le 74 qui l’accompagne.

Echange de signaux entre les anglais. La frégate vire lof pour lof et retourne près de sa puissante conserve. Les anglais renoncent à toute tentative pour reprendre le vaisseau de 56 de leur ambassadeur, ils disparaissent au nord en direction de Grand Bahama.

Quelques capitaines voudraient que je négocie la rançon du prisonnier auprès du Grand Connétable. Je décline cet honneur. Un capitaine ayant participé à l’attaque y conviendrait bien mieux. Un des Diables Rouges y ayant eu sa part, le capitaine Jérémiah Breeg, se propose.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeLun 20 Juil 2015 - 20:13

Sud du Cap des Martyrs

La bonace !
A la mi-journée, la brise avait faibli. A présent, de la ligne de flottaison à la pomme du grand cacatois, quelque cent trente pieds au dessus du pont, plus un souffle d’air. Les voiles, écoutes molles, pendent lamentablement sous les vergues. La barre ne répond plus.
Red Devil est encalminé & nous avons une côte sous le vent à un demi-mille.

Je fais quelques relèvements de cette côte pour estimer notre dérive. Un courant nous drosse vers elle. Le loch, que vient de lancer Holden, indique près d’un demi nœud. Nous risquons de nous échouer. je fais mouiller l’ancre de détroit par douze brasses de fond.

Je dois me rendre à l’évidence, les derniers gisements relevés m’indiquent que nous dérivons encore. Les fonds ne tiennent pas, l’ancre dérape.
On remonte l’ancre et peu après, nous mouillons à nouveau. Sans plus de résultat, elle ripe sur des fonds de mauvaises tenues.

Le charpentier ouvre les petits sabords d’avirons et les six longues rames galèriennes sont remontées de la cale et guindées.

-Wells ! Fait piquer la cloche à chaque retournement du sablier.

- Griffith ! Six hommes par rames, relève chaque fois qu’on pique la cloche !

Tâche épuisante, débilitante. Ce, sans aucun résultat. Red Devil ne parvient pas à gagner sur la force du courant qui forcit à l’approche de cette côte.
La nuit est tombée. On ne distingue plus la côte mais elle est proche, Le bruit du ressac en atteste.

Malgré la nuit, la chaleur sur le pont, en l’absence du moindre souffle d’air, est étouffante. A chaque relève, les hommes se bousculent autour des charniers pour y boire. Le chirurgien prépare un onguent & de la charpie pour les mains à vif de nombre d’hommes qui ne les ont pas aussi calleuses que celles de marins plus aguerris.

Trois heures avant l’aube.
Un bruissement de toile au dessus de nous, quelques claquements étouffés, les écoutes qui se tendent. La brise !
Légère certes mais les voiles se gonflent.
On rentre les avirons, huniers, perroquets & cacatois sont bordées en hâte et les vergues brassées en pointe. Le safran mord à nouveau, la roue de gouvernail répond.

Remonter le lit du vent en tirant des bords courts, changer incessamment d’amures, pénibles certes, mais sans aucune mesure avec le supplice de galérien des dix heures précédentes.

La brise se meurt, c’est à nouveau la bonace mais nous sommes à présent à une bonne lieue de la côte. Nous mouillons l’ancre de détroit par vingt cinq brasses. Cette fois, les gisements de deux étoiles fixes ne varient pas pendant un sablier complet, l’ancre est sur un fond de bonne tenue.

Ding ding … Ding ding
La cloche pique la demie du premier quart du matin, six heure ! Le ciel rosit à l’horizon Est.

- Griffith ! « La double » pour tout l’équipage ! Elle est bien méritée.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeJeu 23 Juil 2015 - 19:11

22 juillet

Tout était perdu.
La frégate et le grand chebec avaient surgi d’une crique un peu au sud.

Les Red Devil’s avaient réussi à repousser un abordage alors même que la moitié de l’équipage était déjà hors de combat après les bordées à mitraille.

Le grand chebec français et la frégate espagnole avaient pris le brick entre deux feux.
La frégate était venue bord à bord et avait abordé dans la fumée. Les assaillants étaient bien trop nombreux, le second assaut serait fatal.

Les espagnols revinrent à la charge. Dans la confusion des derniers instants de la mêlée, Bertrick jeta son tricorne et sa vareuse rouge, retira son bandeau (*). Il arracha une manche de sa chemise, la souilla du sang d’un corps gisant à ses pieds, s’en fit un bandage lui couvrant la tête et à demi le visage.

Cheminant dans l’entrepont, il se faufila jusqu’au coqueron arrière, petite réserve tout contre la poupe, sous la flottaison. Il jeta ses armes, entra, repoussa la porte basse, alla s’accroupir, prostré contre la paroi et attendit.
Deux des abordeurs qui fouillaient les fonds du brick pour piller un quelconque butin ne tardèrent pas à le trouver. Bertrick fut traîné sans ménagement devant le capitaine.

- Capitaine, je vous supplie de ne pas me pendre à la grand-vergue. Je ne suis pas des leurs. J’étais leur prisonnier. Le capitaine de ces ruffians, un certain Bertrick, un homme vraiment terrifiant, je vous prie de croire. Immense, les cheveux et la barbe hirsutes et d’un noir de geai, le visage barré de terribles balafres qui le défigurent. Il porte aussi un bandeau sur l’œil droit. Il a vraiment un air diabolique.
Il m’a fait serrer à fond de cale dans une petite réserve avec un garde devant la porte. Il m’a dit vouloir obtenir rançon de ma famille contre ma liberté. Je m’appelle  Joachin Montserrat. J’étais subrécargue représentant mon oncle affréteur de la cargaison de la frégate marchande Alberta. Les pirates se sont emparés de nous il y a moins de deux jours. Ils ont occis tout les autres survivants. Le Diable vous dis-je !


L’espagnol se laissa berner. Il crut à la fable que Bertrick lui servait avec un bel aplomb.

Bertrick après quoi, fut laissé libre de ses mouvements. En traînant sur le pont, il surprit des bribes de conversations. Les hommes appelaient leur capitaine Le Poulpe.

Or, il le connaissait !
De nom s’entend. Les deux ne s’étaient jamais vu et c’était heureux, sinon le subterfuge eut failli.
Le Poulpe n’était autre que Walter Rosenberg un ancien pirate renégat. Un des chiens ayant accepté de baiser le cul du Connétable.

Le même jour et le lendemain, des pirates s’approchèrent et canonnèrent la frégate. Ils savaient que la prise de Red Devil lui avait  coûté cher en hommes.
Las ! De nombreux navires royaux arrivaient en renfort, ils durent abandonner tout espoir de l’amariner.



(*) les plus anciens lecteurs se souviendront qu’il n’était pas borgne, il ne portait un bandeau que pour se donner un aspect farouche d’homme de guerre impitoyable.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeVen 31 Juil 2015 - 12:29

Sur la grève jouxtant le quai, juste au delà de la laisse de haute mer, le charpentier et ses aides ont érigé trois grands carbets où cantonne l’équipage.
Javelot est accosté à l’extrémité du quai, à une trentaine de yards.

Avec ses 72 pieds de long (22m) pour 22 de large au maître bau (6,70m), 70 hommes n’y peuvent loger quand cinq seulement assurent le quart au mouillage. Un cotre de guerre de cent tonneaux n’est pas destiné à offrir le moindre confort à son équipage … où à son capitaine.
J’en ai fait la douloureuse expérience au chantier naval en inspectant mon nouveau navire. Javelot n’a pas la hauteur sous barrots d’un brick !

Le moral de la compagnie laisse à désirer. Les hommes pas plus que les maîtres ne se connaissent. Aucune prime d’embarquement non plus, je serais bien en peine d’en offrir une.

26 Juillet
La compagnie a embarqué et Javelot appareille pour une expédition de reconnaissance parmi le dédale d’îlots des Cayes.

Nous faisons voile par grand frais d’Ouest. Au vent arrière donc, ce qui permet d’établir la voile de la vergue barrée. Manœuvre longue car cette voile n’est pas enverguée à demeure. La vitesse est grisante. Le loch indique douze nœuds !

En fouillant les criques le long de la côte, nous surprenons dans l’une d’elle, proche du Cap des Martyrs, un chebec français au mouillage.
Nous lofons dans la longueur de Javelot pour sortir au plus vite de ce chausse-trappe.

Cap à l’Ouest, vent debout sous brigantine et foc, vergues brassées en pointe. Même si les français nous ont vu et veulent nous donner la chasse, leur vaisseau ne peut serrer le vent d’aussi près.
Javelot convient à merveille à ce genre d’expédition mais … aucun butin à espérer ainsi !

Nous mouillons dans une petite crique à l’Est du Cap Muspa. Une corvette amie s’y trouve. C’est celle du capitaine Godefroy. Je me rend à son bord avec le canot pour l’informer de cette présence française dans l’Est.
Nous partageons quelques flacons de rhum en comparant les avantages de nos navires … et leurs faiblesses !

27 Juillet
Le capitaine Godefroy a levé l’ancre au petit jour. Nous faisons de même quelques heures plus tard.

Nous avons failli perdre un homme.
Un cotre, est dépourvu de hune. La vigie se tient sur la vergue barrée, où plus haut encore, sur la vergue de perroquet à près de cent pieds (30m) au dessus du pont.

L’homme, un gabier léger – les seuls que ces espars si fragiles puissent supporter - après trois heures passé là-haut, s’est assoupi et a lâché prise. Il a réussi à saisir un galhauban à sa portée pour ralentir sa chute, mais il a une jambe fracturée  et les mains horriblement brûlées.
Le chirurgien à réduit la fracture et appliqué un onguent sur les mains du malheureux. Désormais, les vigies seront relevées toutes les heures et la cloche les piquera car nul à bord ne possède de montre, moi pas plus que d’autres.

28 Juillet
Nous avons fait deux petites prises qui cabotaient le long de la côte. Un senau français et un brigantin espagnol. Proies plus utiles quand au moral et à l’expérience de la compagnie qu’à la valeur du butin.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeLun 3 Aoû 2015 - 12:27

29 Juillet
Une forte escadre franco-espagnole croise au large de la Baye de Carlos où nous sommes ancrés. Pas moins de sept voiles !
Sans doute d’autres encore, plus au Sud et dans les Isles des Tortues Sèches.

Je me rend à pieds au sommet du promontoire qui ferme la crique au sud. Depuis cette éminence, je découvre à la longue vue une corvette française empannée à moins d’un demi mille devant le Cap Muspa.
Nous ne pouvons rester sur notre mouillage. Son capitaine pourrait décider de reconnaître la crique et nous y surprendre.

De retour à bord, je fais, pour réduire notre silhouette, dépasser nos mâts de perroquet et de hune qu’on dépose sur le pont. A la nuit tombée, tolets fourrés pour étouffer le bruit, Javelot se glisse à l’aviron le long de la côte.

Nous passons à moins de cent yards du corsaire français. Nageant à petite cadence pour que les pelles n’éclaboussent pas et ne révèlent notre présence.

Noyée par l’obscurité, la corvette s’estompe peu à peu sur l’arrière, sans que l’alarme ne soit donnée à son bord. Nous rentrons les avirons, établissons le foc et un bon mille plus loin, la grand voile.


Nous voilà hors de danger. Javelot a repris sa place à l’extrémité du quai.  Je fais distribuer « la double » et partager le butin.
Les hommes s’égaillent aussitôt dans les estaminets et les bouges du port. Après la tension des précédentes heures, l’équipage éprouve le besoin irrépressible de se saouler et de trousser la gueuse. Nul, hormis notre blessé et le chirurgien qui le veille, ne dormira dans les carbets pour ce qui reste de cette nuit.

30 Juillet
Je retrouve le capitaine Breeg dans une taverne. Il est allé patrouiller dans les Cayes des Martyres.

"Un chebec français y est ancré" me dit-il. Il verse un peu de vin sur la table et d’un doigt, esquisse grossièrement un dessin du lieu du mouillage et de ses approches.

Nous convenons de l’attaquer.
Nous entreprenons la tournée des tavernes pour nous enquérir des capitaines présent au port et les convaincre de se joindre à nous. Si aucun n’adhère à ce projet, qu’à cela ne tienne, nous attaquerons le français à nous deux.

31 Juillet
L’équipage de Javelot a rejoint le bord au grand complet. Même notre blessé ! Qui s’est proposé pour tenir la barre, qu’une attelle à la jambe et que ses mains, avec une paire de gants, ne le gêneraient en rien.
Delmas mon nouveau canonnier a vérifié les pièces, préparé des gargousses en nombre et rafraîchi les mèches dans les bailles.

Les capitaines Drosera et Godefroy sont des nôtres. C’est donc un chebec et une corvette légère qui quittent le port à la suite de Javelot.
Petite brise d’Est – ce qui favorise notre entreprise – et mer belle. Sicaire a remonté ses câbles plus tôt, il doit déjà être dans les Cayes.

Avec toute la toile que Javelot peut porter, y compris la voile de vergue barrée, nous avons laissé porter sur le grand chebec des français. Se croyant à l’abri, le capitaine n’a sans doute pas jugé  utile de placer des veilleurs.

Une première approche échoue. L’équipage manque d’expérience et n’a pas choqué les écoutes assez tôt. Courant sur son erre, Javelot a dépassé le français. Nous devons lofer pour revenir sur lui.
Totalement surpris, le français n’a pas mis à profit notre fausse manœuvre.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeMar 4 Aoû 2015 - 16:49

Les langues de feu déchirent l’air, projetant un épais nuage de fumée blanchâtre. L’âcre odeur de la poudre envahie le pont. Quelques hommes courent pour amener des gargousses aux servants des canons.
Tirs désordonnés mais continu. La mitraille vrombit sur le pont français leur interdisant de mettre leurs pièces en batterie pour riposter. Cinq volées avant qu’ils ne parviennent à filer leurs câbles par le bout pour manœuvrer et se soustraire à notre feu.

Squalor Victoria et Abysse sont à portée et font feu. Le grondement de leurs six livres roule au dessus des Cayes. Les navires sont tout environnés de l’épaisse fumée que la faible brise peine à disloquer.

Sicaire devrait être alerté par la canonnade. Pas moins de quinze bordées depuis le début de l’engagement.
Enfin, le brick apparaît, vire, range le français à l’honneur et fait feu. il porte les plus grosses pièces de notre flottille. Ses bordées fauchent le pont de Calvaire, lui causant grand dommage. Le sang ruisselle par les dalots.

Calvaire parvient cependant à établir une de ses grandes voiles latines, il prend la fuite au vent arrière.
Nos navires doivent lofer pour lui courir sus. Le plan d’eau entre les Cayes est restreint, ils se gênent l’un l’autre.
Calvaire nous échappe mais, du temps qu’il aille relâcher dans un port pour recruter, il manquera à l’escadre franco espagnole pour un bon moment.

Si le français a mis le cap au S.E. ce n’est que pour avoir le vent arrière et mettre le plus d’eau possible entre lui et nous. Sur ce cap, il ne peut que rejoindre Port Margot, bien trop éloigné avec un équipage réduit de moitié.
Je crois qu’il va se mettre à l’abri dans les Jardins du Roy et virer ensuite cap à l’Ouest jusqu’à La Havane.
J’en fait part à mes comparses qui abondent dans mon sens. Nous mettons la nuit à profit pour descendre plein Sud jusqu’aux Isles des Jardins du Roy pour intercepter Calvaire.

1er Août
La crique où nous voulions nous embusquer est occupé par une corvette française. Celle plus à l’Est aussi par … notre proie !
Calvaire est plus à l’Ouest que je n’envisageais.
Nous mouillons plus à l’Est. Les autres nous rejoignent.

2 Aout
Notre mouillage est découvert !
La corvette française a vu le capitaine Legoff se diriger vers la côte pour se joindre à nous et s’en est emparé à notre barbe avant de se cacher le long de la côte.
Sicaire la recherche mais elle reste introuvable. Nous décidons de nous replier. Elle va certainement divulgué notre position à l’escadre. La meute ne saurait tarder.

3 Août
Dans la taverne  où les capitaines ont coutume de se retrouver, j’ai ouïe de funestes nouvelles. Drosera a perdu son navire dans Les Jardins du Roy  un peu à l’ouest d’où nous étions et Jeremiah a été  surpris au nid et abordé.
Une désastreuse expédition !
En outre, un capitaine me fait part qu’une escadre anglaise s’est déployée dans l’Est.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeJeu 6 Aoû 2015 - 13:08

Nous reprîmes la mer par jolie brise de Sud. Bâbord amures jusqu’à doubler le Cap Muspa puis nous virâmes au vent portant.

- Holà en bas ! Voile en vue droit devant !

J’affûtais ma rapière dans la grand-chambre quand j’entendis le cri de la vigie. Je jetais mon arme et la pierre sur mon branle, me nouais un foulard sur la tête, empoignais ma lunette et sortis.

- Qu’est ce que c’est ?

- J’sais pas capitaine ! Un grand navire, coque juste sur l’horizon !


Je longeais le passavant tribord avec l’intention d’aller me jucher tout à l’avant sur la liure de beaupré. Les hommes que je croise près des canons et sur le gaillard d’avant me font de grands sourires.

- C’est un galion capitaine !

Je n’ai qu’une petite lunette d’approche de mauvaise facture – la mienne s’est perdue avec Red Devil et celle-là n’est que pillage sur notre dernière prise -  elle me permet de discerner un trois mâts sous huniers.
Il n’a pas envoyé ses perroquets, ce n’est donc ni une frégate corsaire ni un navire de guerre, eux l’eussent fait par une telle brise.

- Gouverne comme ça, nous l’aurons rattrapé demain au lever du soleil.

Les heures passent, nous gagnons sur lui. C’est un marchand espagnol de haut bord et ventru à souhait.
Même s’il a deviné notre nature, le capitaine espagnol doit se dire que nous devons le juger top fort parti pour nous, coque de  noix de cent tonneaux à peine.

4 Août
Le soleil levant dévoile notre chasse à un moins d’un mille droit devant. C’est une flûte jaugeant dans les six cents tonneaux.

Vers midi, nous sommes à une couple d’encablures dans son sillage. Quand nous abattons un peu pour la déborder sur tribord, je compte huit sabords sur son flanc.
J’ai déjà arraisonné quelques flûtes, même du temps où je n’avais qu’un lougre. Elles portent douze pièces de six livres pour un équipage d’un peu plus de soixante hommes. Celle-ci est plus lourdement armée …?
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeJeu 6 Aoû 2015 - 13:19


- Delmas, les canons à élévation maximale. Je vais la ranger au plus près !

Javelot, tel un roquet harcelant un bœuf, virevolte autour de la flûte faisant feu tantôt d’un bord tantôt de l’autre, prenant grand soin de n’être jamais sous le feu de ses canons, deux 6 livres sur les gaillards et six 8 livres sur le pont … de chaque bord !

Quatre bordées à mitraille à  vingt yards où un peu plus.
Je lis l’inquiétude dans le regard des hommes. La Chica fait quarante pieds de plus que Javelot, son pont domine le nôtre de près de neuf pieds. Et les gueules menaçantes de ses canons.

- Hogg, amène nous sur lui.

Un choc sourd, les grappins volent et crochent. Les deux navires sont accouplés.

- A l’abordage !

Il faut véritablement monter à l’abordage !
Les espagnols, en surplomb, nous repoussent avec des piques et nous offensent de coups de mousquets et d’espingoles.

Ils sont bien plus nombreux que je ne le pensais, au moins une centaine !
Les gerbes de biscayens de nos canons en ont fauchés assez peu, protégés qu’ils étaient par leur position dominante et abrités derrière la lisse.

Nous devons refluer. Ceux des nôtres, une quinzaine, qui ont déjà pris pieds sur leur pont sont occis où rejetés à la mer. Plusieurs sont broyés entre les murailles qui s’entrechoquent au gré de la houle.

J’ai moi-même eu la joue et l’épaule gauche entaillés par un coup de sabre. Je réorganise mon monde et nous repartons à l’abordage.
Malgré notre hargne, rien n’y fait. Un carnage !

Nous sommes repoussés sans même réussir vraiment à prendre pieds. Je suis à nouveau blessé d’un coup de pique au flanc droit.

C’en est trop ! Je fais couper les grappins. On laisse filer écoutes et boulines, la muraille de l’espagnol glisse le long de notre bord. La flûte s’éloigne doucement.
Mon canonnier a été tué, le crâne fendu d’un coup de hache.
Nous ne sommes plus que trente deux !

Les espagnols ne se gaussent ni ne tentent de déplacer leurs pièces de gaillard pour les pointer sur l’arrière et nous désemparer. Leur nombre est plus que réduit de moitié et un trois mâts est en vue à moins de deux milles dans le sud-est qui fait force de voile, pavillon noir en tête de mât.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeMar 11 Aoû 2015 - 21:08

Ding-ding – Ding-ding – Ding
Deux heures trente ! Avec le jusant, Javelot commence à éviter sur son ancre.
On hisse le grand foc, la légère brise de terre fait pivoter le cotre face à la passe. L’ancre est virée au cabestan, le hunier déferlé, bordé et hissé, la vergue brassée.

8 Août, Baye du St. Esprit.
Nous avons arraisonné Castilla, un petit brick senau espagnol de 80 tonneaux. Piètre prise mais qui satisfit grandement l’équipage.
Un bon tiers d’entre eux sont des terriens n’ayant vu la mer que depuis une côte et quelques uns, des esclaves marrons. Ils ont depuis lors, le sentiment d’être de vrais forbans.
Nous sommes trop près de la côte pour incendier Castilla, la colonne de fumée révélerait notre présence aux autorités, nous la coulons à fond après l’avoir pillé.
L’affaire nous a coûté trois hommes.

Nuit du 8 au 9 Août.
Un très fort coup de vent nous prend par surprise. Il lève une grosse mer. Pas même le temps de caler le mât de perroquet. Notre hunier, qu'on a pas arisé non plus, est presque aussitôt arraché et emporté. Le cotre, à sec de toile, roule et tangue à faire passer notre mât par dessus bord.
Nos terriens, pris de panique, se sont réfugiés dans la cale tout pleurant et invoquant Dieu pour obtenir miséricorde.
Ce doit être contagieux car quelques marins se sont joint à eux.

Heureusement, il en reste un carré qui, autour de moi, sont sur le pont et oeuvrent au mieux pour maintenir l’intégrité du cotre. Nous parvenons à établir la trinquette et nous mettre à la cape. Javelot dès lors, même s’il danse encore la gigue, fatigue moins alors même que le déchaînement des éléments atteint son paroxysme,

Comme tout "coup de chien" celui-ci prend fin aussi soudainement qu’il s’est abattu sur nous. Les hommes et moi-même sommes hébétés, hagards, trempés. Je fais distribuer la double. Ceux qui avaient cherché refuge dans les tréfonds du navire remontent un à un piteusement sur le pont.

Manquerait plus que ces pleutres entonnent un Te Deum pour remercier le Ciel !
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeSam 29 Aoû 2015 - 17:03

Vingt neuvième jour de Août.

Nous étions à la cape dans le très gros temps par 25° Nord & à 1 lieue N.O. de Andross.

Une division anglaise forte d’une frégate, d’un chebec & d’un senau armé pour la course, s’est portée sur nous dans l’intention de nous attaquer, malgré une mer tempétueuse.

Le senau HMS Sea Wolf s’est approché par bâbord nous envoyant trois volées de boulets ramés qui ont gravement offensé notre mât & nos gréements.

Nous n’étions plus en mesure de manœuvrer pour éviter l’approche de la frégate Caracara Plancus arborant le pavillon amiral. La frégate est venue à couple par tribord.
Nous sommes parvenus à repousser son abordage bien que seulement soixante contre plus de deux cents goddons. Las, le second assaut a eu raison de notre vaillance.

Seul survivant, j’ai lancé un espar par dessus bord & me suis jeter à l’eau pour m’y accrocher avec l’espoir de joindre la côte proche.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeVen 4 Sep 2015 - 19:02

Avis aux Hardis & aux Braves !

La corvette Triton est en cours d’armement. Le capitaine Bertrick la commande.
C’est un marin d’exception
respecté par ses pairs & honni par les valets à la botte des souverains
qui le nomment en tremblant


Le Diable Rouge

Avec un tel chef, vous gagnerez en parts de prise  assez d’or pour faire pâlir d’envie les emperruqués des capitales d’Europe !

Hâtez-vous ! Il n’y a que 160 places disponibles
Le Quartier-Maître tient permanence


Ici
Dans l’arrière salle de la taverne
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeDim 6 Sep 2015 - 16:38

30 Août
Triton est amarré au milieu du bras de rivière jouxtant le chantier. Une grande allège, tel un insecte monstrueux avec ses rames de galère et sa bigue tripode sur le pont, manœuvre pour venir à couple.
Elle vient livrer l’artillerie. Il faut larguer l’un après l’autre les grelins tribord, et les frapper à nouveau sur les bittes du rivage après son passage, pour qu’elle puisse progresser et venir bord à bord sous les porte-haubans du grand mât.
Les manœuvres de transbordement commencent aussitôt qu’elle est à poste.

Sur le pont de Triton, on s’affairent. Il faut déposer chaque tube sur son affût et assujettir ensuite la pièce avec ses bragues et ses palans  … sous l’œil critique & les coups de gueule de Purdey le canonnier.
Le moral de la compagnie, bien qu’encore incomplète, est bon & tous mettent du cœur à l’ouvrage pour armer au plus vite le vaisseau.
Au soir, on distribue la double puis, l’équipage se rend à terre. Ne restent à bord que Raleigh le maître d’équipage avec les quelques hommes du quart au mouillage.

31 Août
La chaloupe & le grand canot, ont remorqué Triton dans la rade. Affourché sur ses ancres de bossoirs, la corvette envergue ses voiles & embarque son avitaillement. L’équipage est à présent complet.

1er Septembre
Triton s’est désaffourchée, à pic sur son ancre tribord, vergues croisées dans l’attente d’une brise favorable pour appareiller.

2 Septembre
Nous mettons sous voiles. Les manœuvres sont longues, Près d’un tiers de la compagnie ne sont pas des marins et ne différencient pas un cargue-fond d’une balancine. Il faut leur mettre le cordage dans les mains pour les faire hâler dessus.
Nous avons établi notre croisière à l’ouvert du canal. C’est une route commerciale fréquentée. Petits navires mais proies parfaites pour aguerrir la compagnie.

La chambre du conseil. La pièce est spacieuse & même belle avec ses grandes fenêtres de galerie inclinées courant d’un bord à l’autre. Accoudée à l’une d’elle grande ouverte, je fume un petit cigare, hypnotisé par les remous autour du safran quand le cri de la vigie de grand hune me tire de ma rêverie.

- Voile en vue !

Je jette le cigare dans le sillage, prend la longue vue dans son râtelier et me rend sur la dunette.
J’y trouve Purdey, chef de quart.

-Là-bas capitaine ! me dit-il en tendant le bras en direction de la côte. « Deux mâts …cap Ouest. Il cherche à se glisser entre la côte et nous mais il va devoir tirer un bord pour doubler le cap … et se jeter dans nos bras ha ha ha !

J’ouvre la lunette, fait la mise au point.
C’est un brigantin aux français … au près serré, il ne peut nous échapper, prit qu’il est entre la côte et nous, avec trop peu de mer pour lofer … et le cap droit devant.

Moins d’une couple d’heures plus tard, nous en sommes maître.
Je découvre en lisant le "Manifeste de Cargaison" qu’il y a à bord de l’Inconstance un lot de pierres précieuses … introuvable dans la cale malgré deux inventaires minutieux.
On applique « la question » au capitaine. Il ne tarde pas ... après quelques tourments, à nous en révéler la cache, aménagée derrière le vaigrage de la grand-chambre.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeSam 12 Sep 2015 - 12:33

7 Septembre
La pluie, le vent qui forcit, la mer qui se forme, des signes avant coureur d’une forte tempête. Je fais dépasser nos mâts de perroquets qu’on range sur le pont avec la drome.

Les heures passent, tout l’horizon sud est barré de noir & le vent forcit encore. La mer est à présent formée. On arrise les huniers, un ris, puis deux l’heure suivante.
Les braises des feux de la cokerie sont noyées & jetées par dessus bord, les bragues des canons doublées ainsi que les amarres des canots & de la drome. Les panneaux d’écoutilles sont fermés & aveuglés par des prélarts.

Il faut bientôt caler les mâts de hunes & placer le vaisseau bout au vent sous trinquette.
Triton roule & tangue à faire passer les bas-mâts par dessus bord &  faire rendre tripes & boyaux aux mieux amarinés.
Le vent hurle dans le gréement, Les membrures de la corvette gémissent sous les coups de boutoir d’une mer croisée & déchaînée. Le ciel est aussi sombre que par une nuit sans lune. On devrait pourtant avoir encore une couple d’heures de jour.

La nuit se fait sans que la tempête faiblisse.
Un chebec inconnu s’est dévoilé un instant à la faveur d’éclairs & d’une trouée dans le rideau de pluie. Lui aussi est à la cape à moins d’un mille sur notre hanche bâbord.

8 Septembre
La tempête, après une nuit d’épouvante a fait place à une bonne brise d’Est sur une mer peu agitée. Nous avons mis Triton en sauvegarde à temps et la corvette n’a pas subit de dommage important.
Le grand chebec, il arbore le pavillon noir, est à présent à deux lieues sur  bâbord devant. On découvre aussi une flûte droit devant à trois lieues au vent arrière.

Au changement de quart du matin, je profite des deux bordées sur le pont pour faire guinder les mâts de hunes & de perroquets.
Devant, le chebec délaisse la flûte qui est, nous en sommes certains à présent, à l’espagnol.

J’imagine un stratagème. Nous allons faire force de voile en arborant le pavillon du Rey feignant de courir sus au vaisseau pirate. Le capitaine espagnol pensera que c’est la raison pour laquelle le chebec n’a pas cherché à le prendre.
Sans méfiance à notre égard, il nous laissera approcher.

A la prise du premier petit quart, par frais d’Est mer forte. nous sommes à portée de canons. Ma ruse a parfaitement réussi !

Le chebec les a croisé à bonne distance & les espagnols ont remis les canons à la serre. Ils nous font de grands gestes aimables quand nous parvenons à leur hauteur … & sont totalement pris au dépourvu par notre bordée.
On lofe dans le sillage de la flûte. Purdey envoie une bordée dans la poupe … peu efficace car les pièces sont chargées à mitraille. Peut-être le capitaine espagnol est-il tombé car on ne le voit plus sur la dunette.

On "range à l’honneur" Gobatero. Deux nouvelles bordées puis l’on vient à couple lancer les grappins. Les Dons sont encore nombreux mais désorganisés & beaucoup sans armes. On en tuera plus de soixante pour cinq des nôtres.
Le coffre du capitaine recèle près de douze milles réaux. Nous transbordons à notre bord cinq tonnes de porcelaines de chine puis nous incendions la flûte.

9 Septembre
Nous relâchons dans le repaire le plus proche. La porcelaine est cédée au négociant pour vingt milles piastres.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeJeu 17 Sep 2015 - 18:49

11 Septembre
Nous avons établi notre croisière dans les Isles Lucayes & y avons amariné un senau aux espagnols. Prise modeste mais qui satisfit grandement l’équipage.
Nous sommes sortis des sondes. Grand largue, bâbord amures, sous une brise à perroquets. Le loch indique sept nœuds.

13 Septembre
Après la méridienne, le vent tourne & refuse d’heure en heure pour devenir tout à fait contraire au premier petit quart.
La vigie signale une voile, une gabare espagnole. Elle est, à notre grand dam, au vent à nous. La compagnie la regarde s’éloigner, dépitée.

Nous tirons des bords pour maintenir notre cap mais avec une brise aussi faible, nous gagnons peu où prou. La nuit arrive & la brise meurt tout à fait. Nous mouillons par 12 brasses à 3 lieues N.O. du Cap Mayzi.

14 Septembre
Légère brise d’Est. Nous mettons sous voiles & nous établissons au près bon plein sous perroquets & cacatois. Un brigantin aux français en vue, que nous dédaignons car la passe est dangereuse dans l’ignorance où nous sommes de la présence de corsaires à Port Margot.
Au quatre coups du premier quart, nous virons, vergues brassées en pointe & embouquons le Canal Passe du Vent.

- Navire en vue droit devant !

C’était prévisible dans ces eaux. Je découvre dans l’objectif de ma lunette un chebec à deux lieues, cap plein Sud.

- Ce pavillon écarlate ?… Par Belzébuth ! Mais oui, c’est un vaisseau de Jolly Roger !

- Raleigh ! Qu’on envoie le Joli Rouge en tête de mât !

- Purdey ! Un coup de canon sous le vent pour attirer son attention !


Là-bas, en signal, à deux reprises le Joli Rouge descend puis remonte le long de sa drisse.

A la fin du second petit quart, la Pointe du Mole St. Nicolas sur notre hanche bâbord & l’Isle de La Gonâve par le bossoir du même bord, nous virons cap Sud au vent arrière.

Le Cap Dame Marie est droit devant à 4 lieues. Le chebec – sans aucun doute le capitaine Spriggs - a doublé le cap & n’est plus en vue.

- Voile en vue ! Voile sur bâbord arrière !

C’est une frégate espagnole. Elle débouque du Canal de Saint Marc au Nord de l’Isle de La Gonâve. Elle n’est qu’à 2 lieues.

Elle est peut-être en éclaireur. Un port français est situé au fond du Golfe de Gonâve.
Nous faisons force de voiles & doublons le Cap Dame Marie. La frégate ne semble pas nous donner la chasse.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeSam 19 Sep 2015 - 10:35

Nous joignons le chebec au delà du Cap Tiburon. Il s’agit de Chien Fou, le capitaine Spriggs.
Je me rend à son bord avec la yole. Nous convenons de rester embusqué là pour le cas où la frégate espagnole sortirait du détroit.

La nuit survient sans qu’elle n’apparaisse. Nous louvoyons le long de la côte jusqu’à la Baie des Cayes où nous mouillons sous le vent de l’île.

16 Septembre
Au petit jour, nous tirons des bords jusqu’au débarcadère. Nous parvenons à vendre notre butin.
Nous mettons sous voiles & sortons de la Baie des Cayes par le chenal sud. Le capitaine Spriggs nous a devancé de quelques heures.

17 Septembre
Nous rallions notre conserve à 5 lieues Sud du Cap Tiburon.
A 2 lieues au vent, une frégate & un chebec espagnol sont visibles. Nous approchons Mad Dog à distance de porte-voix.

- Je n’ai pas résisté à la tentation ! Ils étaient à 3 lieues à mon vent, j’ai laissé porter sur le chebec. J’ai offensé son gréement sans jamais lui donner la possibilité de riposter. La frégate n’est pas intervenue. Je te propose qu’on attaque celle-ci avant la nuit … Si elle n’a pas déjà pris la fuite !

- Décidément, tu mérite bien le sobriquet de Chien Fou. T’en prendre seul à un chebec et une frégate, chapeau bas !

La brise refuse. On la reçoit à présent sur la hanche tribord.
Nous rattrapons la frégate à 6 lieues Sud (estimé) du Cap Tiburon.
Le chebec est à 1 lieue S.E. sur un cap Sud.

Je résume la prise de la frégate La Vuelta.
Sont en présence une corvette de 8 et un chebec de Jolly Roger contre une frégate de 8 améliorée et un chebec aux espagnols. Les forces en présence se valent, avec un léger avantage en hommes pour les Dons.

Jolly Roger décide d’une attaque éclair sur la frégate. Si on s’en empare, le chebec n’osera pas revenir pour intervenir.
Comme c’est souvent le cas, se sont les pirates qui prennent donc l’initiative.

Mad Dog (Spriggs) se place à portée de canons de la frégate La Vuelta (Ethel Torres) et fait feu à 4 reprises.
Triton (Bertrick) s’approche sur l’autre bord et lance ses grappins après 4 bordées, hélas, deux abordages sont repoussés.
La Vuelta à un équipage « Très insuffisant » alors que Triton dispose encore de 130 hommes.

Peu avant une 3ème tentative - qui ne peut qu’être décisive - le chebec El Baggovout au bruit de la canonnade a lofé en grand pour prêter main forte à son compatriote. 3 volées sur Triton avant de l’aborder.
Les Dons sont repoussés mais reviennent à la charge. Le capitaine de Castillon s’empare de Triton.
Le rapport de force tourne à l’avantage des espagnols. La frégate et le chebec canonnent Mad Dog jusqu’à la nuit faite.

18 Septembre
Dans l’obscurité, le capitaine Spriggs s’empare de La Vuelta et y hisse le Jolly Roger après avoir coulé à fond son chebec.
Au lever du jour, La Vuelta et El Baggovout échangent sporadiquement des bordées.
A la méridienne le capitaine de Castillon rompt le combat et met le cap au Sud.

19 Septembre
La Vuelta est interceptée et reprise au large de Île à Vache par une escadre anglaise.
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MessageSujet: Re: Retour à la mer de Latimer Bertrick.   Retour à la mer de Latimer Bertrick. - Page 7 Icon_minitimeMer 23 Sep 2015 - 16:26

17 Septembre
Ils étaient huit, Bertrick compris. Huit survivants sur un équipage de cent soixante !

Ils s’étaient hissés à bord du canot que la frégate espagnole avait en remorque. Ils avaient largué la touline & l’avaient laissé dériver.
Tant à bord de la frégate que du chebec, les Dons avaient bien assez à faire que de s’occuper d’un canot partant à la dérive.

Il était grée d’un mât sur lequel une voile était ferlée. Sur les bancs de nage, trois paires d’avirons.
Quand il fut, à un bon demi mille ils établirent la voile. Une petite voile carrée sur une vergue volante permettant de naviguer au vent arrière & au largue.

Ils firent l’inventaire. Dans le coffre sous le banc du barreur, un tonnelet d’eau douce & une boite de biscuits de mer en tôle de fer, enroulée dans de la toile huilée.
Aucun instrument de navigation mais Bertrick connaît approximativement sa position. Le soleil & les étoiles permettront de suivre un cap.

Trois jours de navigation où l’on eut l’heur d’être au vent portant le plus souvent.
L’eau douce commença à manquer, on se rationna. Il y avait aussi une ligne dans le coffre. mais sans appât, on ne prit rien. On commença à ressentir les affres de la faim. On se rationna aussi  sur les biscuits.

On avait peut-être dérivé & doublé l’île sans la voir. Si tel est le cas, une autre journée au moins sera nécessaire pour arriver à la côte et plusieurs encore pour la suivre jusqu’à un lieu habité & ami.

« Par Ino déesse des marins et des naufragés, une fois à la côte on pourra toujours tenter d’y débarquer pour faire provision de vivres et d’eau douce » pensais-je.

- Terre ! Une terre en vue … là-bas !
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